ULTRA VOMIT

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#NVmagZoom

Fin des années 90, ce qui devait, à l’époque, n’être qu’une simple plaisanterie d’étudiants s’ennuyant en classe, un clin d’œil adressé à leurs idoles musicales, finit par aboutir à un véritable monstre de la scène métal. Les membres d’Ultra Vomit, présents aux Nuits Carrées à Antibes, nous font l’honneur d’un face à face délirant, quelques heures avant leur montée sur scène et au coup de sifflet marquant le début du match de foot Japon-Pologne dans le cadre de la coupe du monde. Si le groupe sait faire preuve d’une grande maturité professionnelle en live ou sur leurs albums, les entretiens avec les quatre artistes sont réputés pour leur explosivité et leur absence totale de sérieux. Les canards vivants n’ont qu’à bien se tenir.

Comment a débuté le projet Ultra Vomit en 1999 ?

En 1999, j’étais au lycée, et avec un pote, pendant les cours de première S, on s’amusait à écrire des paroles dégueulasses. Nous étions fans de films gores et, en parallèle, nous commencions alors à écouter du metal extrême. De là, est venu progressivement ce concept étonnant d’Ultra Vomit. C’est mon collègue de l’époque, Camille Potier qui a trouvé le nom.

Quelle est l’étymologie du nom de votre groupe ?

Ce nom vient de son cerveau. J’avoue avoir toujours trouvé ça extrêmement pourri (Rires). Ultra Vomit est le résultat d’un concours dont le but était de créer le nom de groupe le plus mauvais qu’il soit. J’ai mis très longtemps avant de l’accepter. Au final on a fini par l’assumer et maintenant je trouve cela énorme.

À vos débuts, Magalie Fourcade assurait le chant et…

Oh putain ! Magalie au chant ? Mais non mais alors pas du tout ! C’est faux! Enfin non ce n’est pas que c’est faux mais l’information est erronée. (Rires) Petite déformation. Alors bon, on donne l’impression de te clasher là mais ça n’a rien à voir en fait. Magalie Fourcade a bien joué au sein de la formation puisqu’elle nous a dépannés, sur cinq dates, en assurant le poste de bassiste.

Au temps pour moi, je trouvais ça cool qu’il y ait une présence féminine à la base…

À la basse ! Non mais nous on a aucun préjugé envers les faibles femmes (Rires). Maintenant c’est vrai que Magalie est la seule femme à avoir fait partie d’Ultra Vomit. Encore que Flockos (NDLR : Fabien Le Floch guitare et chœurs) a un petit côté coquet. Il n’y a jamais eu de volonté d’assurer une parité quelle qu’elle soit ou bien encore, à l’inverse, de garder un groupe essentiellement masculin, de notre part. Ça s’est fait naturellement.

Lors de vos débuts, vous étiez produits par le label Sacral Production. Pour quelles raisons celui-ci a-t-il cessé son activité ?

Pour cause de décès! Ça joue un peu en fait. Non mais en fait, ça ne marchait pas très bien. Sacral était un petit label artisanal tenu par Cédric, un passionné. Son goût pour les éditions limitées, qu’il façonnait lui-même, lui coûtait de l’argent. Pour notre premier album, je me souviens, le packaging contenait une brosse à dent, un tee-shirt et un sac de vieille. Il n’a pas su rebondir au moment de l’effondrement du marché du disque.

Comment s’est passé votre prestation live au Hellfest 2017 sachant que vous y aviez déjà joué en 2008 ?

C’était cool, sympa. Un échange de bons procédés entre le groupe et le public. En vrai c’était ouf ! Grosse pression ! Hallucinant parce qu’on avait eu autant de gens devant nous! On n’était pas prêt à jouer devant un tel public. Mais en même temps, lorsque tu es un groupe comme Ultra Vomit, il n’y a aucun concert dans l’année qui te permet de te préparer à un évènement d’une telle envergure. Au Motocultor en 2015 nous avions joué devant six mille personnes. Mais là trente-cinq mille, le palier est juste énorme.

Heureux de jouer ici au festival des Nuits Carrés ?

On ne joue pas on travaille! On s’est fait une grosse frayeur en fait parce que tout à l’heure il pleuvait pas mal et on n’a pas pu régler notre balance (NDLR : réglage des instruments sur scène avant un concert). Mais sérieusement on est hyper content d’être là.

Pour la pluie ce n’est vraiment pas de chance. On traverse une période de giboulées en ce moment et…

Ah oui mais non dans les giboulées, moi, je n’aime que la semoule ! Pour en revenir à ta question, cela nous fait d’autant plus plaisir que nous jouons rarement dans cette région.

Que pensez-vous de l’affiche du festival des Nuits Carrés ?

Elle est excellente ! Je vais enfin pouvoir voir le groupe Smash Hit Combo.

 

Vous composez vos chansons en vous basant sur le concept des références. Vous développez un style d’écriture proche de celui d’Ionesco, absurde, et dans lequel il est nécessaire de tout tourner en dérision, de ne rien prendre au sérieux. Pensez-vous que l’humour peut nous sauver de tout ?

Et bah déjà, apparemment, ça guérit pas le sida! Je pense que nous mourrons tous et que l’humour peut nous aider à surmonter ça. Que la Corée du Nord explose les Etats Unis d’Amérique n’empêchera jamais Nicolas Patra (NDLR : guitariste chanteur) de rire si je fais un bon gros pet. L’humour aide à supporter mais cela ne nous sauvera pas. D’un autre côté, cet aspect du groupe que tu décris là, tu le retrouves dans chacun de ses membres. Nous sommes des clowns.

Quelle est l’anecdote qui vous a le plus amusé dernièrement ?

J’ai lu un truc qui a eu lieu sur Antibes là. Apparemment un mec a récupéré le numéro de téléphone d’un videur d’une boite et l’a refilé à tout le monde. Depuis le videur se fait appeler par tous les clients. Il y a aussi cette vidéo d’un lion maladroit qui tombe à l’eau et qui s’intitule “Lion maladroit qui tombe à l’eau”.

Que pensez-vous du groupe Me First and the Gimme Gimmes (NDLR : projet annexe de Fat Mike, chanteur de NOFX) qui fait des reprises punk de standards ?

C’est sympa, le problème c’est qu’il s’agit de reprises de standards qui s’adressent aux américains, des morceaux qui ne sont pas nécessairement connus en Europe. J’ai eu la chance de jouer avec eux à Angoulême et j’avais du mal à reconnaître les originaux. Autre chose, le fait est qu’il s’agit d’un groupe All Stars qui, en concerts, affiche une équipe B. C’est-à-dire que lorsque je les vus, il n’y avait ni le mec des Foo Fighters ni celui de NOFX. Par contre dans le même style mais français et avec des reprises de chansons françaises, tu as nos potes de l’Opium du Peuple ! Ça c’est très très bon !

Quelles sont vos influences en termes de compositions musicales ?

Et bien en fait, il n’y a pas de tricherie, nous parodions nos influences. Immortal, Marilyn Manson, Motörhead, Les Inconnus et Manowar (Rires). La vraie difficulté reste Manowar. Parce que parodier un groupe qui est déjà, en lui-même, une parodie, c’est chaud.

Où peut-on trouver votre documentaire ?

Il est disponible en streaming sur Youtube… Excuse nous, ce n’est pas passionnant comme réponse.

En 2017, la rédaction de La Grosse Radio a élu votre dernier album, “Panzer Surprise!”, meilleur album de l’année. Quelle a été votre réaction ?

Élu quoi ? C’est vrai ça ? Attends je vérifie… Ah oui dis donc ! Et bah à chaud là, j’aimerais remercier ma mère! (Rires) Non mais c’est super sympa, c’est vrai qu’on croise souvent les mecs de La Grosse Radio sur les festivals, ce sont des gens très cool. Mais merci La Grosse Radio en tous cas ! C’est un honneur ! D’ailleurs on espère qu’on sera également nommé meilleur album 2018 !

 

Aurélie Kula

Le 20/04/19 au Zénith Sud – Montpellier (34) et le 10/05/19 au Moulin – Marseille (13) et le 31/05/19 à la Salle des Fêtes – Voulte-sur-Rhône – (07).

www.ultra-vomit.com

Crédit photo : Aurélie Kula

 

 

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