BENJAMIN FINCHER

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Avec son deuxième album « Kamishibai », Benjamin Fincher livre un projet étonnant où viennent s’entremêler une pluralité d’influences. Pop, électronique, folk, classique : on navigue entre des atmosphères bien distinctes, minutieusement arrangées, faites de longues montées aériennes et autres cassures rythmiques surprenantes. Un véritable dédale sonore qui renvoie irrémédiablement une pluie d’images à l’auditeur.

 

Peux-tu revenir un peu à la source du projet, en 2006 ? Comment vois-tu l’évolution de ta musique jusqu’à maintenant ?

A l’origine, Benjamin Fincher était un groupe que j’ai créé avec deux amis à la batterie et à la guitare. J’écoutais beaucoup de musique pop/folk comme Elliott Smith ou Syd Matters. Ce sont des groupes qui m’ont vraiment beaucoup inspiré et m’ont donné envie de créer un projet. On a sorti un premier album en 2007. Ensuite Emma a rejoint le projet au violoncelle. Nous étions alors 5, avec également l’arrivée d’un bassiste. Pour des raisons professionnelles, Emma et moi sommes ensuite partis à Paris. Nous nous sommes alors retrouver à deux par la force des choses. Je me suis donc intéressé aux boites à rythmes, notamment pour remplacer la batterie. Le projet a évolué naturellement. En 2008, j’ai atterri à Nice, à nouveau pour un boulot. J’écoute beaucoup de musiques dans des styles différents, mais je me suis progressivement tourné vers la pop électronique, avec des artistes comme Sufjan Stevens ou encore Caribou. Tous ces groupes m’ont donné envie d’aller vers la voie de l’électronique, tout en gardant un aspect acoustique. Je pense que « Kamishibai » est une bonne synthèse de tout ça.

 

Ton nouvel album s’intitule donc « Kamishibai », en référence au genre narratif illustré japonais. Pourquoi ce titre ? Quelle(s) histoire(s) as-tu voulu conter ?

J’ai une très mauvaise mémoire et je ne me souviens plus comment j’ai été amené à découvrir ce mot, ni à m’intéresser à cet art ancien japonais. Toujours est-il que dans la chanson titre « Kamishibai », où j’évoque au niveau du texte des émotions qui me traversent, on retrouve toujours la même basse en boucle, très répétitive. Quand je travaillais sur ce morceau, sur les arrangements, j’ai pensé que le socle en bois, le cadre dans lequel le conteur met ses images, pouvait correspondre, par analogie, à cette basse qui va se répéter. Je me suis alors demandé comment changer d’images dans ma musique, pour qu’il y ait une histoire qui évolue au fil des titres, comme dans le Kamishibai.

 

Il y a un côté très onirique dans tes mélodies. On voyage irrémédiablement, on a des images plein la tête. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce genre d’atmosphères ?

Je n’ai pas trop de recul là-dessus. Il est évident que j’aime créer des ambiances sonores. C’est quelque chose que j’apprécie. Tant mieux si des images apparaissent à l’auditeur lorsqu’il ferme les yeux. C’est le but, surtout sur ce disque. Nous avons cherché à ce qu’il y ait une cohérence dans l’album pour qu’il corresponde à un vrai voyage du début jusqu’à la fin. C’est pour cela qu’il y a des chansons très différentes. Si elles sont prises individuellement, cela peut interpeller l’auditeur qui n’est pas habitué à écouter ce genre de musique.

 

Sur scène, vous jouez en trio sans guitare ni batterie, j’imagine que c’est un parti pris ?

Tout à fait. C’est assez récent en fait. Avant, il y avait une guitare et une batterie, et puis on s’est rendu compte qu’on allait de toute façon vers quelque chose de plus électronique. Nous avons donc fait le pari de jouer sans pour se concentrer sur un son plus électronique, en réarrangeant parfois des chansons de manière radicalement différente que sur le disque. C’est notre volonté de proposer quelque chose d’autre sur scène, de surprendre le spectateur.

 

Des projets pour la suite ?

Nous préparons une tournée au printemps dans toute la France. Et puis nous sommes présélectionnés pour les Inouïs du Printemps de Bourges 2015. Nous participerons aux auditions régionales le 6 février au CMCL de Gap. Nous jouerons également en avril au festival Faveur de Printemps à Hyères.

 

Matthieu Bescond

www.benjaminfincher.com

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