TAGADA JONES

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Groupe historique de la scène metal bretonne, c’est dans le sanctuaire des loges du Trianon (Paris) que Nicolas, le leader des Tagada Jones, nous a accordé une interview fort sympathique. 

Bonjour Nicolas, dis-moi ce nom Tagada Jones ça vous vient d’où ?

Si tu veux, c’est un nom à la con, qu’on a trouvé quand on a commencé à jouer entre copains. Il y a plusieurs noms qui ont tourné. C’est lors d’une soirée qu’on s’est dit, bon, il faut quand même en choisir un. On a choisi Tagada pour Tagada gada de la guitare et le Jones, c’est certainement pour un truc comme Indiana Jones. Je ne m’en souviens plus très bien. Pour la petite histoire rigolote, on trouvait ce nom un peu nul, mais sympa de garder cet effet contrepied. Quand le premier album est sorti, c’était juste avec le nom Tagada. Puis après, on s’est dit, on va peut-être remettre Jones, car ça faisait mieux quand même.

Début des années 2000, vous avez collaboré avec des groupes comme Mass Murderers, Grimskunk, Black Bomb A, quel souvenir en gardez-vous ?

Alors, il y a des groupes que tu peux croiser plusieurs fois dans une longue carrière comme Black Bomb, avec qui on continue de jouer. Grimskunk, des québécois qui sont restés de très bons amis. Quand on retourne au Québec, on va les voir et on «jase» comme ils disent là-bas. C’est une ambiance très potes. Quant à Mass Murderess, c’est un groupe de grands frères, on a fait beaucoup de dates avec eux au début. Ils ont arrêté, mais on les voit encore de temps en temps.

Sur votre 4e album en 2003, vous avez sorti une version dub de «SOS», pourquoi ce choix ?

À l’époque, on était cinq avec Gus, on habitait tous en coloc, on répétait et puis on s’est dit tiens, on pourrait rajouter des trucs. Il a commencé à jouer, on a trouvé ça bien et on l’a gardé. Ça c’est fait naturellement. Quand il a voulu arrêter pour retourner à la Réunion (même s’il n’y est pas retourné, car sa fille est née), on s’est dit qu’il n’y avait pas besoin de le remplacer, car c’était un élément de Tagada Jones à un moment précis. 

Donc, en fonction des membres qui passent dans un groupe qui perdure comme vous, c’est vrai que les influences vont parfois être différentes ?

Évidemment, car la musique qui en ressort est un mixe des membres qui le forment. 

Vous avez changé de label, c’est un signe de renouveau quand on fait ce choix ?

Nous sommes toujours producteurs, et on veut continuer à nous auto-produire. Nous avons donc signé avec un label indépendant, c’est pas mal car l’union fait la force. De toute façon, quand l’activité grossit, on ne peut pas tout gérer non plus. Il faut se rendre à l’évidence.

Vous avez traversé beaucoup de pays et donné énormément de concerts. Quel est le lieu qui vous a le plus marqué ?

Alors c’était un moment fort émotionnel, car c’était très peu de temps après la chute du mur de Berlin. On a joué au fin fond de la Slovaquie. C’était un concert un peu bricolé avec des bouts de sono récupérés à droite à gauche. La scène tenait à moitié avec des palettes. Mais par contre l’énergie des gens, le cœur qu’ils y mettaient, c’était fantastique. On était le premier groupe occidental à venir jouer chez eux. Donc, pour eux, c’était une fête énorme, et nous, on n’a pas compris la claque humaine qu’on s’est prise. Pour eux, on était le signe de la liberté. Les gens ont sauté du début jusqu’à la fin, c’était un truc de fou qu’on a vécu au fin fond de la Slovaquie à 300 km de Tchernobyl.

Ce soir, vous êtes encore plus motivé que jamais à crier «Mort aux cons» ?

Bien sûr, le thème à la base est assez politique. J’ai eu l’idée de cette chanson un jour où l’on jouait dans le Nord. À la fin du concert, un jeune mec vient me voir, pour me dire qu’il a aimé le concert, mais qu’il n’est pas d’accord avec nos idées politiques. Il m’explique qu’il vote le Front National, mais qu’avant il votait extrême gauche. Il me dit qu’il trouve que c’est à peu près pareil. Je lui réponds qu’il y a quelques sacrées différences quand même. Je lui demande ce qui l’attire dans ce parti politique. Il n’a pas trop su me répondre à part la promesse d’un changement. Je lui ai donc expliqué qu’il y avait d’autres choses derrière qu’il ne fallait pas ignorer. J’ai eu l’idée de faire ce morceau après m’être renseigné quand même pour constater qu’effectivement, il y avait eu beaucoup de personnes d’extrême gauche qui sont passées à l’extrême droite. Aujourd’hui, ce que la gauche représente au complet n’est plus rien, puisque beaucoup sont passés à droite toute. Donc oui ce titre est encore actuel.

Le clip de «Elle voulait pas» est sous forme de petit dessin animé façon South Park, et c’est très bien fichu, qui en a eu l’idée?

Et bien, justement c’est un copain graphiste au Québec qui bosse pour la boîte qui développe ce dessin animé qui nous l’a fait. Donc oui, on a fait un clin d’œil avec les petits personnages qui sont entre les Simpsons et les South Park. Ça lui a pris un temps fou, car il a travaillé tout seul dessus. Et on est vraiment contents du résultat.

C’est le moment de la question à la con de Valérie : Si vous étiez un bonbon, à part la fraise évidemment, vous seriez lequel ?

Stef (guitare) : Moi, c’est les petits roses mais je sais plus leur nom. (ndlr: j’ai fait mes recherches, ce sont des floppie’s) 

Nico : Je pense que je serai une réglisse. (ndlr: on pourra entendre derrière nous, un de ces compères dire ouais parce que c’est dégueulasse, et tout le monde à forcément bien rigoler.) 

Warner : Et bien justement moi, c’est la réglisse avec la patte au milieu. Mais après, ils sont écœurants, comme moi aussi, après je suis écœurant ! (Rires) 

Une voix : Ah non les meilleurs sont ceux au cannabis.

Job : Moi c’est les petits œufs au plat, c’est trop bon. 

Valérie Loy

Le 27/04/2022, dans le cadre du festival Rock à l’Usine – Istres (13), le 28/04/2022 à Paloma – Nîmes (30), et le 05/06/2022 au Zenith Sud – Montpellier (34).

www.tagadajones.com

 

 

 

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