ROBBIE WILLIAMS

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« Si la vie était juste, je ne serais pas une pop star, mais la vie est injuste ». Qui aurait pu croire que le clown de la classe qui avait du mal à suivre les cours et quitte l’école à l’âge de 16 ans sans qualifications et «sans avenir» deviendra une vedette ? Robbie Williams le croyait. «Je suis un artiste né. Quand j’ouvre le frigo et que la lumière s’allume j’éclate en chanson» dit Robbie qui n’a qu’une seule ambition: devenir célèbre. Et il gagne le pari : durant 24 ans de carrière musicale il signe 23 albums, dont 6 avec Take That.

 

«Je suis le seul homme qui peut dire qu’il a été dans Take That et au moins dans deux membres des Spice Girls»

 

Nous sommes au début des anées 90. C’est l’époque des boys bands. Bien avant que Boyzone, Worlds Apart, Five, Backstreet Boys et NSYNC émergent sur scène, existaient déjà New Kids On The Block, East 17, Marky Mark and The Funky Bunch et les pionniers du genre au Royaume-Uni: Take That. C’est notamment dans ce dernier que Robert Williams est recruté à l’âge de 16 ans par le biais d’une annonce que sa mère voit dans le journal. Il est le benjamin du groupe et gagne vite la réputation de «bad boy». Le succès de Take That est énorme. C’est le boys band européen le plus dynamique et vendeur, «le groupe britannique, aimé des jeunes comme des vieux, qui a obtenu le plus de succès après les Beatles» (selon la BBC). Mais Robbie s’y trouve à l’étroit. Il est trop excentrique pour une telle formation qui limite son côté artistique. Il ne se contente pas de faire les choeurs et de danser. Il doit être sur le devant de la scène ! Bien qu’il soit le chanteur principal des titres «Everything Changes», «I Found Heaven» et «Could It Be Magic» (un privilège que ses confrères n’ont pas eu) c’est Gary Barlow qui est le leader du groupe.

 

«Certains des meilleurs moments de ma vie se sont passés sous l’influence de la drogue»

 

A la situation tendue au sein de Take That s’ajoutent les mauvaises habitudes du «bad boy» qui se rebelle et se rapproche de plus en plus de ses modèles: les frères Gallagher d’Oasis. Il plonge dans un trio de sex, drogue et alcool, tout en grossissant et en affectant son image de beau gosse. A peine majeur, Robbie multiplie les arrestations et les provocations à l’encontre des médias. La rupture est imminente. Il quitte Take That en 1995 et se trouve embringué dans un litige avec la maison de disques qui lui interdit de chanter en solo. Robbie continue à fréquenter les frères Gallagher, dans l’espoir de collaborer avec eux, mais ils finissent par se disputer. En 2005 Noel Gallagher dira «Je ne déteste pas Robbie Williams, je hais sa putain de musique !» tandis que Robbie lui répondra en 2011 «Les Rolling Stones ont fait deux soirs au stade de Wembley. Oasis en a fait trois. Nous, les Take That, on est ici pour huit soirs. Noel Gallagher peut bien me lécher le cul !». (Il s’agit de la gigantesque tournée de promotion de «Progress»: le dernier album de Take That, paru 20 ans après leur début. A l’occasion Robbie fait un glorieux come back dans le groupe et délaisse ses projets solo pendant un an).

 

«Je fais de la merde mais je sais que je suis le meilleur pour faire ça»

 

Une fois que Robbie Williams gagne son indépendance auprès de sa maison de disques, il démarre sa carrière solo avec une reprise, «Freedom» de George Michael qui confirme sa liberté. Par la suite Robbie fera souvent appel à des reprises afin de garder la lumière des projecteurs sur soi : «Millennium» reprend le sample de «You Only Live Twice», «Losers» est une chanson du groupe The Belle Brigade, tandis que son tube «Rock DJ» reprend le sample de «It’s Ecstasy When You Lay Down Next To Me» de Barry White. Robbie va même enregistrer un album de reprises de standards jazz, parmi lesquelles on découvre «La Mer» de Charles Trenet. Cependant, le premier album de Robbie, «Life Thru A Lens», n’est pas terrible. En revanche, il comprend la jolie ballade «Angels» grâce à laquelle il gagne un Brit Award du «meilleur single des 25 dernières années» et voit son disque au top des classements. La formule «album de merde propulsé au top des classements grâce à 2-3 tubes» restera valable pour la plupart de ces disques.

 

«Il est toujours bon d’obtenir une vidéo bannie car les gens veulent en voir plus»

 

Tout au long de sa carrière Robbie Williams joue sur la provocation qui lui fait gagner beaucoup d’attention et d’argent. L’«icône de la pop britannique» possède l’excentricité d’une rock star et ne manque pas l’occasion de montrer son côté déjanté. Ainsi, la sortie de chacun de ses albums est accompagnée par au moins une vidéo décalée qui sème la polémique. «Let Me Entertain You», «Rock Dj», «Come Undone» et «Sin Sin Sin» en sont les meilleurs exemples.

 

«On m’a demandé plusieurs fois si je me considère comme un narcissique. Alors je me suis renseigné sur le vrai sens du mot et je suis venu à la conclusion que j’en suis un. Je pense que je suis meilleur que les autres»

 

Son égo est aussi terriblement grand. Robbie se considère comme unique et talentueux, quoi qu’il avoue ne pas être un bon chanteur: «les gens qui chantent bien chantent les back vocals pour les pop stars». Un égo largement soutenu par le public et des médias qui notamment lui attribuent le titre de «meilleur artiste des années 90» ainsi que de nombreuses récompenses dont 17 Brit Awards. C’est un record ! Robbie figure même dans le livre des records Guiness pour avoir vendu en un seul jour 1,6 million de billets pour son World Tour 2006. «Si tu veux vendre le plus de disques, fais un duo avec moi. Si t’as besoin de quelqu’un pour venir et bénir tes ventes de disques, I’m your man !»

 

«Swingue quand tu gagnes»

Après avoir interprété «Have You Met Miss Jones?» sur la bande originale du film «Le Journal de Bridget Jones» Robbie enregistre en 2001 un album de reprises de standards jazz des années 50 et 60. «Swing When You’re Winning» dévoile la facette crooner de Robbie qui lui va à merveille. On y découvre plusieurs duos parmi lesquels le fameux «Somethin’ Stupid» avec Nicole Kidman et le duo virtuel avec Frank Sinatra «It Was a Very Good Year». Le «gentleman britannique» ne cesse pas de surprendre et le voilà sortir en fin 2013 l’album «Swing Both Ways» qui est juste brillant. Plusieurs duos y figurent: avec Michael Bublé, Lilly Allen, Olly Murs, Rufus Wainwright et Kelly Clarkson. La tournée de promotion s’avère aussi surprenante car Robbie sera accompagné par un big band et 8 danseurs afin d’assurer un spectacle époustouflant et très glamour, inspiré par les comédies musicales que Robbie adorait regarder à la télévision étant enfant.

 

«Etre Robbie Williams est une chose brillante. Les gens sont intéressés par ce que je veux dire et c’est étonnant car je ne suis qu’un idiot de Stoke-on-Trent»

 

Lyuba Sofronieva

Le 31/05 à la Salle Des Etoiles/Sporting Monte Carlo – Monaco (98)

www.robbiewilliams.com

 

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