SANTA

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Chanteuse incontournable du groupe Hyphen Hyphen, Santa a dévoilé en novembre dernier un projet solo où authenticité et poésie sont au rendez-vous. Nous avons échangé sur la genèse et les challenges de « 999 ». L’artiste se confie sur les choix du cœur et artistiques qui ont été faits pour ce tout premier EP.

Nous te connaissons bien sûr du groupe Hyphen Hyphen, mais ton premier EP solo est sorti en novembre dernier. Comment ce projet a-t-il pris forme ?

Ce projet est né très naturellement. En vrai, j’étais derrière mon piano dans mon salon et je jouais un titre qui s’appelle « Pop-corn salé ». Je le jouais à Adam et Line, qui sont respectivement le guitariste et la bassiste du groupe. Ils m’ont tout de suite dit de le sortir, que c’était un projet qui m’appartenait et ce sont eux qui m’ont poussé à sortir cet EP « 999 ».

La pochette est très épurée, on retrouve une photographie portrait de ton visage. Peux-tu m’ expliquer le choix de cette cover ?

Alors, j’ai beaucoup hésité, parce que je fais beaucoup de graphisme et j’aime aussi beaucoup me cacher. Dans ce projet, la première pochette du premier titre « Pop-corn salé », mon visage était à moitié découvert, parce que je me disais que l’autre moitié était dans mes mots et dans ma musique. Sur la pochette de l’EP, c’est une photo prise au flash, même pas retouchée. C’est vraiment un instant capturé où mon regard était fixe, déterminé. Il indiquait que j’étais prête tout en fragilité. Et je trouvais que cette photo était très représentative de ce que je voulais pour l’EP. 

Cet EP s’intitule « 999 », peux-tu m’ expliquer le choix de ce titre ?

Quand j’ai commencé à écrire les chansons et que je les aie enregistrées, je ne savais pas qu’elles allaient sortir. Et je ne voulais pas faire une Alain Delon, c’est-à-dire parler de moi à la troisième personne du singulier (rires). Je ne nommais pas ces chansons « Santa ». J’ai toujours nommé le projet « 999 », car Santa c’est l’acronyme de Satan et que c’est l’inverse de « 666 ». Ça a toujours été le chiffre pour moi de l’espoir, donc j’ai gardé ce « 999 ». Pour garder cette fluidité du dossier jusqu’aux oreilles et j’espère aux cœurs des gens.

On peut remarquer que la langue chantée pour ce projet est le français. Était-ce une manière de dissocier « Hyphen Hyphen » de « Santa » ?

Au début, ce n’était franchement pas la volonté. C’étaient des chansons pour moi et ma petite voix dans ma tête, donc en français. J’adore avec le groupe qu’on s’amuse avec notre autre langue qui est l’anglais, parce qu’il y a quelque chose qui est universel et que cela sonne différemment. D’ailleurs, ma voix sonne vraiment d’une autre manière. En revanche, sur ce projet, vu que c’étaient des chansons qui m’ont traversé d’une certaine manière, le vertige redoutable est en français.

On sent que cet EP est très personnel, tu te livres pleinement. Peux-tu me dire de quoi parle « 999 » ?

Dans cet EP, je parle beaucoup d’amour au milieu de la folie, au milieu du chaos. J’essaie de créer une parenthèse, un moment de répit, d’arrangement entre le passé et j’espère avec un futur plus joyeux. En tout cas, offrir une parenthèse d’amour, parce que je pense que nous sommes régis par ce grand sentiment et qu’il faut le cultiver, parce que c’est le dernier sentiment qu’il nous reste pour rester libre.

Quel a été le plus gros challenge sur la réalisation de cet EP ?

Le plus gros challenge, honnêtement, ça a été de le sortir, parce que j’étais pas du tout prête. Disons qu’il a fallu un petit moment pour que je le sois. Au début, je n’osais même pas me mettre derrière le piano ou faire de la promo, parce que c’était me regarder en face avec toute ma timidité. Je cherchais encore beaucoup mes mots. Je les cherche encore, mais la recherche est plutôt dans la justesse.

Le premier single « Pop-corn salé » a fait l’unanimité en cumulant plus de 5 millions de streams. Attendiez-tu un tel succès ? Comment est né ce morceau ?

Alors, non, je ne m’attendais pas du tout à ce début de succès et d’estime. Cela me touche beaucoup. Ça a commencé par déjà une histoire d’amitié, parce que c’est un lancement solo, mais bien accompagné. C’est vrai que ça serait malhonnête de dire qu’il n’y avait pas d’attente, parce que je n’y arrive pas. C’est un problème, mais je n’arrive pas à sortir les choses sans attentes. Quand je le sors, j’espère que ça touche. C’est une si jolie récompense. Je reçois des centaines de messages sur Instagram, auxquels je réponds individuellement à chacun. Ce qui me prend de plus en plus de temps, mais ça me touche si fort que j’ai envie de rendre. J’ai tellement besoin de cette force humaine. Voilà, ça a commencé comme ça dans le cœur des gens, grâce aux bouches à oreilles et depuis mon piano dans ma chambre, jusqu’à la magie du partage.

As-tu déjà prévu une suite pour ton parcours solo ?

Oui, j’ai déjà des idées, mais tout est encore en balancement, vu que rien n’était attendu de ma part. J’ai des idées, j’ai des suites, j’ai d’autres chansons, mais on verra si elles sortiront, si elles verront aussi le jour. Je l’espère de tout cœur vraiment.

Clara De Smet

santa999.com

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