« Nous ne faisons que ce que nous aimons. C’est notre seule règle. Au bout du compte, c’est ce qui définit Yelle: la spontanéité. » Un résumé qui veux tout dire pour le groupe qui a retourné l’électro-pop française il y à déjà 7 ans. Yelle et Grand Marnier reviennent avec un nouvel album (leur troisième) « Complètement Fou », produit par le grand Docteur Luke.
« Complètement Fou » pourquoi ?
En fait nous avons mis du temps à trouver le titre, beaucoup s’en foute, moi je trouve ça important un titre, cela raconte une histoire. Quand nous avons écrit le morceau « Complètement Fou » nous nous sommes rendu compte qu’il décrivait la construction de l’album, l’histoire de la rencontre avec Dr. Luke et tout ce qu’il y a autour de Yelle donc nous nous sommes arrêtés sur ce titre la.
Justement parlez moi de la rencontre avec dr. Luke
Il nous a d’abord découvert avec le remix de Katy Perry, et ensuite (nous ne l’avons appris que plus tard) il est venu à notre concert à Los Angeles en 2011. Il était dans les loges mais il a fait son timide et n’est pas venu nous voir (rire). Puis, alors que nous travaillions pour Ubisoft, on nous a dit que Docteur Luke voulait nous rencontrer. Nous ne savions pas du tout qui c’était, donc sur le coup nous n’y avons pas trop réfléchi mais nous avons quand même pris le contact. Et puis nous lui avons envoyé un mail, mais nous nous sommes dit « on va quand regarder qui c’est» et là, nous nous sommes rendu compte qu’il a fait des mégas hits et que c’est juste le plus grand producteur pop des Etats-Unis ! C’était vraiment étonnant !
Qu’est ce que cela vous a apporté ?
Nous avons toujours fonctionné en vase clos avec Grand Marnier. Là, nous avons ouvert la composition à des gens extérieurs, et ça a été une super expérience qui a apporté pleins de choses aux morceaux ! C’est une belle rencontre entre les Américains pour qui la mélodie est reine et nous qui avions vraiment à cœur de faire sonner les mots.
Comment avez vous composé ?
Soit nous partions de rien, soit à partir de gimmicks, de phrases que nous voulions utiliser comme « dire qu’on va tous mourir, dire que toutes ces chaires vont pourrir » c’est une phrase qui nous trottait dans la tête depuis longtemps. Mais beaucoup de morceaux ont été écrits à partir de la musique, nous écrivions les « tops lines » et après nous plaquions les mots sur la musique.
Comment expliquez vous les longues périodes qui séparent vos disques ?
Nous avons envie d’être fiers et contents des morceaux que nous faisons donc c’est une période que nous ne bâclons jamais. Là, cela nous a pris un an et demie pour faire cet album, c’est important de prendre le temps de faire les choses et puis aussi parce que nous adorons tourner, tant que l’on nous demande, nous y allons ! Il y a vraiment une addiction à la scène, à l’adrénaline quelque chose de surpuissant, c’est vraiment difficile de s’arrêter !
Justement quand on passe autant de temps sur scène n’est ce pas dur de retourner à la composition ?
Si ! Et puis il y a toujours la crainte de ce: « Est ce que je vais faire aussi bien ? Est ce que les gens seront toujours là ? Est ce qu’il ne m’auront pas oublié ?» Mais j’ai envie de chanter de nouvelles chansons, même si les thèmes restent les mêmes il y a quand même un truc d’âge qui fait que nous les abordons de façon différente.Sur le premier album je disait « bite » où « bâtard » ce que je ne fais plus aujourd’hui, pourtant je livre des choses plus crues et plus intimes. Je pense que les textes sont plus personnels et plus proches de la réalité.
Un mot pour conclure ?
J’espère surtout que les gens vont prendre l’album comme il a été fait. De façon simple et surtout pas comme quelque chose calculée. Et qu’il verront que c’est arrivé comme ça un peu par magie, comme le résultat d’une rencontre folle entre Saint-Brieuc et Los Angeles !