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Dismo est un groupe français de death metal, parsemé de diverses influences, avec un chant en anglais et en espagnol. Composé de Dismu (chant), Chrismo (basse), Damn Death (batterie), Doc Brutal et Junk (aux guitares). Un premier album, « Absurd », voit le jour en 2005 chez Customcord, avec notamment des participations de membres de V13 ou Artefact. Le groupe reste relativement discret jusqu’à la sortie de « Bulls & Gods » fin 2009. Après plusieurs années à avoir sévi dans le milieu métal, plusieurs line-up, enregistrements en studio et concerts, Dismo est maintenant de retour. Nouveaux guitaristes et le retour remarqué du chanteur à l’origine de la formation ! Prêt à envoyer son old death metal via leur album « Dismo »…
Vous venez de sortir ce nouvel album, il y a très peu de temps, pourquoi avoir attendu 10 ans entre deux disques ?
Tout simplement parce que nous avons arrêté la formation pendant 4 ans, pour des raisons personnelles. Vers 2013/2014, nous avons repris le chemin des répétitions avec un autre guitariste, qui n’est plus dans la formation actuellement. De là tout est reparti, nous avons donc intégré Lolo, le guitariste actuel, puis un deuxième guitariste Fabien. Nous avons également un processus de création qui est assez lent, parce que nous ne répétons pas tous les jours. La plupart d’entre nous, avons des contraintes familiales et du coup ce nouvel album a pris pas mal de temps. Nous avons aussi eu du mal à trouver un chanteur (environ 2 ans), du coup nous sommes revenus à Tuté, qui a accepté de revenir au sein du groupe.
Comment avez-vous réussi à motiver Tuté, à revenir dans Dismo ?
C’est lui qui est revenu vers nous. Il a entendu ce que nous avions fait et ça l’a emballé. Après l’arrivée de Laurent, nous lui avions envoyé du son de nos répétitions, il a voulu refaire un test. Et du coup, ça s’est fait comme ça.
La pochette de votre nouvel album parlons-en… Représente-t-elle un antéchrist et qui l’a réalisé ?
Nous avons travaillé avec un artiste tatoueur pour la réalisation de l’artwork, qui a écouté le disque en avant-première, ce qui lui a inspiré ce design. Le nom du groupe est un diminutif du mot dysmorphophobie, qui est le fait d’avoir la phobie de son corps, et d’être déformé. C’est une phobie qui touche peu de gens, mais qui peut aller à l’amputation. Le graphisme est parti des photos de tous les membres du groupe, que l’artiste a mélangé. Le tatoueur a essayé de revenir aux origines du groupe via cette œuvre. L’art n’est qu’interprétation donc chacun y voit ce qu’il veut…mais la connotation obscure est belle et bien présente : genre destructeur des mondes et post apocalyptique ! Cet album est pour nous celui de la renaissance d’où le titre éponyme !
L’intégration de Laurent et Fabien, comment s’est-elle passée ?
Très bien, car Laurent est un ami d’enfance de Christophe, ils ont appris à jouer de la musique ensemble. Fabien et Chris se connaissaient aussi depuis le lycée. Là encore ils avaient déjà joué au sein de la même formation. Donc tout c’est fait naturellement. Pour nous, la musique reste un hobbie, l’idée est de se faire plaisir entre amis. Les deux se sont fait la main sur les vieux morceaux du début. Puis, nous avons tous évolué ensemble, le groupe a maintenant une nouvelle identité, mais c’est l’identité qui nous correspond aujourd’hui ! Nous avançons donc tous ensemble à notre rythme.
Beaucoup d’énergie sur scène et une rage évidente mais qu’est-ce qui vous énerve ?
Nous considérons la musique et l’art comme une forme d’expression, c’est donc un exutoire, et notamment la musique extrême. Le metal est à la musique ce que l’horreur est au cinéma. Beaucoup de choses nous agacent, et toute cette haine, nous la recrachons sur scène. Ça fait du bien et ça nous permet d’être normaux dans notre vie de tous les jours. Il y en a c’est le sport, nous c’est notre musique. En général, les métalleux sont des gens adorables en dehors des concerts.
Avez-vous choisi délibérément, de ne pas être visible sur les plateformes de téléchargement comme un message de provocation au système ?
Nous sommes présents sur YouTube, et c’est en cours sur les autres plateformes, car nous avons quelques complications au niveau des droits Sacem. Après, il y a un côté underground dans Dismo c’est certain, les gens donnent ce qu’ils veulent pour acheter notre disque sur les concerts et sur des plateformes alternatives comme Bandcamp, on applique le prix libre.
Ce qui s’est passé dernièrement avec l’épidémie du coronavirus, et l’impact économique sur la culture, vous en pensez quoi ?
Pour toutes les structures qui sont indépendantes, et qui n’ont pas de financement, ça a été dur. L’exemple le plus frappant, et qui nous concerne, car on y répète, c’est celui du Monster’s Art, qui a une programmation annuelle conséquente, et qui a dû tout arrêter du jour au lendemain. Ça a aussi permis aux gens, de produire de nouvelles façons de développer la culture comme les apéros live. Le point fort de la culture c’est ce renouvellement !
Céline Dehédin
En concert les 27/06 et 19/09/20 au Monster’s Art- Fréjus (06).