TEMENIK ELECTRIC

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A la première écoute, le son de Temenik Electric en déroute plus d’un. Leur album « Ouesh Hada ? », sorti en 2013, mêle deux genres qui, a priori, étaient aussi compatibles que le sont l’eau et l’huile. Naît alors un nouveau style que le groupe nomme « arabian rock ». De quoi aiguiser sa curiosité. Qu’est-il passé par la tête de Mehdi Haddjeri, chanteur et fondateur du groupe marseillais ?

 

« Puisque j’avais deux cultures, il me paraissait important de les mélanger. »

 

Medhi est partagé entre deux terres. Ceci explique probablement cela. Ex-guitariste de King Medoo, un groupe rock/folk, le chanteur fait partie de ces artistes dont il ne vient pas de nom lorsqu’on lui demande ses inspirations. Sûrement parce qu’elles sont bien trop nombreuses. Sa famille a énormément influencé ce qu’il écoute. Il avoue volontiers son penchant pour le rock qu’il a connu grâce à ses frères mais lors des fêtes de famille, c’est la musique arabe qu’il entend. C’est donc baigné dans ces influences multiples que Medhi Haddjeri apprend la musique et monte des groupes.

Lorsqu’on lui demande de décrire son groupe, l’artiste décrit « cinq bonhommes ». Au départ, il n’y en a que deux. Lors d’une visite en Algérie proposée par le Festival des Nuits Métis, l’artiste a le déclic. A ce moment là, il jouait des reprises de Sidi H’bibi. Accompagné par Jérôme Bernaudon, le bassiste et choriste de la bande, il fait une rencontre avec les musiciens d’Afrique du Nord. Une confrontation tellement plaisante qu’il souhaite la prolonger à son retour à Marseille. Depuis, Medhi et Jérôme ont été rejoints par trois autres musiciens, tout aussi tentés qu’eux par ce métissage.  Djamel Taouacht à la batterie. Un instrument plus atypique qu’il n’y paraît car ila rajouté deux bendirs et une darbuka. Deux instruments tout droits venus du Magreb qui donnent ses couleurs arabiques aux musiques du groupe. Mathieu Hours est aux machines. Il apporte tout le côté électro du groupe. Hassan Tighide, quant à lui, est guitariste.

Ensembles, ils donnent naissance à Temenik Electric, dont le nom surprend autant que la musique. Medhi explique ce choix : « C’est un mot que j’utilisais quand j’étais gamin ça veut dire « n’en fait pas trop, ne fais pas de chichis ». Nous l’utilisons dans ce sens là. Pas dans le sens du langage du bled, où il signifie embrouilles. ». Sans en faire trop, l’album « Ouesh Hada ? » fait depuis 2013 son petit bout de chemin. L’album a été composé par Medhi en arabe, en français ou en anglais. Et ensuite ? « Nous arrangeons et dérangeons ensembles », raconte le chanteur, non sans un sourire. Les lancinantes guitares et les sonorités orientales sont habilement entrelacées. En ressort, un puissant et déchirant OVNI musical salué à l’unanimité par la presse internationale. Le magazine Songlines l’a désigné comme « Top of the World Album ». Traduisez « meilleur album au monde ».

Sur scène, lors des captations des Talents pour les Nuits du Sud, ils donnent leur meilleur que ce soit sur « Ness Jirenin » ou « Déouni ». Mais c’est lorsque démarre « Ouesh Hada » que l’on prend conscience du caractère engagé de leur musique. Alors que les guitares se déchirent, il nous demande de danser et de penser à la jeunesse tunisienne qui s’est révoltée. Nous sommes transportés. Nous en voulons plus. Et ça tombe bien puisqu’en 2015 sortira un nouvel album. « Il y aura plus d’électro, plus de rock, plus de tout. », annonce Medhi. Que de bonnes nouvelles.

 

Julie Scarone

Le 17/07 aux Nuits du Sud – Vence (06)

www.temenikelectric.tumblr.com

 

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