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Tagada Jones est devenu à force de combats, une figure incontournable de la scène métal française. A tendance punk à leurs débuts, le son du groupe s’est finalement au fil des années modelé et transformé vers le heavy metal aux accents électro. Construisant son univers sur des textes réalistes, qui prônent le respect, la liberté, dénonçant l’intolérance, la manipulation et la mondialisation, Tagada Jones fait aujourd’hui figure de proue, d’un mouvement voulant élever les consciences. Rencontre avec Niko, son chanteur emblématique !
Alors en pleine tournée ?
Exactement ! Notre album est sorti il y un an et demi maintenant et nous avons déjà fait 80 concerts. Nous entamons les shows de double plateau avec No one is Innocent, pour cette tournée « du bruit dans l’hexagone » et ça part sur les chapeaux de roue comme on dit !
Du coup il y a aura une suite à cet album « la peste et le choléra », que vous défendez en ce moment ?
Oui bien sûr ! Mais, ça ne va pas se faire tout de suite, car nous avons pas mal de dates de calées jusqu’à la fin de l’année. 2019 sera une année exceptionnelle, puisque nous allons fêter les 25 ans du groupe ! Plus, la continuation du « bal des enragés », qui est un collectif, de plein de groupes. Nous allons donc mixer notre temps 50/50 entre les deux et des dates anniversaires, ainsi que la tournée 10 ans/10 dates, et bien sûr, il y aura encore des festivals, ça sera donc une année bien chargée. Nous n’avons pas encore commencé la composition, mais le nouvel album arrivera courant 2020, je pense.
Justement tu parles de ce collectif « le bal des enragés », tu vas revoir Vincent d’Aqme ?
Beaucoup d’artistes y sont déjà passés et selon les plannings des groupes ce n’est pas toujours possible, que certains chanteurs soient là, mais nous avons prévu de nous réunir en janvier 2019. Il y aura une vingtaine d’artiste sur scène. Sur le papier tout est possible, mais c’est une question d’agendas et il y a beaucoup de gens qui veulent en faire partie, limite on pourrait être le double sur scène !
Quel est ton plus beau souvenir du Hellfest ?
Je dirais le dernier concert que nous avons fait là-bas ! C’était complètement fou et blindé, la communion avec le public et cet échange qui était totalement incroyable ! Nous faisons de la musique pour vivre de tel moment ! Tout le monde pète joyeusement les plombs et nous avons vécu une heure de pure folie, ce qui fait que nous avons eu envie d’enregistrer ce live et de le sortir. C’était magique !
Ta vision de la musique actuelle ?
Cette-dernière est en train d’évoluer tout simplement, on avait avant un schéma type qui était en place et puis, d’un seul coup avec la chute des distributeurs, il a fallu repartir sur de nouvelles bases, totalement différentes. On est entrain de se rééquilibrer, il y a les petits groupes qui se débrouillent tout seul en autoproduction, les gros labels qui sortent des projets déjà bien installés et entre les deux il y a un no man’s land, qui est un laboratoire constamment en pleine évolution.
Justement qu’est ce qui pour toi a changé depuis vos débuts ou pas ?
On a un peu vieillis, mais nous avons évolués énormément. A l’époque, nous sommes partis de rien, quelques potes qui voulaient faire de la musique. Ca a fonctionné et au bout de 4 ans, nous avons lâchés nos autres activités. Cette petite blague entre amis, a finalement duré très longtemps et ça continue. Nous sommes encore surpris de la ferveur du public et l’énergie de nos débuts demeure intacte ! Certains groupes trichent sur scène, mais pas nous ! Nous avons toujours la même volonté !
Qu’est-ce qui vous énervent dans la société en ce moment ?
Beaucoup de choses ! C’est souvent malheureusement toujours les mêmes thèmes, la forme change mais pas le fond. Nous avons beaucoup de choses à redire, le monde tourne à l’envers et nous avons l’impression de marcher sur la tête. Nous sommes très peu à décrier tout ça, No one is Innocent en fait parti. Il y aussi un engouement du public par rapports aux idées que nous véhiculons, société hyper individualiste glanée par l’ultra mondialisation et le capitalisme sauvage.
Durant votre carrière vous avez côtoyé Pascal Pacaly ?
Oui effectivement, il nous avait fait un petit article, romançant notre histoire. Nous avions fait une interview par téléphone. Je me rappelle de la discussion que nous avions eue et du début de la nouvelle aussi. J’ai juste été très étonné par le côté romancé de l’histoire.
Avec qui travailles-tu côté matériel ?
Je suis endorsé par Yamaha depuis un moment, ma guitare sonne très brute, car elle est assez lourde au vu de la masse de bois. Avant j’étais sur Gibson SG, et puis Yamaha est venu me voir, je n’étais pas convaincu au début mais dès les premiers essais, j’ai été agréablement surpris !
Céline Dehédin
Le 31/05/19, dans le cadre du Festival Crashmusette – La-Voulte-Sur-Rhône (07).