« SPECIAL MARSEILLE » SCENE ELECTRO

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Droit aux beats !

Depuis longtemps à la traîne en matière de musiques électroniques, Marseille arrive aujourd’hui à fédérer en ses murs une somme d’énergies sans précédent. Nouveaux lieux où danser, créations de festivals en pagaille, nouveaux publics et nouvelles attentes, la poussée se fait très forte sur le terrain des sonorités électroniques. Pour le meilleur ou pour le pire ?

 

Sulfureuse à bien des titres, à jamais différente des autres, Marseille et sa nuit connaissent depuis quelques années un indéniable essor, porté par le dynamisme d’une infinité d’acteurs aux ambitions multiples. Dans le sillage d’une année 2013 en demi-teinte, la cité mute après avoir été pendant un peu moins de douze mois la « capitale européenne de la culture ». Au lendemain de cet événement majeur, quand d’autres domaines ont amplement pâti d’une récession en partie due à l’arrêt des subventions liées à « MP2013 », le dancefloor se porte bien et n’en finit plus de déployer ses atours.
Le souffle d’un tel vent de fraîcheur ? Les innombrables collectifs qui s’emparent aussi vite que possible de tous les lieux offrant ne serait que l’opportunité de mettre en sons leurs idées. Résultat : Des soirées intimistes aux messes ultra-populaires, une offre réduite mais qualitative séduisant à la fois le quidam moyen et l’exigeant trendspotter.

 
AU FIL DES SAISONS
Car aujourd’hui et maintenant, à Marseille, on sort, tard, et l’on danse au fil des saisons. Sur le toit de la Friche Belle de mai, celui d’un centre commercial (R2), dans les caves intimistes de l’U-percut et des Demoiselles du cinq, au sein des salles oversized du Cabaret Aléatoire et du Dock des Suds, des clubs aux esthétiques très marquées (La dame Noir Dancing, Baby club…) ou des bars-restaurants conceptuels et vitaminés. A deux doigt d’un développement anarchique, la cohorte de festivals émergents (Electrobotik, Positiv, L’édition, We art, Acontraluz, Delta, Watsa…) a récemment rejoint le plus ancien (Marsatac) pour occuper le calendrier estival, offrant près d’un événement majeur par weekend ! Plus que jamais alléchant, l’agenda marseillais permet aujourd’hui a quiconque de trouver un plancher à fouler en rythme la nuit venue, voire de se dandiner sous l’astre solaire en matinée parfois (Ô galop) ou après déjeuner souvent (Jardins Suspendus).

 
L’ETERNEL PARADOXE MARSEILLAIS
Autre indice de santé – dans une ville qui ne comptait plus aucune échoppe spécialisée – la naissance de plusieurs disquaires spécialisés (extend&play, galette), véritables baromètres du genre, où se font et défont les tendances autour de très convoitées plaques d’acétate. Et des disques, justement, la ville en produit beaucoup. Pour preuve la myriade de labels souvent très chauvins (La dame Noir records, Tcheaz, Virgo, The exquisite pain, Modélisme…) qui contribue à replacer la cité phocéenne sur la carte internationale des bonnes musiques à danser.
Malgré l’embellie pour les amateurs de rythmiques binaires, la situation est plus complexe pour les organisateurs qui se voient encore et toujours interdire l’accès aux parcs, îles et plages de la ville. Propices aux belles fêtes dont tous rêvent, de nombreux lieux semblent en effet devoir demeurer à l’état de fantasme, tandis qu’à l’occasion c’est au tour de la municipalité, qui n’est plus à un paradoxe près, de programmer une « fête bleue » 100% électronique sur le vieux port ou le concert de celui que tous adorent détester, David Guetta, au Vélodrome. Voisinage tatillon (et moins prompt à se plaindre d’autres évènements tout aussi bruyants), arrêtés préfectoraux sortis du tiroir (la très recommandable Buvette D*I*S*C*O ou Le Petit Pavillon en firent dernièrement les frais) et transports en commun inopérants après minuit viennent rappeler aux locaux la réalité d’une ville où tant de choses restent encore à faire.

Anticlimax

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