Influencé par le reggae solaire de Clinton Fearon ou Steel Pulse, Ryon entend bien faire rayonner sa musique le plus longtemps possible. Rencontre avec Cam, le chanteur du groupe.
Après cette période COVID, ça fait du bien de revoir des sourires sur le visage des gens et de se retrouver, n’est-ce pas ?
Ça c’est sûr, ça nous avait manqué à tous ! On se rend compte que nous en avons besoin, car c’est quelque chose dont on nous a privés, le lien social, l’échange et le partage, alors que c’est essentiel à la vie !
Dans le clip de « ma France à nous », il y beaucoup de Varois, comment vous êtes-vous sentis sur le festival de Néoules ?
On s’est senti comme à la maison car c’est la quatrième fois qu’on vient dans le Sud-Est. A chaque fois les soirées y sont très conviviales et festives, très positives ! Il y a une douceur de vivre ici, évidente ! Dans des festivals comme Néoules, tout le monde, les bénévoles, les musiciens comme le public amènent des bonnes ondes.
Vous êtes une bande d’amis, mais comment s’est formé le groupe Ryon ?
Nous nous sommes rencontrés grâce à la musique. J’avais la volonté de partager mes textes en musique. J’ai ensuite rencontré de nombreux musiciens et de fil en aiguille, je suis tombé sur les gars qui m’ont proposé de monter le groupe. Au début, nous n’avions pas la prétention d’en faire une activité à plein temps.
Quels sont tes inspirations culturelles ?
Elles sont multiples mais nous avons une richesse culturelle et un patrimoine en France assez fort comme dans les Pyrénées ou l’Occitanie, mes grands-parents parlaient en patois. Je suis très attaché à mes racines et c’est cela qui m’a amené à la musique. Car, depuis tout petit, dans les repas de famille, nous chantions avec mes oncles, mes tantes, les chants ancestraux pyrénéens.
C’est donc toi qui compose les textes dans Ryon ?
Nous habitons tous aux quatre coins du Sud-Ouest, donc quand on se voit avec tous les membres du groupe c’est en général entre deux et cinq jours, dans une maison à la campagne. Nous aimons composer en groupe, dans l’instant. J’ai des textes qui viennent au fur et à mesure du temps, quand on se rassemble, nous essayons de leur donner vie à travers la musique. Nous essayons de faire passer un message qui est : « Nous avons tous un grand pouvoir en nous-même, c’est de faire à notre échelle, un monde meilleur ». Cela permettra de rayonner et de faire un monde plus juste et plus équitable, plein de bienveillance, de paix et d’amour.
Du coup le nom du groupe Ryon vient de rayonner ?
Exactement ! Quand j’étais gamin, je faisais aussi des graphs et c’était mon pseudonyme. En gros ça signifie : « laisse circuler l’énergie ! » Cela fait écho à notre musique.
Vous avez repris « la Bohème », pourquoi ce titre en particulier ?
En premier faire plaisir aux gens qui ne nous connaissent pas et qui nous découvrent, et la deuxième, se faire plaisir aussi car c’est kiffant de reprendre à notre sauce, à la sauce Reggae, un morceau aussi magnifique, trésor de la chanson Française.
Vous avez pu faire des premières parties de Tryo ou Danakil, pensez-vous un jour collaborer ensemble ?
Je ne connais pas l’avenir mais pourquoi pas ? Danakil, nous avons eu la chance de les croiser plusieurs fois. Étant sur Bordeaux, ils nous ont beaucoup conseillés à nos débuts. J’ai aussi eu la chance de faire un morceau sur scène avec eux. Nous avons déjà évoqué l’idée avec Danakil.
Une tournée en Afrique ça vous tenterait ?
Ah oui avec grand plaisir. J’ai été professeur d’histoire avant, et le berceau de l’humanité est là-bas, le fameux triangle d’or. Les gens ont tendance à oublier cela et le racisme me rend triste, car nous sommes tous de la même origine ! Et s’il fallait choisir, commencer par le Sénégal car j’y ai beaucoup d’amis de là-bas, suite à mon engagement dans une association qui aide les demandeurs d’asile.
As-tu un message pour « nos futurs petits gardiens de la paix » ?
La vie est précieuse, c’est un cadeau magnifique qui nous a été fait, honorez-la ! Les jeunes sont l’avenir de l’humanité car le monde leur appartient ! Les jeunes sont de plus en plus éveillés, à travers les nouvelles technologies, ils iront donc plus vite que nous pour rétablir l’équilibre et la sérénité.
Valérie Loy & Céline Dehédin