CALOGERO

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Calogero, issu du groupe Les Charts, connaît un succès phénoménal en solo avec notamment le tube “En apesanteur”. Son style musical pop rock, influencé par les Beatles, évolue au fur et à mesure vers un rock plus profond. En 2023, il marque son retour avec l’album “A.M.O.U.R.”. Nous avons eu l’honneur d’échanger avec lui pour l’occasion.

Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer comment est né «A.M.O.U.R» et pourquoi choisir de mettre des points entre chaque lettre du mot « amour » ?

Dans un premier temps, il faut savoir que la chanson « A.M.O.U.R » est venue quasiment en premier avec ce riff de guitare qui ouvre l’album. La volonté de mettre des points entre les lettres, c’est parce que la chanson était chantée comme un slogan. La chanson dit qu’en fait, c’est tout ce qu’on attend l’amour, c’est tout ce qu’on veut, mais ce n’est pas si simple à transmettre, car il faut d’abord s’aimer soi-même. Le seul amour simple que je connaisse, c’est celui que j’ai pour mes enfants, c’est le plus direct et pur. 

On peut noter deux beaux duos sur ce projet, Gaëtan Roussel sur « La nuit n’est jamais noire » et Marie Poulain sur « Le hall des départs », comment sont nées ces collaborations ?

Marie Poulain, c’est une vraie découverte puisque c’est une personne assez hors normes. Elle a 26 ans, elle écrit des textes très matures puisqu’elle a signé quatre textes dans l’album. Et notamment « Dénouement heureux », c’est un texte d’une grande maturité. Cette écriture, cette voix singulière et cette présence sont incroyables. Je suis hyper fier de faire découvrir cette artiste. Pour Gaëtan Roussel, je crois que lui et moi, on a des points communs. On a des influences communes et une manière de se réinventer qui nous rassemble. J’avais envie de chanter une chanson avec lui et je trouve qu’elle nous va bien. C’est une chanson d’espoir.

J’aime beaucoup cet optimiste que vous avez sur tout l’album.

Parce que moi, je suis profondément optimiste, j’ai des côtés parfois plus sombres, mais j’essaye toujours de voir la lumière.

Dans « Juste une chanson », vous abordez la question de la marchandisation de la musique, c’est quelque chose qui vous fait peur ?

On va dire que ça me concerne moins puisque j’ai un nom, un répertoire, et que je fais des concerts. En revanche, pour la jeune génération, c’est un métier qui est moins rassurant qu’à l’époque. On est dans un drôle de schéma, on parle de followers, de streaming, mais ce n’est pas ça qui fait venir les personnes dans les concerts ! J’ai une chanson qui s’appelle, « C’était mieux après », mais maintenant, je me rends compte qu’il y a certaines choses qui étaient mieux avant. Parfois je n’entends parler que d’argent et on est dans un monde d’argent qui nous oppresse, où il faut aller vite. Ça me touche beaucoup parce que je vois de plus en plus de chansons de moi sur TikTok, notamment « 1987 », en ce moment « Le portrait » mais on se rend même compte que les jeunes accélèrent les chansons. Mais pourquoi ? C’est parce que le monde va vite, trop vite. Il ne faut pas oublier que le cœur bat à une certaine vitesse et qu’on ne pourra pas aller plus vite que le battement de celui-ci. L’être humain, il est fait pour apprécier les choses, pour passer du temps à voir les choses, à les regarder sans dégainer forcément un téléphone.

« Derrière ma fenêtre » est l’un des titres qui a tout de suite capté mon attention. Il parle de votre enfance à Échirolles. Vous dites « Ma vie a-t-elle un S.A.V ? Je partirai / Un jour je jure/ Ailleurs c’est sur / Il y a l’Azur ? ». Ces paroles sont brutes et touchantes quels étaient vos rêves d’enfants à cet instant ? 

Premièrement, j’ai découvert Depeche Mode qui est un très grand groupe. Quand je les ai vus, je me suis dit « wow, c’est bizarre, j’ai l’impression de ressembler au chanteur ». Le chanteur a un long cou, et j’ai un long cou aussi, je m’identifiais à lui physiquement, j’avais envie d’être lui. Ça m’a ouvert l’horizon, qui pourtant était très fermé. Tout était effectivement comme dans la chanson en 3 lettres. Il y a avait les « PMU », les faux « SUV », les « RSA » et c’était très fermé. À partir du moment où j’ai découvert la musique, j’ai pu me rendre compte que je n’étais pas fait pour l’école, que j’étais autodidacte et qu’il fallait que je ne m’en sorte pas la musique. Et j’ai grandi derrière ma fenêtre à Échirolles avec vue sur le profil d’un immeuble. Et ce n’était pas un immeuble haussmannien. 

 J’ai pu voir qu’on entend vos filles sur le titre « A.M.O.U.R » et votre fils également dans les chœurs de « Cache-Cache » ? Comment s’est passé l’enregistrement ? 

Aujourd’hui quand on a un studio chez soi, on plante un micro et on enregistre. J’aime cuisiner en plus donc je cuisine pour mes enfants, je mets un poulet au four, un minuteur, je fais ma musique et puis je reviens vérifier le poulet. Il y avait une fête un jour pour l’anniversaire d’une copine de ma fille. J’ai fait venir tous les gamins, hop je les ai fait chanter sur une chanson « Par choix ou par hasard ». Ça fait des bruits de foule, ça donne de la vie et ça, c’est le gros avantage d’avoir un studio chez soi.

Et ça laisse aussi une trace particulière, je trouve, sur le disque. D’ailleurs, si je ne dis pas de bêtise, on entend aussi un chat, votre chat je présume, à la fin du titre « Si tu passes par là ». On sent que c’est un album « fait à la maison » et en même temps, il paraît que vous considérez cet album comme « le plus abouti et personnel », pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Oui, c’est mon chat Robert ! À chaque album, j’ai toujours l’émerveillement d’un ado. J’ai toujours l’impression de faire le meilleur album, et heureusement ! (rires). Quand je réécoute l’album, je me dis qu’effectivement, il fait partie de mes meilleurs albums. En tout cas, il y a une chanson « Rien comme les autres » qui est la chanson la plus romantique que j’ai jamais faite. Et il y a des chansons mystères aussi, « Marie » elle dit plein de choses qui sont inexplicables et que les gens ressentent  quand même. 

Pouvez-vous nous raconter une anecdote sur le processus de création de ce neuvième album studio ?

Pour le riff de guitare d’ « A.M.O.U.R », au départ, c’est mon frère qui l’a emmené avant que je ne le mette sur un ampli et le joue avec une telecaster. Il m’a envoyé ça avec un rythme oriental, une guitare tunisienne et en fait, on était dans une ambiance très Rachid Taha, que j’adore d’ailleurs. J’ai trouvé cette musique très intéressante et j’ai complètement changé la couleur en gardant le rythme. 

Vous signerez votre retour sur scène avec le « A.M.O.U.R TOUR » dès 2024, un mot sur ce à quoi votre public peut s’attendre à découvrir, sans trop en dire pour garder le suspens bien sûr ?

On va faire un gros show, on sera 8 sur scène. La scène, c’est mon élément, je respire. J’ai un troisième poumon sur scène, comme un poisson dans l’eau. (rires). Je considère la scène comme une fête. C’est le moment de vérité et de rencontres avec les gens et c’est avec le temps aussi une vraie histoire d’amitié et d’amour avec le public. 

Et enfin, pour vous, c’est quoi l’amour ?

L’amour, c’est aimer l’autre tel qu’il est. Sans être dépendant de l’autre, sans avoir besoin de l’amour de l’autre. Le vrai amour, c’est vraiment aimer l’autre tel qu’il est et que l’autre vous aime tel que vous êtes.

Clara De Smet

Le 20/01/2024 à la Sud De France Arena – Montpellier (34), le 27/01/2024 au Dôme – Marseille (13), le 23/02/2024 au Palais des Sports – Grenoble (38), le 22/06/2024 dans le cadre du Festival de Nîmes, aux Arènes de Nîmes (30), le 06/12/2024 au Palais Nikaïa – Nice (06) et le 07/12/2024 au Zénith Oméga – Toulon (83).

calogero.fr

Photo : Marcel Hartmann

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