CHINESE MAN

0
75

#NVmagZoom

Ce collectif de hip-hop originaire d’Aix-en-Provence formé en 2004, puise ses influences dans le rap des années 90 mais aussi dans le funk, le reggae ou encore le jazz. Chinese Man se compose de Zé Mateo, High Ku et Sly. Après avoir fondé leur propre label et parcouru un grand chemin entre scènes, collaborations et voyages, ils nous sortent leur second album « Shikantaza ». Rencontre avec Sly, Beatmaker de ce trio de choc.

 

Comment vous êtes-vous rencontrés pour devenir ensuite Chinese Man ?

Mathéo et moi nous sommes rencontrés au lycée et nous avons rencontré High Ku quand nous étions étudiants. Nous faisions de la musique chacun de notre côté et après quelques années nous avons essayé de faire du son ensemble et ça a donné Chinese Man.

Vous vous attendiez au succès d « I’ve Got That Tune » ?

Non pas du tout, nous ne nous attendions à rien. Au début notre seule ambition était de produire des vinyles pour nos potes DJ qu’ils puissent passer en soirée. Notre première sortie était un vinyle à 500 exemplaires que nous avions payé de notre poche et nous avons eu la chance que le morceau « I’ve Got That Tune » tombe dans les oreilles d’une célèbre marque qui l’a utilisé dans une de leur publicité. Ça a été le point de départ pour nous pour se professionnaliser.

Vous avez ensuite créer votre label indépendant, vous pensiez rester indépendants quand vous avez commencé ?

A la base nous voulions créer un label. Nous avons créé le label Chinese Man Records avant le groupe car nous faisions du son, pleins de potes qui faisaient du son aussi, nous avons voulu créer un collectif et donc un label indépendant pour produire des disques. Le groupe s’est dessiné par la suite, ça a bien fonctionné et nous sommes toujours indépendants aujourd’hui.

Cela vous a sûrement permis d’avoir plus de liberté et de faire ce que vous aimez tout simplement ?

Clairement. Nous n’avons jamais travaillé avec une Major donc nous ne savons pas exactement comment cela se passe, mais nous avons rencontrés des gens qui nous ont expliqué le système et c’est vrai que cela n’a rien à voir. En étant indépendants nous décidons de sortir ce que l’on veut quand nous le voulons dans le format de notre choix, nous pouvons signer les artistes qui nous plaisent. Nous nous mettons nos propres contraintes, c’est donc une liberté absolue pour nous.

Vous avez réussi à dénicher pas mal de talents, on peut penser à Deluxe ou Taiwan Mc, qu’est-ce qui vous a incité à les faire rentrer dans votre label ?

Alors pour chaque groupe c’est très différent. Deluxe en fait c’est Mathéo qui les a vus jouer dans la rue et il a adoré donc nous sommes allés les voir à Aix. Au début nous ne voulions pas forcément leur faire un disque mais plus leur faire un accompagnement, ils étaient sur la voie de se professionnaliser donc nous voulions les aider là-dessus. Pour Taiwan Mc c’est un peu différent, nous avions besoin d’un MC pour nos concerts, un pote DJ nous a donné les contacts de Taiwan, ça s’est super bien passé et il a voulu faire son projet solo donc ça paraissait logique qu’il le fasse avec nous. Pour chaque groupe c’est différent. En général ce sont des rencontres humaines, il faut que cela se passe bien humainement pour que ça fonctionne.

Vous êtes allés jouer dans des lieux comme le Japon, la Thaïlande ou encore la Nouvelle-Calédonie c’est important pour vous d’exporter votre musique ?

C’est plus la musique qui nous a permis de nous exporter. Nous voulions voyager et nous nous sommes rendus compte que la musique nous permettait de voyager. Nous nous sommes aperçus que dans plein de pays nous avions un public, pas forcément énorme mais suffisamment pour organiser des petites tournées. Quand nous avions commencé, on ne se serait jamais douter qu’un jour nous pourrions aller au Japon ou en Nouvelle Calédonie. C’est grâce à l’aide d’internet aussi que c’est possible car nous n’avons aucune promotion là-bas. Donc lier notre envie de voyager à exporter notre musique c’est un peu un rêve pour nous.

En parlant de voyage, on dit que voyager permet de retourner à l’essentiel. Qu’est-ce qui te semble essentiel dans votre musique ?

Le principal c’est que nous nous épanouissions humainement. Forcément les voyages, les tournées, le fait de travailler avec tes potes participent à cela. Quand tu te sens bien dans la vie de tous les jours, ça a une répercussion sur ta musique.

Vous venez de sortir votre album « Shikantaza », c’est un projet qui vous a pris beaucoup de temps ?

Pour être honnête, nous sommes vraiment lents à produire. Nous sommes assez minutieux quand nous composons, donc nous avons besoin de temps. Comme nous sommes indépendants nous pouvons nous donner le temps que nous voulons. Ça a été vraiment bénéfique pour l’album, nous avons pu vraiment prendre le temps pour chaque morceau, les retouches…

Il y a beaucoup de collaborations avec des artistes avec qui vous avez déjà travaillé auparavant (Youthstar, Taiwan Mc,…) mais aussi des nouvelles comme Kendra Morris ou Dillon Cooper. Comment se font ces collaborations en général ?

C’est différent pour chaque artiste. Pour Dillon Cooper par exemple nous voulions vraiment un MC de la nouvelle génération et il faisait partie de ceux qui nous plaisaient beaucoup. Il s’avère qu’il était à Paris quand nous produisions l’album, nous avons eu son contact et nous lui avons demandé si ça le tentait de faire un morceau avec nous et il a accepté, donc nous avons enregistré dans la foulé. Kendra c’est un peu différent déjà, car nous n’avons pas souvent collaborés avec des voix féminines et nous avions envie d’avoir une chanteuse avec une voix soul ; puis nous aimions beaucoup ce qu’elle faisait. Nous l’avons contacté par Facebook et elle a répondu positivement. Elle est donc venue à Marseille dans notre studio, une fois de plus c’était une bonne rencontre. Il faut dire que nous avons de la chance la dessus, à chaque fois que nous avons fait une collaboration cela s’est toujours bien passé, il y a toujours eu un échange.

Le mot de la fin ?

Vu que l’on va bientôt commencer la tournée, on espère que les gens viendront nous voir Mars/Avril et aux festivals cet été. C’est un tout nouveau spectacle que nous sommes en train de créer, nous avons un peu la pression donc on espère que le public appréciera le show.

Jéremie Russo

Le 31/03/17 et le 01/04/17 au Moulin – Marseille (13).

www.chinesemanrecords.com

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici