Voilà quelques mois que l’Espace Julien, avant de faire facade neuve, s’est réinventé un fonctionnement interne. Mais plutôt que d’installer une nouvelle équipe et de retaper murs et programmation, Grand Bonheur imagine une collaboration inter-salles dont les ambitions balayent un champ aussi large que celui des esthétiques représentées : la Responsabilité des Rêves. Décryptage.
Désormais indissociables, ces deux noms en cachent en fait plein d’autres. Pour faire simple, faisons chronologique. En septembre 2023, l’Espace Julien – suite à un appel à projets émanant de la Ville – est repris par la coopérative Grand Bonheur, qui, n’ayant jusque -là pas de salle attitrée, imagine un centre-ville musical. Elle jouit certes désormais de la programmation de l’entre quatre murs de la salle phare du Cour Ju’, mais imagine un projet collectif dont la programmation s’étend – au delà de ce grand espace et ses 150 levers de rideaux annuels – à une salle plus club : le Makeda, un cabaret au public assis : le Théâtre de l’Œuvre , et une taverne intimiste : la Mesón. Gardant toutes leurs programmations propres, ces salles et leurs représentants deviennent des partenaires, et forment avec l’Espace Julien un comité culturel à dimension variable : la Responsabilité des Rêves.
Emprunté au nom d’une chanson écrite par Blandine Nekel (de Catastrophe) pour Fred Nevché sur un album hommage à Lou Reed, en featuring avec French 79, ce nom est porteur d’une panoplie de promesses. Grand bonheur a réuni une nouvelle équipe interne à l’Espace Julien œuvrant au développement de ces souhaits innovants. Ainsi, les intentions de programmation ne se cantonnent pas à des définitions de styles trop enfermantes, mais démontrent ouverture et éclectisme. Jazz, rock, pop, rap et chanson sont autant mêlés que l’émergence au confirmé, le local à l’international. On s’en doutait, l’énergie déborde, et ce n’est pas peu dire : l’Espace Julien proposera pour la première fois du 31/05 au 02/06/2024 un festival dédié à la musique indé. Au programme, le prodigieux Nils Frahm, Slow Pulp, Flavien Berger, King Kami… découverte et expertise, en somme ; tandis que la programmation de la “RdR” verra défiler Elysian Fields, Barrington Levy, A Place to Bury Strangers ou Kalash Criminel, entre autres, d’ici la fin de saison.
Un espoir palpable de revoir Marseille compter dans les plans de tournées. Yallah !
Lucie Ponthieux Bertram