[dropcap]« C[/dropcap]’est mon histoire que je raconte ». Depuis son premier album en 2006, Rose n’a cessé de se réinventer et d’évoluer. Après un second album au succès plus mitigé, elle est revenue en début d’année avec un troisième opus « Et puis Juin ». Plus intimiste que jamais, la chanteuse niçoise se livre sans concessions. Rose, une artiste authentique qui arpente actuellement les routes de France pour sa tournée.
En sept ans, vous avez sorti trois albums. Qu’est ce qui a changé musicalement aujourd’hui depuis votre premier album ?
C’était une évolution assez naturelle et simple. Mes premières ébauches de chanson, c’était avec une guitare. Ce premier album avait cette simplicité et cette fraîcheur qui donnait l’impression que ce n’était qu’une guitare. Pour le deuxième album, j’ai justement voulu tout changer, faire des arrangements et en abuser un peu. J’ai essayé de mettre des cuivres, des chœurs et finalement je me suis un peu perdue là-dedans. Les gens sont passés un peu à côté de mes chansons, car trop de fioritures. Le troisième album est un retour à mes débuts mais aussi un mix entre les deux albums. Tout a été écrit à la guitare, avec un niveau plus chaud, plus chaleureux, plus folk, plus variété.
Dans vos morceaux vous vous inspirez de votre vie. Ce n’est pas trop dur de se mettre à nu devant autant de personnes inconnues ?
Non parce c’est un peu petit peu comme ça que je fonctionne. Je considère que les gens se sont attachés à ce que je chante car ça leur parle. Ce n’est pas du vent ou de l’arnaque. C’est authentique, vrai. C’est mon histoire que je raconte et au travers de celle-ci j’espère avoir touché d’autres personnes qui l’ont vécu.
Le fait de devenir maman a ajouté une touche de maturité dans vos compositions ?
Oui, il y a une acceptation de qui je suis. On apprend à vivre avec ses démons, avec ses névroses. J’ai l’impression que mes textes sont plus mûrs.
La chanson la plus intimiste de votre album « Et puis Juin » ?
« Je me manque ». C’est aussi celle que je préfère. Pour moi c’est la chanson qui regroupe un peu toutes les autres, la thématique de l’album. C’est un questionnement et une remise en doute perpétuelle. Je parle du plus profond de mes tripes.
Etes-vous donc une éternelle insatisfaite ?
Complètement. Je trouve que c’est un gros défaut. A la différence du perfectionnisme, être insatisfaite c’est un état pas forcément agréable pour les gens avec qui l’ont vit. Mais sans cette insatisfaction je ne pourrai pas composer, c’est dans ces moments de doute que j’ai envie d’écrire.
Vous avez l’habitude aujourd’hui des tournées. Comment s’est passée la toute première au niveau émotionnel ?
Beaucoup de stress et un côté un peu trop amateur. Le public s’amusait mais personne n’a trouvé ça extraordinaire. Mon premier concert parisien, à la Cigale en 2007, a été le plus beau jusqu’à présent. Ma plus grande émotion en live. C’est la première fois que j’ai réalisé ce qui se passait pour moi. J’avais là un parterre de 1500 personnes, qui chantaient devant moi tous en chœur.
Vous jouez à Nice le 10 Octobre au Palais de la Méditerranée. Est-ce que c’est une émotion particulière de venir jouer dans votre ville natale ?
Ce n’est pas une émotion basique. Tout est un peu mélangé, l’excitation, la peur, la joie. Mais je suis aussi intimidée de revoir des visages que je connais comme mes parents ou mes amis. Il se passe beaucoup plus de choses dans ma tête lorsque je suis à Nice.
Sur scène, prenez-vous toujours autant de plaisir à chanter les tubes de votre premier album, comme « La Liste » ou « Ciao Bella » ?
Oui, « La Liste », car je prends du plaisir à voir tous les yeux briller quand je joue les premières notes. C’est ma chanson porte bonheur, celle qui m’a fait arriver ici. « Ciao Bella », j’ai toujours un plaisir immense car c’est une chanson que j’envoie loin dans le ciel. Celle avec laquelle je vois le plus d’émotions sur les visages. La beauté et la douleur en même temps.
Vous avez écrit des morceaux pour Jenifer, entres autres, pour quel(s) artiste(s) aimeriez-vous écrire ?
J’aimerai faire un texte pour Laurent Voulzy à la place d’Alain Souchon, qui est mon idole. Ou travailler avec des artistes comme Calogero, Florent Pagny ou Pascal Obispo.
Jérémie Bac
Le 10/10 au Palais de la Méditerranée – Nice (06) et le 11/10 au Pasino – Aix-en-Provence (13).
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