ALEXANDRA MILLER

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Après de nombreuses années de prestations remarquées dans le Sud-Est et un premier EP avec les Metromantic, Alexandra Miller se lance en solo en mai 2022 avec un premier single, « Should I Love You ? ». Elle revient maintenant avec un nouveau titre, « Trampoline », premier extrait d’un EP à venir ce printemps, prémices d’une carrière inéluctable dans le domaine du soulful vocal et ses connexes. Timbre feutré et chaleureux, maîtrise technique, simplicité, générosité et prestance glamour en toutes circonstances, tout est déjà là. Inutile d’attendre plus longtemps pour croire en elle et la suivre.

D’où viens-tu et qu’est-ce qui t’a orientée à devenir chanteuse ?

Je suis franco-irlandaise, née à Nice. Selon ma maman, à l’âge de trois ans, je commençais déjà à chanter, et le souvenir qui revient à chaque fois de la part de mes parents, c’est de me voir chanter « I Will Always Love You » de Whitney Houston devant la télévision. (rires) C’est quelque chose qui était très fort en moi et c’est toujours mon moyen de communication depuis toute petite.

Tu imaginais déjà que cela puisse devenir ta profession ?

Ah oui, c’était une évidence. J’ai le souvenir qu’au CP, quand on demande aux élèves ce qu’ils veulent devenir plus tard, je mettais toujours « chanteuse ». (rires)

Ça fait combien de temps que tu as commencé à te produire dans la région ?

J’ai commencé par intégrer le chœur d’enfants de l’Opéra de Nice. J’avais 9 ans mais j’ai quand même fait plein de spectacles et pas mal d’opéras dans ce cadre. À partir de 16 ans, j’ai commencé à chanter dans des bals populaires, c’était vraiment ma première expérience scénique avec un groupe de musiciens. J’en ai fait jusqu’à mes 25 ans tout en poursuivant mes études. En 2013, ça a un petit peu évolué parce que j’ai voulu avoir mon propre groupe et jouer ce que je voulais, tout simplement. Mon regret avec les orchestres de bal, c’est qu’on nous imposait des chansons et des styles de musique. Ça a été très bien le temps que ça duré parce que ça m’a permis d’apprendre le métier mais on ne pouvait pas forcément s’exprimer de la façon dont on voulait et il était important pour moi d’avoir ma signature. J’ai eu envie de rencontrer des musiciens de jazz et j’allais les chercher dans des endroits comme le B-Spot à Nice, un peu au culot. C’est comme ça que j’ai rencontré quelques musiciens, on s’est liés d’amitié et on a décidé de former un groupe. C’est comme ça aussi que l’aventure du côté événementiel a commencé, parce que j’avais eu quelques demandes pour jouer en trio, en quartet, dans les établissements de la région. Je voulais choisir ce que je chantais et je voulais faire comme je voulais parce que je suis attachée à un style de musique particulier et j’aime bien être la meneuse, la leader. (rires)

Mais 2013, c’est aussi l’année où tu as fait The Voice of Ireland (version Irlandaise du télé-crochet The Voice). Avec le recul, qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?

Même si c’était une évidence pour moi d’être chanteuse, je suis prévoyante. Ça fait peur de se dire « Je lâche tout, je suis musicienne et voilà. » J’étais déjà fière d’avoir réussi à avoir un CDI mais mon père me disait: « Tu n’as rien à faire ici. Tu dois chanter, c’est ça que tu dois faire de ta vie. » Un jour, il m’appelle et me dit: « Je t’ai inscrite à “The Voice” Irlande ». C’était à mon insu ! Moi, j’habite en France, les auditions à l’aveugle sont en Irlande, j’ai un travail… Enfin, je n’y croyais pas trop, mais j’ai posé quelques congés et je suis allée tenter cette aventure. C’était un jour assez bizarre pour moi parce que j’étais malade, mais à ma plus grande surprise, les quatre coaches se sont retournés [à l’écoute de sa prestation – ndlr.] et l’expérience irlandaise a commencé pour moi. À mon travail à Nice, ils m’ont mis un peu un ultimatum et m’ont dit « Bon, Alexandra, vu que tu as épuisé tous tes congés, il va falloir prendre une décision: Tu vas en Irlande ou tu restes ici. » Je n’ai pas réfléchi longtemps: je suis partie de mon travail, j’ai quitté mon CDI pour aller vivre à Dublin quelque temps en faisant cette aventure. Donc, pour répondre à ta question, cette aventure a été un petit peu le déclic pour que je commence ma carrière; pour me dire: “Je dois faire ça maintenant de ma vie”. Il ne fallait pas que j’attende plus longtemps. Il y a quand même quelques pros qui m’ont fait des compliments, tout ça, donc je me suis dit: « Ça y est, il faut que je me lance ! »

Tu es restée à Dublin pendant le temps de l’émission mais après ?

J’y suis restée quelque temps mais la France me manquait. Dublin, c’était super, mais c’était aussi très orienté pop rock, quelque part. Du coup, pour plusieurs raisons, je suis retournée à Nice parce que j’avais envie de retrouver cette énergie du Sud de la France et c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à rencontrer des musiciens.

Même si tu n’as pas remporté la finale de The Voice, tu avais tout de même un fort soutien en ta faveur. Comment se fait-il que cela ne t’ait pas menée à la sortie au moins d’un single ? Tu n’as pas eu de propositions à la suite de ça ?

J’ai fait une mini-collaboration avec un Irlandais qui n’a bizarrement pas abouti, puis en 2015, j’ai repris « Women of Ireland », une chanson traditionnelle, sur une compilation qui s’appelait « Celtic Fantasy ». Avec du recul, en Irlande, je n’ai pas eu tellement d’autres propositions que cela parce qu’il faut savoir que ce n’est pas la même audience qu’en France.

Avant cela, tu as été choriste sur le 2ème album de Medi, « One Is Not Enough ».

Oui, exactement ! Et d’ailleurs, aussi sur son album qui va bientôt sortir.

L’été dernier, tu as également participé à l’émission « Good Singers » sur TF1…

En fait, je l’ai enregistrée en février 2022 et elle a été diffusée en juillet – elle devait l’être bien avant. C’était bien pour avoir de la visibilité et faire la promotion du single, mais bon… ils ne mettent pas ton nom en entier, juste « Alexandra », ce qui n’aide pas forcément à la promotion. C’était quand même une bonne expérience de chanter en live sur un plateau TF1 à 20h50 et j’ai tout de même eu quelques petites retombées sur les réseaux sociaux. Prochainement, j’ai également été invitée à Music.box sur France 3 ainsi que sur France Bleu à Paris et sur Sud Radio aussi. Sur le web, j’aimerais bien pouvoir être diffusée sur une chaîne comme Colors ou Sofar Sounds, j’ai d’ailleurs bien l’intention de les contacter. Je pense que ce genre de chaîne peut vraiment aider à propulser les artistes.

À ces occasions, tu reprends surtout des standards. Est-ce que tu penses qu’être interprète suffit ou qu’il faut composer pour que cela puisse mener quelque part ?

J’ai toujours adoré faire des reprises. C’est un exercice super intéressant et enrichissant de s’approprier une chanson et essayer d’y apporter sa touche personnelle. Et justement, un beau jour, pendant le confinement, j’ai participé à un challenge sur Instagram de la chanteuse Sinéad Harnett qui disait: « Filmez-vous en train de chanter cette phrase de cette chanson et peut-être qu’éventuellement, je vous mettrai dans mes stories ». Je n’en fais pas souvent mais là, j’étais partante. Elle m’a sélectionnée et m’a mise dans sa story, et comme il y a énormément de gens qui la suivent, Raphaël Bagnarol, qui a écrit « Should I Love You ? », a entendu ma voix et m’a contactée via Instagram en me disant qu’il adorait ma voix et qu’il pensait que j’étais l’interprète qu’il lui fallait pour ce qu’il avait composé. J’ai écouté ce titre et j’ai bien aimé cette vibe très vintage. Il y a un côté sensuel que j’aime beaucoup. Je me suis dit: « Allez, j’ai envie d’enregistrer ce titre, tout simplement », et aussi que « Should I Love You ? » ferait également la lumière sur mes propres titres, écrits par moi, qui allaient sortir un petit peu après.

Tu composes depuis longtemps ?

Je compose depuis 2015 et j’ai sorti un premier EP sous le nom du groupe que j’avais avant, Alexandra Miller & Metromantic. L’écriture, ça a toujours été quelque chose que j’ai voulu faire.

Tu es donc en train de préparer un album ?

J’ai enregistré un EP de six titres intitulé « Sweetest Morning » qui sortira au mois de mai dont « Trampoline » est le premier extrait. On va sortir encore deux singles entre temps, « Dance With Me » puis « You Are Loved ». Toutes les chansons de cet EP, je les ai écrites moi-même avec un producteur qui s’appelle Jean-Charles Battistella. Il y aura un album par la suite. Je suis assez contente de tout ça. Il y a à peu près treize chansons qui sont disponibles mais dans un premier temps, je vais les sortir en singles, c’est la meilleure stratégie pour moi à l’heure actuelle. Je suis vraiment en train de travailler sur mes chansons, parce que ce côté artiste, j’ai besoin de le montrer aussi. Mes chansons, c’est un travail que je fais depuis des années. Maintenant, je m’investis beaucoup plus qu’avant dans ma communication sur ce côté auteur/compositeur, et, petit à petit, les gens commencent à incorporer cette information.

Quel est ton but ultime dans ce métier ?

Pour moi, ce serait de jouer en live dans des festivals du monde entier. Je pense que j’y aurais ma place et que le public qui assiste à ce genre d’événements aimerait le type de musique que je fais.

Avant cela, peut-on toutefois continuer de te voir en concert ?

Bien sûr. J’essaie d’être dans des endroits de qualité avec des musiciens qui me mettent en valeur. C’est quelque chose qui est important pour moi de faire de la musique live ! J’ai fait cette date l’été dernier aux Estivales à la Citadelle de Villefranche-Sur-Mer où c’était la première fois que je jouais mes chansons. J’ai aussi joué à La Note Bleue à Monaco et ai été en résidence à l’Hôtel de Paris à Monaco. Dans l’événementiel, on m’a proposé plein de fois de chanter sur bande-son, mais à chaque fois, je refuse. Je me bats pour qu’il y ait des musiciens avec moi et pour la liberté de faire ce que j’ai vraiment envie de faire. Je suis confiante. Je sais qu’il y a des résultats, même s’ils sont petits. Je sens que c’est vraiment un chemin, qu’il y a vraiment des choses à découvrir tout du long, et justement, il ne faut pas lâcher. C’est sûr que parfois ce n’est pas facile mais il faut y aller. En tout cas, moi, je pense que j’ai un mental d’acier, clairement, qui fait que je ne lâcherai pas.

Christopher Mathieu

www.alexandramiller.fr

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