Le 03/11/2023 à La Couple – La Gaude (06).
S’il a commencé depuis plus d’une semaine et fait une escapade à Cannes, le festival Jazz sous les Bigaradiers retourne sur ses terres de La Gaude pour deux soirées de gala où les musiciennes leadeures sont à l’affiche. Après Sophie Alour, c’est une autre saxophoniste qui est à l’honneur ce vendredi, Céline Bonacina et son baryton. Mais comme depuis quelques années déjà, c’est la Compagnie So What qui ouvre le bal à la Coupole. Un quartet sans batteur pour cette édition. Un nouveau répertoire et quelques anciens thèmes réarrangés pour l’occasion. On remarquera, outre les titres composés par Alex Benvenuto (notamment « Contrebasse »), une très belle composition du guitariste José Serafino, la reprise énergique d’un morceau d’Henri Texier et celle du « tube » de la trompettiste Airelle Besson, « Neige ». Un rapide changement de plateau et on retrouve Céline Bonacina qui nous présente, non pas son nouveau projet « Jump », mais le précèdent « Fly Fly » dans une nouvelle configuration avec Gildas Boclé à la contrebasse, John Hadfield à la batterie et, en invité spécial pour la soirée, le guitariste Nguyên Lê.
Il connait bien le projet, c’est lui qui a mixé l’album en 2019. Par moments, la saxophoniste délaisse son baryton pour un soprano et nous avons le droit à de magnifiques unissons avec la guitare avant que chacun se lance tour à tour dans quelques chorus, quelques belles envolées. La Stratocaster est branché sur un copieux pedalboard, et Nguyên Lê s’en donne à cœur-joie avant de retrouver des sons plus classiques subtilement et sublimement bluesy. Céline Bonacina explore toute la palette vibratoire de son baryton, trouvant des aigus incisifs et des graves suaves. Sa nouvelle paire rythmique est très efficace, pas d’effets de manche mais une précision et un soutien sans failles. Parmi, les morceaux qui nous ont joués, on notera « Fly Fly To The Sky », écrit par le bassiste Chris Jennings pour le pianiste Joachim Kühn et le morceau final « High Vibration » où chacun des quatre musiciens prend son solo, façon guitar-hero pour Nguyên Lê. Magique.
Jacques Lerognon