AXEL BAUER

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Axel Bauer est un chanteur, auteur-compositeur et guitariste français. Avec une carrière musicale qui s’étend sur plusieurs décennies, Axel Bauer marque la scène rock française avec des titres emblématiques tels que « Éteins la lumière » et « À ma place ». Rencontre en toute intimité avec ce grand Monsieur.

Comment se passe la tournée sur “Radio Londres”, votre dernier album ?

J’ai presque envie de parler au passé car nous arrivons en fin de tournée, qui a commencé vers le mois de juin 2022. Le public a accueilli cet album avec beaucoup de bienveillance et d’enthousiasme. Nous avons fait une très belle tournée, avec une super équipe ! J’ai eu la chance de travailler avec de très bons musiciens, mais quelque chose de magique s’est produit, car nous sommes devenus des amis et complices, à la vie comme à la scène.

Vous planchez déjà sur un nouvel album ?

Les choses à l’heure actuelle vont très vite donc oui je vais repartir sur un nouveau projet. Certaines chansons sont prêtes à être enregistrées, j’ai d’ailleurs hâte de le sortir, car il est dans la continuité de “Radio Londres”, et ça serait formidable, si je pouvais le sortir en 2024 ! Je n’ai pas terminé la phase d’écriture, mais ce qui est intéressant, c’est que je modifie en permanence les morceaux. J’avais beaucoup de maquettes très arrangées et puis finalement j’ai tout enregistré à nouveau, avec une seule guitare sèche. Il y aura donc des morceaux électriques mais aussi des choses plus intimistes.

La situation géopolitique est très tendue en ce moment, est-ce que cela vous a inspiré dans l’écriture ?

Ça m’a déjà inspiré un post sur Facebook, mais c’est toujours délicat de commenter sur ce sujet. L’actualité se bouscule en permanence. Écrire une chanson, c’est aussi s’autoriser à avoir un certain recul, sur ce qui arrive.

Je me détache de l’actualité trop brûlante. Je vais citer l’exemple d’une séparation de couple, on peut rarement en parler de façon détachée, quand elle est trop récente. Il faut laisser passer du temps, pour ensuite trouver un angle d’approche qui permet d’écrire quelque chose qui va toucher les gens.

Quel plus beau souvenir garderez-vous de cette tournée ?

Nous avons passé un cap avec “Radio Londres”, les rencontres avec le public m’ont permises de m’apercevoir que j’étais très soutenu par les spectateurs, qui étaient très demandeurs des titres de cet album. Sur l’album précédent “Peau de serpent”, ça a été l’amorce d’une connexion avec le public et “Radio Londres” en a été la continuité. C’est comme si à travers ces deux albums, j’étais arrivé un peu plus à moi-même. Je me suis cherché longtemps comme chanteur et compositeur, et essayer d’apprivoiser mes influences, comme le jazz, la musique classique, la pop ou encore le rock, la world music. J’ai le goût pour certaines harmonies, certains enchaînements d’accords. Aujourd’hui je m’assume plus sur tous ces aspects : chant, écriture, production, arrangements.

Aujourd’hui on parle beaucoup de l’intelligence artificielle dans la création artistique, qu’est-ce que vous en pensez ?

Par essence, j’ai toujours été pour une innovation quelle qu’elle soit. C’est un vaste sujet. A vrai dire certaines personnes ont été contre l’imprimerie par exemple, ou le cinéma, parce qu’on disait que ça allait tuer le spectacle vivant. Certains étaient contre l’informatique dans l’enregistrement. Effectivement il y a toujours un passage, mais on observe aussi que l’analogique par exemple est resté, et le numérique ne l’a pas supplanté. Le cinéma a coexisté avec les spectacles vivants. Lorsque l’auto-tune a été inventée pour la voix, c’était un outil pour corriger des défauts de justesse par moment, ce qui évitait de refaire des prises voix. La base de données de l’IA se nourrit des œuvres créées par l’être humain et elle ne peut pas sortir de ce cadre, donc elle ne m’effraie pas, dans la mesure où on s’en sert comme outil. La musique c’est un peu comme les mathématiques, et pour moi ce qui est magique dans l’IA c’est que l’on va peut-être pouvoir pousser les choses, pour tester plus vite de nouvelles combinaisons et ainsi parvenir à un résultat encore meilleur.

Avez-vous quand même le temps, de vous enrichir culturellement par tous les arts tout confondus ?

La musique nous enrichit émotionnellement je pense, j’écoute beaucoup de musique de qualité. L’offre est tellement importante, que nous n’écoutons plus la musique de la même façon, pour ma génération. Du coup, je me focalise plus sur des peintures ou sur des œuvres que je peux trouver sur internet, que par la musique.

Céline Dehédin

facebook.com/AxelBauerofficiel

Photo : Yann Orhan

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