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Le 06/07/22 à la pinède Gould – Juan-les-Pins (06)
Vêtue d’une ample robe couleur framboise, la chanteuse Cécile McLorin Salvant pénètre sur la scène de la pinède à la suite de ses musiciens. C’est elle qui a l’honneur cette année d’ouvrir le 61e Jazz à Juan.
Une première chanson en français suivi du chant d’une poétesse du 12e siècle qu’elle chante en occitan puis en créole. Pour se remettre en rythme, un petit Kurt Weil en anglais propulsé par le piano sautillant de Sullivan Fortner.
Plus qu’elle ne chante, Cécile McLorin interprète ses chansons, elle les vit intensément de tout son être, de tout son corps, les mains, les bras racontent eux aussi ces fantômes cachés dans les chansons. Elle explore un répertoire allant de Duke Ellington à Véronique Sansom en passant par ses propres compositions, en variant les formes. Trois duos se suivent, le premier avec le guitariste Marvin Sewell, un petit blues à la telecaster puis avec Keita Ogawa qui l’accompagne de sa seule caisse claire avant de poursuivre avec le contrebassiste Yasushi Nakamura. Une belle ballade de Barbara et un petit air créole de nouveau pour finir ce set. Après Sarah Vaughan ou Ella Fitzgerald, Cécile McLorin Salvant prend sa place auprès des grandes dames du jazz qui brillent auprès des fameuses cigales de la pinède Gould.
Le temps d’un changement de plateau George Benson, de cinquante ans son aîné, retrouve sa place sur la scène de Juan. Le chanteur-guitariste fera se lever et danser tout le public en quelques titres phares de sa longue carrière. Il privilégie le chant, sa voix reste étonnement puissante. La guitare sert plus d’accessoire que d’instrument, derrière lui Micheal O’ Neil n’est pas en reste. Mais quand Benson pose les doigts sur les cordes, les années passent à toute vitesse en arrière, on se retrouve au cœur des années 80 et de ses tubes intemporels. En cours de set, Benson fait un petit tour backstage, nous laissant apprécier les qualités vocales de sa percussionniste, Lilliana De Los Reyes dans un exercice funky de la plus belle eau.
Give us the night, George!
Jacques Lerognon