On dit souvent que la cinquième édition d’un événement est un tournant. Avec 16 000 spectateurs en six soirées, le cru 2013 du Crossover a dépassé toutes les prévisions grâce à l’appropriation que s’en est fait le public niçois et azuréen. Chantier Sang Neuf, Opéra, Parc du Château, Villa Arson, Hi Beach, de jour comme de nuit. Le Crossover offre un voyage dans une ville transformée en scène de festival. Benoit Geli, chef de ce projet ambitieux, nous en parle.
Pour le festival Crossover, comment se déroule la démarche envers les artistes ?
On fait tout en interne, la programmation est discutée en petit groupe autour de la programmatrice avec l’équipe de communication et moi-même. Ensuite cette programmation est soumise après validation et c’est là que cela devient compliqué car c’est un milieu où il y a beaucoup de concurrence principalement à Paris et en Angleterre donc il est difficile d’avoir tous les artistes que l’on veut. C’est pourquoi nous faisons à la base une grande liste suivi d’une sélection et c’est après que l’on voit. Au final la liste n’est plus si grande !
Comment ressentez-vous le succès du Crossover ?
En fait, nous sommes très stressés car c’est risqué sur le point de vue rentabilité, il y a beaucoup de travail, d’organisation, beaucoup d’enjeux économiques, politiques, des questions à se poser sur la sécurité. Donc nous sommes stressés et c’est après que nous réalisons et que nous sommes contents du résultat obtenu suite à quoi, on pense directement à l’édition prochaine !
Malgré votre expérience avez-vous déjà eu des petites galères lors de l’organisation d’une des éditions ?
Oui, et je n’ai pas vraiment envie d’en parler (rires). Il faut beaucoup d’énergie et de détermination pour ne pas baisser les bras et continuer à être motivé. Nous avons une grande équipe avec Image Publique et nous nous serrons les coudes parce que ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Avez-vous quelques idées pour l’édition future au niveau de la programmation et de l’organisation ?
Pour 2015, nous avons déjà des idées fixes pour la programmation et le déroulement mais l’idée n’est pas encore validée politiquement. L’idéal serait de faire deux weekends au Château et un aux Abattoirs. Chaque année nous voulons faire grandir le Crossover et ici, c’est une histoire de décision politique donc on ne s’avance pas trop et nous attendons la prise de décision.
Quel serait votre plus grand rêve pour le Crossover ?
De garder l’Opéra, l’Hi Beach et le Chantier 109 puis de faire un Crossover Off avec un extra de 15 jours qui fera respirer le festival dans des lieux culturels mais aussi des endroits privés. Le but serait d’atteindre l’objectif de festival de musique tendance aux lieux pluriculturels.
Préparez-vous une nouvelle édition pour les Dunes Electroniques ?
Oui mais je garde tout ça secret ! L’idée est de faire une annonce mi-juin et cela sera à nouveau à Tataouine avec quelques surprises en plus. Apres le succès de la première édition, on va améliorer le concept en revoyant quelques détails et on va continuer !
L’organisation a-t-elle été difficile avec les tensions qu’ont pu connaître récemment les pays arabes ?
Il n’y a eu aucun souci politique malgré toutes les histoires de contre-pouvoirs et de mouvances islamistes. Les seuls soucis ont étés de bien mettre en place le festival parce que cela se passait dans le désert !
Quel est le conseil que vous donneriez à des personnes qui aimeraient faire de grands festivals comme les vôtres ?
Nous sommes autodidactes donc je n’aurai pas de grandes phrases mais deux mots me viennent en tête : passion et motivation.
Sarah Lonegro
Du 28/05 au 16/06 à Nice (06).