Avec son nouvel album « Jetzt und nie » prévu pour octobre 2014, El Botcho compte briller au-delà du Rhin. Dans leurs racines pop, les fans retrouveront des influences colorées tels que The Beach Boys, The Kinks ou encore Beck agrémentées d’un net penchant vers le rock indé à la Woods ou Veronica Falls. En attendant l’automne, ces derniers nous font voyager avec un EP sorti ce 29 mai, « Plenty of Faces ». Rencontre avec le leader de ce quatuor exotiquement pop, Alex Tellier.
Explique-nous la formation de votre groupe.
El Botcho remonte au lycée, c’était un projet avec un copain. Nous faisions de la musique de manière instinctive tous les deux et nous nous appelions entre nous les « Botch » qui vient de l’anglais « Botch up » signifiant rafistoler/bâcler. Ensuite il a fait son chemin, moi j’ai gardé la racine du mot « Botch » et passionné de Mexique, j’ai rajouté cette petite touche exotique. Après j’ai été longtemps tout seul puis à l’époque où Myspace a explosé, j’ai rencontré du monde. Au début, la formation s’est faite lentement avec des petites apparitions mais c’est en 2011 que le groupe a été formé de façon définitive avec quatre musiciens.
Comment s’est déroulée la production de l’EP « Plenty of Faces » ?
Nous avons monté le label associatif Toolong Records, nous ne faisons pas des contrats d’artistes où nous prenons des royalties mais nous mobilisons des financements. L’EP a été coproduit par Toolong Records et le Midi Festival qui nous ont aidés sur la production et sur le développement du projet.
L’album prévu pour octobre 2014 s’appelle « Jetzt und nie ». Pourquoi un nom en allemand ?
Le choix de prendre un titre en allemand est assez paradoxal avec un côté très proche de nous parce que l’Allemagne est un pays frontalier et d’un autre côté, ça sonne vraiment exotique. En réalité, nous sommes un groupe de français avec un nom mexicain qui fait des chansons en anglais… Et l’idée me plaît bien d’y ajouter de l’allemand. Si nous avions pris un nom espagnol, ça aurait brouillé les pistes, à la fin tout le monde aurait cru que nous sommes un groupe de mariachis (rires). « Jetz und nie » veut dire « Maintenant et Jamais », c’est un détournement de la citation célèbre « Maintenant ou Jamais » qu’Elvis a chanté. C’est une philosophie positive où tu te résignes un peu sur certaines choses mais où tu acceptes de vivre dans le présent à fond. Après chacun voit ce qu’il veut, je préfère que chacun se fasse son idée là-dessus.
Vous composez ensemble ?
Pour la composition, je fais un premier jet en jouant à la guitare ensuite j’amène les projets en répétitions et nous les travaillons ensemble. Tous les arrangements se construisent à partir d’une toute petite partie guitare donc je ne suis pas seul à composer. Nous amenons tous un peu de notre univers comme par exemple Sébastien le bassiste et Pandora la chanteuse-guitariste qui ont un univers anglo-saxon. Boris, quant à lui, a un jeu de batterie assez particulier c’est-à-dire qu’il peut jouer du jazz tout en faisant à côté du Pavement. Sur le dernier album, Pandora m’a aidé pour les paroles car elle est anglaise donc cela a été très utile de travailler ensemble.
Sens-tu une différence depuis le premier album ?
La différence est que pour le premier, les titres sont d’abord des morceaux que nous avons joués sur scène et que nous avons eu envie de coucher sur disque tandis que pour le second nous avons d’abord voulu enregistrer en studio avec la problématique album, c’est-à-dire de chercher une identité commune à tous les morceaux. Chose qui est un peu désuète aujourd’hui parce que l’on n’écoute plus la musique par album mais généralement nous écoutons juste quelques morceaux.
Quels sont les prochains évènements à venir ?
Nous organisons un week-end évènement lors de la fête de la musique où nous allons jouer à la librairie « Contrebandes » à Toulon. Il y aura le dessinateur de la pochette de notre futur album qui sera là et nous ferons des dédicaces communes puis un concert dessiné !
Sarah Lonegro
Les 20 et 21/06 à la boutique Contrebandes – Toulon (83).