HYPNO5E

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Hypno5e est un ovni dans le paysage métal français qui a réussi à conquérir un public même non-initié. « Shores Of The Abstract Line », leur 3ème album tant attendu par la communauté nous plonge à nouveau dans un voyage atypique, onirique, mélancolique, violent et romantique. Rencontre avec Emmanuel Jessua, guitariste et chanteur du groupe.

 

Comment présenterais-tu Hypno5e à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le milieu métal ?

Le groupe a été crée en 2004 avec l’envie de créer une musique bipolaire, avec des morceaux vivants et un langage musical propre. A la base je n’écoutais pas trop de métal et nous n’étions que trois. Maintenant la formation est assez standard (basse, deux guitares, batterie). Notre album précédent nous a permis de tourner en France et un peu à l’étranger aussi. Nous sortons aujourd’hui notre troisième album. Nous définissons notre musique comme étant du métal cinématographique, avec des morceaux assez longs, samplés, qui racontent des choses et qui s’enchaînent comme un scénario. Sur scène nous proposons un rendu homogène, sans silence, d’une traite, avec de la vidéo à l’appui… C’est peut être cet aspect qui fait que notre public n’est pas exclusivement constitué de fans de métal. Nous essayons de faire une musique qui rend curieux et qui encourage a passer outre les passages « difficiles d’accès ».

 

Peux-tu nous parler de l’enregistrement ?

Quand nous sommes entrés en studio, nous n’avions pas vraiment prémédité le projet global. Nous voulions continuer à creuser les extrêmes, mais nous nous sommes surtout rendu compte du résultat à la fin de la composition. Je suis arrivé avec un stock de riffs très différents et nous avons assemblé ensemble, sur le vif, toujours en respectant ces passages d’un extrême à un autre. Nous avions un peu de pression vu le succès d’ « Acid Mist Tomorrow » , mais nous n’avons pas réellement cherché à faire mieux. Nous avons laissé parler l’expérience qui s’est accumulée depuis avec les lives et nos sides projects respectifs.

 

Peux-tu nous parler de l’univers d’Hypno5e qui est devenu si reconnaissable ?

Je ne sais pas vraiment d’où ça peut venir. Je crois que nous avons envie d’exprimer tout un tas de choses différentes. Dans notre musique, il y a une vraie volonté de faire dire tout et son contraire, que le morceau puisse se contredire… Personnellement, j’ai été bercé par la musique classique et le cinéma, avec les rebondissements qui les caractérisent et je pense que ça joue un peu dans ma manière de composer. Je suis quelqu’un qui bouge et voyage beaucoup. Je pense cette notion de voyage est présente dans ma musique et qu’elle est encore plus mise en avant dans cet album que dans « Acid Mist Tomorrow », notamment dans mon rapport à la Bolivie où j’ai grandi.

 

L’album est très structuré, les enchaînements sont aussi logiques entre les chansons. Ce choix met en valeur une chanson qui est au centre de l’album et de toutes les rives, « Tio » qui est entièrement en espagnol et qui est à ma connaissance votre première chanson sans passages disto/break/violent. Peux tu nous en parler ?

C’est une chanson que, pour le coup, j’ai composé vraiment seul avant d’entrer en studio. C’est en composant les autres morceaux qu’il nous est apparu logique de les mettre autour de « Tio » pour leur donner du sens. Nous avons hésité a y intégrer de gros passages, mais j’ai finalement décidé de la garder brute, pure, lyrique et mélancolique. Je me suis rendu compte que j’atteignais ce que je voulais dire sans avoir recours aux passages « métal » et je considère cette chanson comme étant la plus aboutie de l’album. Elle marque une étape, d’où cette volonté de la mettre au milieu de l’album.

Après, a priori non : le groupe a encore envie d’exploiter la recette incluant les passages disto, il n’est pas prévu de s’assagir, bien qu’on s’autorise ce genre d’expérience et que l’on ne s’interdise rien.

 

D’où viennent les nombreux samples que l’on peut entendre dans vos albums ?

Une bonne partie des samples sont tirés de films, d’interviews ou d’écrivains qui lisent certains de leurs passages. Pour cet album, certains samples qui reviennent tout le long on été lu par des comédiens et sont extraits d’un des films que j’ai réalisé « El Alba, Les Ombres Errantes » qui sortira à la fin de l’année et qui a un lien fort avec l’album.

 

Hypno5e propose un show qui utilise la vidéo en live. Est-ce que tes projets vidéos cinéma ont un lien avec ce qui sera projeté durant la prochaine tournée ?

De nouvelles vidéos ont effectivement été faites pour la nouvelle tournée, mais elles n’ont pas de lien avec le film qui est toujours en finalisation.

 

Les influences du groupe semblent riches en terme de supports. Quelles sont les tiennes ?

Je suis vraiment très branché cinéma. J’aime beaucoup Dumont, Haneke, la vague de néo-réalisme italien… En musique, pour être franc j’écoute peu de métal, mais j’écoute beaucoup de musique latino. Ça peut faire sourire comme ça, mais il y a un vrai lien musical avec Hypno5e dans les choix de petites mélodies cycliques, de textes mélancoliques et humanistes…

 

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter pour la suite ?

Que l’album soit bien reçu évidemment, que nous puissions continuer de faire notre musique comme nous l’aimons, avec moins de galères que sur cet album avec lequel on a eu deux ans de retard et surtout que l’on puisse enfin tourner au maximum !

 

Vincent Paolino

 

Le 29/04 à la MJC Picaud – Cannes (06) et le 13/05 au Victoire 2 – St Jean-de-Védas (34)

 

www.hypno5e.com

 

 

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