[dropcap]D[/dropcap]écouverte avec son album « Sketches on Sea » en 2006, puis poussée sur la route du succès avec ses deux albums suivants « Monday’s Ghost » et « 1983 » en 2009 et 2010, la Suissesse a confirmé tout son talent avec un quatrième opus « The Danger Of Lights » en 2012. Artiste devenue aujourd’hui incontournable sur les scènes internationales et européennes.
Votre style est considéré, un peu partout, de plusieurs façons, tantôt folk, rock, jazz, blues… Mais pour vous, quel est le style Sophie Hunger ?
Je crois que je suis fidèle à ma génération dans le sens où je vis avec beaucoup de styles différents. Je mélange tout ça.
Votre dernier album, sorti il y a un an, intitulé « The Danger Of Lights ». Est-ce que vous faites allusion au danger d’être sous les feux des projecteurs ou pas du tout ?
Pas du tout. J’étais dans la rue quand mon manager m’a appelé, pour me demander le nom de l’album. Il fallait que je le trouve au plus vite. Je n’avais aucune idée, j’ai réfléchi et regardé autour de moi. Puis j’ai fixé le soleil jusqu’à en avoir mal aux yeux, et le titre « The Danger Of Lights » est sorti instantanément.
En sept ans, vous avez sorti quatre albums, qu’est ce qui a changé musicalement entre votre premier album en 2006 et aujourd’hui ?
J’ai énormément appris de choses. Les moyens ont changé. Quand j’ai commencé je faisais les choses avec très peu de moyens. J’étais toute seule, tout était très acoustique avec peu d’éléments. Aujourd’hui c’est presque le contraire. Il y a plus de quinze instruments sur scène, ça peut être très fort parfois et très silencieux à d’autres moments.
Au fil des albums votre côte de popularité a augmenté. Est-ce que cela rajoute une pression supplémentaire dans la composition de vos morceaux ou dans la représentation scénique ?
Non, je dois dire que le sentiment que j’ai est le même que quand j’avais six ans et que je chantais toute seule dans ma chambre devant le miroir. Le sentiment n’a pas changé.
Au cours de vos tournées, vous avez fait le tour du monde. Est-ce que cela a changé la perception du monde que vous pouviez peut être avoir avant de devenir célèbre ?
Je crois qu’en tant qu’européenne, je suis encore victime de notre histoire. On pense encore que nous sommes le centre du monde, qu’il y a tout qui se centralise autour de nous. Dès que nous sortons d’Europe très vite, cela devient clair : nous sommes presque insignifiants. Je pense que le monde a changé.
Vous chantez dans plusieurs langues différentes, anglais, allemand, français. Est-ce que vous ressentez une émotion différente selon la langue dans laquelle vous chantez ?
L’émotion reste la même dans toutes les langues. C’est comme si j’étais une autre personne selon la langue, avec un autre côté de moi qui est dominant.
Le 18 octobre vous vous produisez à Nice, est ce que vous y êtes déjà venue ? Qu’est-ce que vous connaissez de cette ville ?
Oui je suis déjà venue à Nice. Pendant une semaine, quand j’étais très jeune avec des amis, vers mes seize ans. Avec peu d’argent. Nous dormions sur la plage. On nous a volé nos affaires pendant la nuit. Nous nous sommes retrouvés avec juste un passeport et notre argent. Toutes nos affaires avaient disparu, mais c’était vraiment cool !
Vous êtes contente de revenir alors ?
Oui à fond. Ca va me rappeler de bons souvenirs. Je vais retourner aux endroits où j’étais allée et je vais me baigner dans la mer.
Durant votre vie, un album vous a marqué plus qu’un autre ?
« Grace » de Jeff Buckley.
Pour l’avenir, vous préparez un album ?
J’ai déjà commencé à travailler dans l’intimité. C’est important pour moi de me retrouver seule pour composer mes musiques.
Jérémie Bac
Le 18/10 à la Salle Grappelli / Cedac de Cimiez – Nice (06), le 19/10 à La Croisée Des Arts – Saint Maximin (83) et le 20/10 à Paloma – Nîmes (30).
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