NUIT INCOLORE

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Théo Marclay est plus connu sous le nom de Nuit Incolore. Adopté d’une famille suisse qui tient un magasin de musique, il passe par le conservatoire avant de faire ses propres compositions. Entretien calme et passionnant, à l’image de l’artiste.

Salut Théo, pour commencer, j’ai vu que tu aimais les mangas et films Ghibli, lequel est ton préféré ?

Ah directement dans le vif du sujet, j’aime bien ! Actuellement, je me suis bien pris One Piece. Je m’inspire beaucoup de la culture nippone que ça soit pour l’écriture ou tout simplement le mode de vie. Je m’inspire énormément de Joe Hisaishi (compositeur des studios d’animation Ghibli), il a un lyrisme dans sa musique qui procure des émotions sans parole et c’est unique et intemporel. Ces références se mêlent à des références plus “adultes” que j’ai comme la mythologie grecque ou la poésie.

Peux-tu nous parler de tes influences ?

En soit, beaucoup de lecture. C’est une envie de lire des histoires pour pouvoir en ressortir moi aussi et puis en raconter à ma façon. Je pense aussi à Charles Aznavour, qui est pour moi le maître dans ce côté narrateur de la musique pour rapporter des émotions. C’est ce que j’essaye de faire que ça soit avec ce premier album (“La loi du papillon”) ou dans mes deux premiers EPs qui étaient des “mangas musicaux” dans lesquels chaque titre était un épisode.

Tu parles de Tsew the Kid comme d’une vraie influence pour toi et tu l’as eu en featuring sur “Bêtes Noires”. Comment ça s’est fait ?

Alors c’est assez marrant parce que Tsew the Kid, c’est mon premier concert et je m’étais pris une claque. Je l’ai retrouvé parce qu’il fait partie de ma maison de disques. Quand j’ai signé chez Wagram, il y était alors je me suis dit pourquoi pas l’inviter. C’est un son qu’on a fait à distance par message et par ordinateur, ça représente bien la nouvelle ère où on peut faire de la musique partout et avec n’importe qui.

Tu as des textes très introspectifs dans ton dernier album “La loi du papillon”, pourquoi veux-tu raconter tout ça ?

Je ne suis pas une pipelette de base, mais mon premier album, je trouvais important qu’il soit centré sur ce que je vis, sinon, c’est un peu hypocrite de ma part. Donc je voulais parler du parcours initiatique de mon âme. J’ai été adopté au Vietnam, de qui je viens, d’où je viens, je ne sais pas et là d’être comme un papillon qui prend son envol, sous le feu des projecteurs, c’est de ça que je voulais parler.

Comment as-tu vécu l’immense succès de “Dépassé” ? 

C’est vrai, c’était une accélération assez folle pour 2023. J’ai commencé avec un petit extrait de 15 secondes sur Tik Tok qui fait péter un plomb aux gens et je ne sais même pas pourquoi… On me demande d’en faire une chanson donc j’ai un peu modifié le refrain que je trouvais un peu nunuche et j’ai réussi à m’approprier le morceau. Effectivement, cette année-là, tout est allé très vite et je pense que le plus important, c’est de garder les pieds sur terre, de comprendre qu’on est un peu fragile dans tout ça et qu’on peut faire juste “one hit” et être oublié.

Tu es de la nouvelle génération, à quel point TikTok est important pour toi dans l’industrie musicale aujourd’hui ?

Je pense qu’il faut l’utiliser comme un outil. Ce n’est pas un réseau social TikTok, c’est un réseau de divertissement, donc il faut plus être productif que consommateur. Pour moi, c’est plus utile pour pouvoir partager, parler de mon univers et le faire découvrir aux autres et c’est un peu la seule force que je trouve à TikTok. Tout va plus vite avec cette application donc c’est à double tranchant, tu peux découvrir des choses plus vite, mais tu peux aussi tomber dans le néant du jour au lendemain.

C’est quoi la suite maintenant ?

2024 ça ne va vraiment être que des concerts ! J’en rêve de pouvoir chanter cet album partout, c’est très important pour moi. Je veux rencontrer les gens en vrai parce que c’est beau d’avoir des téléphones, mais si on ne peut pas se prendre dans les bras et s’échanger des sourires, je trouve ça un peu dommage. Puis la suite, je ne sais pas, j’aimerais bien pouvoir donner une suite à cet album.

Axel Spicciani

Le 10/05/2024 à l’Espace Julien – Marseille (13), le 06/07/2024, dans le cadre du festival Les Nuits du Réal, au Théâtre de Verdure – Les Arcs sur Argens (83) et le 21/07/2024, dans le cadre du Festival du Rocher, au Théâtre de Verdure du Rocher – Pierrelatte (26).

nuitincolore.shop

Photo : Hugo Descarrega.

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