#NVmagLiveReport
Il y a souvent des violons à l’opéra de Nice mais, des violons comme ceux de la soirée de ce pluvieux lundi, beaucoup plus rarement. Du violon jazz, du violon swing par deux de ses meilleurs représentants français. Tout d’abord donc, le niçois François Arnaud pour un duo avec l’excellent pianiste Jean-Yves Candela. Un répertoire de thèmes classique du “Days of Wine And Roses” à “Misty” en passant par le dispensable (mais qui a beaucoup plu) “Besame Mucho”. En plus d’un parfait soutien harmonique, Candela amène au duo un swing profond qui permet à François Arnaud de se balader sur son manche à sa guise. Notons que la compo de Candela qui finissait le set était tout à fait superbe, je n’en ai malheureusement pas retenu le nom. Petit entracte pour passer du duo au trio, celui de la tête d’affiche de ce concert, Didier Lockwood. Une formation incluant Diego Imbert à la contrebasse et Noé Reinhardt à la guitare pour rendre hommage au grand Stéphane Grappelli, l’un des précurseurs du violon jazz. Didier Lockwood est en forme at affable, il narre entre chaque morceau quelques anecdotes concernant Grappelli ou ses propres expériences de scènes avec son instrument fétiche. Il plonge dans le répertoire de Grappelli (les Valseuses, …), de Reinhardt (Nuages, Minor Swing, …) ou dans le sien (Barbizon Blues,…) pour nous offrir un long set de musique vivante, enjôleuse, rythmée qui a enchanté le public de l’opéra, plein du parterre au poulailler. Il termine, avant un très swinguant rappel, par son fameux solo, près de 20 minutes, où, armé de son violon Goldorak et de ses loopers et pédales d’effets, il va nous faire voyager dans son univers musical. Les mouettes, bien sûr, mais aussi un peu de folk celtique, du jazz presque rock, de la wahwah, la balade dans le public pour revenir sur la scène en un final explosif. Remarquable musicien, tout sourire. Ces échanges de regards avec son complice Diego Imbert quand celui-ci se lance dans un chorus ou dans une joute tout en bas du manche. Peut-être un peu plus de réserve avec le guitariste, une admiration et un respect réciproques.
Cette salle à l’italienne sonne aussi très bien pour le jazz, espérons que l’expérience sera renouvelée très bientôt.
Jacques Lerognon
Crédit photo : Jean-Luc Thibault