STING

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En cette année 2024, Sting annonce la tournée « Sting 3.0 » revisitant ses divers albums aux côtés de Dominic Miller et Chris Maas. L’occasion de revenir sur la carrière de cet englishman aux multiples talents.

L’homme au tee-shirt noir et jaune

Gordon Matthew Thomas Sumner naît en 1951 à Wallsend, en Angleterre. Fils d’un laitier et d’une coiffeuse, il développe un intérêt pour la musique, influencé par la scène musicale des années 1960. Sting est particulièrement captivé par les Beatles et les musiciens de jazz. Il assiste régulièrement aux concerts locaux et se plonge dans l’apprentissage de la guitare. Après avoir obtenu son diplôme, Sting devient instituteur tout en jouant dans des clubs le soir. Ce n’est ensuite que durant sa collaboration avec les Phoenix Jazzmen que l’anglais devient Sting. Surnommé ainsi par un membre du groupe en raison de son tee-shirt rayé jaune et noir, il ne se doute pas que ce surnom deviendra mondialement connu. Nous sommes alors en pleines seventies, et l’artiste joue de la basse dans plusieurs groupes locaux, notamment Last Exit, groupe de jazz-fusion. Toutefois, alors que le punk rock explose en Angleterre, ce type de formation ne peut s’imposer. Heureusement, un certain Stewart Copeland ne tarde pas à le remarquer.

That’s the sound of “The Police” 

Grâce à la rencontre entre le musicien Stewart Copeland et Sting, naît The Police. Rejoint par le guitariste Andy Summers, le groupe atteint en quelques années une renommée internationale. Leur premier album, « Outlandos d’Amour « (1978), comprend des hits comme « Roxanne « et « Can’t Stand Losing You «, qui le propulse donc en haut de l’affiche. Le succès de The Police continue de croître avec chaque album. «Reggatta de Blanc» (1979) et «Zenyatta Mondatta» (1980) comportent eux les morceaux emblématiques que sont «Message in a Bottle» et «Don’t Stand So Close to Me». Avec sa force new wave et son rythme reggae, il séduit le public au point de devenir l’un des groupes les plus vendus d’Angleterre au début des années 80. En 1983 avec son dernier album “ Synchronicity ”, le groupe atteint l’apogée de sa popularité grâce au hit planétaire “ Every Breath You Take ”. Le son distinctif de The Police, marqué par la voix de Sting, la batterie dynamique de Copeland et la guitare inventive de Summers, influence de nombreux artistes et laisse une empreinte indélébile dans l’histoire du rock.

1985 : la révélation solo

En 1984, après la tournée “ Synchronicity ”, le groupe se sépare. Débute alors pour une Sting une carrière solo où il renoue avec ses talents d’écriture et s’empare d’une guitare. En 1985, sort l’album “ The Dream of the Blue Turtles ” qui est une véritable révélation. Il rencontre un succès critique et commercial. Il y explore des genres variés, allant du jazz au rock, tout en conservant son style distinctif. Adoptant une position plus politique que dans son ancien groupe, Sting n’hésite pas à aborder des thèmes comme la grève des mineurs ou la diabolisation du communisme par l’Occident dans son titre « Russians ». Il écrit même ce qu’il considère comme un antidote à “ Every Breath You Take ”, sur la surveillance et l’obsession, avec la chanson “ If You Love Somebody, Set Them Free ”. En effet, il ressent le besoin de s’exprimer artistiquement sans les contraintes d’un groupe. Les paroles de la chanson suggèrent que l’amour véritable implique de laisser les autres libres, une métaphore pour sa propre libération créative.

Explorateur des genres

Amateur du mélange de genres, Sting continue ses expérimentations musicales sur « Nothing Like The Sun » et “ Ten Summoner’s Tales ” où il intègre des éléments classiques et de world music. Sur le premier figure l’une de ses chansons les plus emblématiques : “ Englishman in New York ”. Le saxophone de Branford Marsalis apporte une touche de raffinement qui accentue l’atmosphère cosmopolite de la chanson. Les paroles évoquent le sentiment d’être un étranger dans une ville inconnue, un thème universel qui résonne avec de nombreux auditeurs. Tout en prônant l’acceptation des différences, tolérance et de respect, dans un monde souvent divisé. Suite à cela, Sting n’hésite pas à risquer l’échec commercial et renonce même aux standards pop et rock pour écrire des airs country ou de la bossa nova sur l’album “ Mercury Falling ”. L’album “ Brand New Day ”, sans doute son opus le plus populaire, marque un retour vers des sonorités pop. Un pari gagnant puisque le disque se vend à plus de 8 millions d’exemplaires. 

Une carrière jalonnée de collaborations

Reflets de sa polyvalence musicale, les collaborations sont essentielles dans la carrière de Sting. Dès son premier album solo, il met en avant les jeunes jazzmen Branford Marsalis et Kenny Kirkland, qui contribuent à enrichir le son de nuances jazz sophistiquées. Par la suite, il travaille avec Eric Clapton et Rod Stewart sur «All For Love», la bande originale des «Trois Mousquetaires», démontrant sa capacité à fusionner les talents de rockeurs légendaires. Son ouverture musicale sans pareille le pousse à écrire «Desert Rose» en duo avec le prince du raï Cheb Mami, une fusion inédite de pop occidentale et de musique raï qui devient un succès mondial. En 2004, sa collaboration avec Mary J. Blige sur «Whenever I Say Your Name» lui vaut un Grammy Award, soulignant son habileté à s’adapter à des genres aussi variés que le R&B. Plus récemment, il obtient un Grammy dans la catégorie «meilleur album de reggae» pour «44/876» avec Shaggy, prouvant que son talent transcende les frontières musicales.

Un engagement constant pour les causes humanitaires

Outre sa carrière musicale, Sting est également connu pour son engagement en faveur des causes humanitaires et environnementales. En 1989, il co-fonde la Rainforest Foundation avec son épouse Trudie Styler, une organisation dédiée à la protection des forêts tropicales et des peuples indigènes qui y vivent. Cette initiative découle d’un voyage marquant au Brésil, où Sting prend conscience des menaces pesant sur l’Amazonie et ses habitants. La Rainforest Foundation travaille en étroite collaboration avec les communautés locales pour défendre leurs droits et promouvoir des pratiques durables. Sting participe aussi à de nombreux concerts de charité, comme le Live Aid en 1985, et des événements mondiaux comme la COP21, pour attirer l’attention sur les crises environnementales et humanitaires. Sa musique elle-même est parfois un vecteur de ses convictions, avec des chansons comme “Fragile” qui évoquent la vulnérabilité de la planète.

Vive le cinéma

Artiste complet, Sting s’intéresse également aux arts visuels. Dès la fin des années 70, il apparaît dans “ Quadrophonia ” de Franc Roddam inspiré d’un opéra rock écrit par The Who. Il obtient également l’un des rôles principaux dans “ Brimstone and Treacle ” de Richard Lorraine. Toutefois, c’est grâce à son rôle de Feyd Rautha dans “ Dune ” de David Lynch que Sting gagne en notoriété cinématographique. On notera même, pour les fans des chevaliers de la table ronde, sa participation au long métrage d’Alexandre Astier “ Kaamelott ” en 2021. En parallèle de sa carrière cinématographique, Sting se distingue également au théâtre. Il joue dans plusieurs productions théâtrales de renom, notamment dans “The Threepenny Opera”. Enfin, Sting est également un écrivain talentueux. Son livre de mémoires, “Broken Music”, publié en 2003, est acclamé pour sa prose réfléchie et introspective. Dans cet ouvrage, il revient sur sa jeunesse, ses débuts dans la musique, et les expériences qui ont façonné son parcours artistique. 

Sting 3.0

Si en 2022 et 2023, Sting offre la tournée “ Sting : My Songs ” juste après l’écriture de son album « The Bridge », les projets de l’artiste ne s’arrêtent pas là. En effet, il continue ainsi de créer et de se produire, prouvant que son talent est intemporel. Le chanteur sort régulièrement de nouveaux albums et effectue des tournées mondiales, attirant de nouvelles générations de fans tout en gardant les anciens fidèles. Son influence musicale et son engagement social assurent que son héritage perdurera bien au-delà de sa carrière active. Sting reste une icône culturelle, dont l’impact sur la musique et la société est profond et durable. Pour cette année 2024, après plusieurs concerts avec Billy Joel, Sting annonce la tournée “ Sting 3.0 ”. Rejoint par le guitariste Dominic Miller et le batteur Chris Maas, il propose de revisiter ses chansons, dont les moins connues, pour satisfaire et étonner son public.

Marie-Ange Galangau

Le 16/07/2024, dans le cadre de Le Son by Toulon, sur le Parvis du Zénith – Toulon (83) et le 01/08/2024, dans le cadre du Aio Festival, au Théâtre de Verdure du Casone – Ajaccio (2B).

sting.com

Photo : Eric Ryan Anderson.

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