DANTON EEPROM

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C’est l’histoire d’une symbiose entre le nom historique d’un révolutionnaire français et l’acronyme d’un type de mémoire morte. Cela donne naissance à Danton Eeprom, « le match Google parfait ». Il revient avec un deuxième album à la pochette tailladée et aux combinaisons musicales variées. Efficace, électronique, Julien Brambilla nous livre sa conception machinique, fondement de sa musique innovante.

 

Comment c’est imposé le virage électro dans ta conception musicale plus rock ?

Avec mon groupe de rock, j’ai appris la musique et une culture musicale. Nous avons commencé à expérimenter beaucoup de choses. Nous avons intégré un synthétiseur, rapidement notre son s’est un peu électronisé. Sous l’influence de groupes comme Apollo 440 qui commençait à émerger. Nous avons suivi cette voie, nous avons beaucoup créé aussi. C’est comme ça que j’ai commencé à m’initier dans le monde électronique. J’ai débuté un peu de mon côté. Avant que je m’en rende compte, cela avait pris le dessus sur la musique que je faisais. Comme une surprise.

 

Tu as fait ton premier « EP Rectronica de love » à Berlin, puis tu as rejoint la ville de Londres pourquoi cet exil de la France ?

Par rapport à Berlin, ma musique n’a pas été trop remarquée en France. Je n’avais pas le profil. J’ai commencé à jouer tous les mois à Berlin. Ça m’a assez étonné, car pour moi Berlin c’était le théâtre de la qualité. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de demande pour un français. Je me suis retrouvé dans un monde électronique. C’est à partir de ce moment que les gens ont commencé à dire : « Qui c’est ce français qui joue à Berlin ». J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour Londres et les producteurs des labels anglais. J’ai commencé à avoir beaucoup de collaborateurs très proches avec lesquels j’ai fait beaucoup de musiques. C’était pour me rapprocher des gens avec qui je travaillais. Aujourd’hui la scène française a mûri au niveau professionnel.

 

Quand on est DJ c’est le label qui pousse à sortir un album ?

Non pas du tout. Le format naturel pour la musique électronique c’est le Maxi. L’avantage des Maxis c’est que ça ce fait assez rapidement et du coup ça amène une spontanéité dans la création. Un album, c’est quelque chose qui demande plus de temps. Qui s’accorde assez mal avec la musique électronique. Un album c’est comme une histoire que tu racontes. J’ai mis du temps à le faire, mais le prochain, je le ferai assez rapidement. Le cliché est de se dire que le label pousse à faire des morceaux plus commerciaux. C’est un risque mais le mien me fait entièrement confiance. Je suis arrivé avec un morceau de r’n’b, un autre plus rock, ect. Le label a accepté sans problème.

 

Quelles importances ont les lives dans la manière de façonner un album ?

C’est une scène d’expérimentation. En général c’est plus la production qui est ensuite adaptée en live, mais il m’est arrivé de commencer des créations en live. Mon album va être adapté aux conditions de la scène.

 

Quel est ton rapport avec les machines ? Pouvons-nous te qualifier de chasseurs de sons ?

Je ne suis pas un collectionneur de disques. Je ne suis pas un vrai chasseur de samples. J’ai un rapport assez organique avec les machines, elles sont le prolongement de ma pensée, c’est une relation assez charnelle. J’ai travaillé en tant qu’ingénieur du son en France, j’y ai appris à enregistrer, mixer, produire. On peut être créatif dans la méthode d’enregistrement. Les miennes ne peuvent pas être déléguées, elles sont peu orthodoxes (rires).

 

Es-tu plus à rester dans un créneau qui plaît ou à chercher sans cesse l’innovation ?

Je suis toujours à la recherche de nouvelles méthodes, mais c’est important de ne pas se perdre dans l’expérimentation. Mais un son qui sonne familier au premier abord peut complètement changer avec des trouvailles à l’intérieur. Nous pouvons resculpter les choses de manière moderne et unique. Innover dans une forme connue c’est encore mieux que chercher dans des styles qui n’existent pas.

 

Kevin Caro

Le 04/04 à l’Usine – Istres (13) et le 20/06 au Jardins de la Fontaine (dans le cadre du festival A-NIME) – Nîmes (30)

www.dantoneeprom.com

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