Originaire de Belgique, Mentissa atteint la finale de “The Voice” avec Vianney, son coach en 2021. Leur collaboration se concrétise avec le single “Et bam”, écrit par Vianney. En 2022, elle sort son premier album studio, “La vingtaine”. Nous avons échangé avec la jeune artiste sur les coulisses de celui-ci, ainsi que sa toute nouvelle expérience en tant que coach de The Voice Belgique.
« La vingtaine» sorti en Novembre dernier est ton premier album, peux-tu nous décrire un peu le processus de création de celui-ci ?
L’idée c’était de faire un album en français. Sachant que je n’avais jamais écrit en français auparavant. On a surtout commencé par trouver des auteurs, j’ai composé une liste de titres en français dont j’aime beaucoup les textes et on a cherché derrière chacun des titres quels auteurs se cachaient. C’est de cette manière que je suis tombée sur Joseph Kamel, Vincha, Laurent Lamarca. Ce sont ces trois auteurs-là qui ont principalement écrit sur mon album et Vianney aussi.
Pour commencer, je leur proposais des idées de thèmes dont j’avais envie de parler. Parfois c’était une histoire, parfois c’était un message. Et puis un peu plus tard, j’ai commencé à avoir des envies d’écriture donc j’ai coécrit sur la deuxième partie de l’album.
Peux-tu nous expliquer le choix du titre de l’album « La vingtaine » et sa pochette ?
Le choix du titre c’est lors de la composition de la chanson « la vingtaine ». À ce moment-là mon manager me dit mais pour moi c’est le titre de l’album. On trouvait que ça résumait plutôt bien toutes mes chansons. Dans chacun des morceaux il y a quelque chose de très autobiographique. Où parfois je peux parler de quelque chose de très précis comme mon rapport au corps ou ma peur du temps qui peut passer trop vite. « La vingtaine » raconte mon état d’esprit du moment, comment je vis cette nouvelle vie finalement. Et pour la pochette on a aussi opté pour quelque chose de plutôt simple et sobre, quelque chose qui me ressemblerait aussi. C’est ma directrice d’images qui regardait dans pas mal de livres et de magazines. Elle est tombée sur une image qui ressemblait un peu à ma photo, avec justement une fille au centre et plein d’autres personnes, à peu près du même âge. C’est un peu l’image qu’on a voulu créer de moi au centre, avec plein de personnes autour de moi qui se bousculent.
Quelles ont été tes inspirations en termes de sonorités/ textes ?
Alors j’ai toujours dit que je voulais des textes français mais une direction artistique plutôt anglophone. C’était mon envie, aussi parce qu’on est parti travaillé en Angleterre avec des producteurs anglophones pour la chanson « Premier janvier », « Prends-moi la tête » et « Attendez-moi » par exemple. En termes d’inspiration, il y a Adèle notamment, depuis toujours, en français Vianney ou même Louane sont des artistes que j’aime beaucoup.
Si tu devais décrire les thèmes que tu abordes dans « La vingtaine » pour nos lecteurs que leurs dirais-tu?
Alors c’est très personnel, hormis une chanson « Mamma Mia » qui n’est pas une expérience personnelle. Toutes les autres parlent de moi. « Balance » pour moi est très importante puisqu’elle parle du rapport au corps. J’avais envie de raconter cette facette de moi qui est beaucoup plus fragile. J’avais envie de parler de l’importance d’aimer et de se contenter des petites choses, c’est un peu ce dont je parle dans « Exceptionnel ». C’est aussi le fait de trop réfléchir, d’appréhender le lendemain et de regretter le passé à tel point que le présent passe à la trappe et ça j’en parle dans « Le bruit du silence ». Ce sont finalement plein de petites problématiques que je peux avoir au quotidien. Ça me libère d’en parler et j’espère que ça pourra aider ceux qui passent par les mêmes émotions.
L’un des titres se nomme « Paris/Bruxelles ». Ce sont finalement tes deux villes de cœur, non ?
En effet, ce sont deux villes de cœur pour moi. « Bruxelles » c’et un peu le début, mon enfance, il y a plein de choses qui ont commencés la bas. Mon amour de la musique est née là-bas mais il s’est concrétisée à Paris dans The Voice France. Pour moi c’était un peu une boucle. J’ai commencé à Bruxelles et je la quitte pour Paris. Je crois que souvent on revient pour notre premier amour, première ville donc peut être que je finirai par revenir à Bruxelles. Ce sont évidemment deux villes qui ont une symbolique pour moi donc c’était important d’en parler.
Et en parlant de Belgique justement après avoir été candidate à The Voice France tu es désormais juré de The Voice Belgique, comment se passe l’aventure ?
C’est particulier, je vais pas dire que c’est super simple d’endosser ce rôle parce que ça ne l’est pas. Il y a une responsabilité et honnêteté à avoir envers les gens qui viennent chanter parce que certes c’est un jeu mais ça reste la vie des gens. Ils viennent rempli d’espoir, de persévérance donc tu as vraiment envie de leur donner tous les conseils possibles mais parfois tu n’as pas le temps parce que les émissions passent vite. J’avoue que j’ai du mal à prendre du recul et à différencier le jeu et l’humain. Ce sont des personnes que je commence à apprécier donc c’est difficile de se dire qu’il va falloir faire des choix. Ça c’est pour le côté moins facile, mais après on rencontre de belles personnes. J’ai une équipe avec quasiment le même âge que moi donc c’était assez facile de communiquer avec eux et c’était super. Vraiment c’est une super expérience.
Ton premier single « Et bam » a été un vrai succès, comment l’as tu vécu ?
En fait, ça a été assez progressif donc ça c’est cool. Je l’ai vécu d’une manière assez cool. Je suis dans une petite maison de disques donc l’énergie est différente. Tout le monde est humble donc je n’ai pas vraiment senti que ma vie avait changé. C’est seulement maintenant, deux ans après, que je commence à voir que ça change.
Tu es actuellement en tournée, tu peux nous décrire ce à quoi le public qui souhaite venir te voir doit s’attendre ?
Je pense qu’ils peuvent avoir des bonnes surprises. Souvent, pendant mon concert j’en rigole et j’en fait une blague, parce que le public a une image de moi très calme. Il ne me connaît pas personnellement. J’ai quand même une autre facette de moi qui est un peu plus rigolote. Et même dans mes réarrangements, ça donne accès à une autre partie de moi et pour ceux qui aiment la musique, ça vaut le coup de venir me voir parce qu’ils peuvent être surpris et se dire « a ça on savait pas que c’était aussi Mentissa ». Et finalement c’est ça la musique live, la découverte et la surprise.
Clara De Smet
(version intégrale sur nouvelle-vague.com)
Le 07/04/2024 à Confluences Spectacles – Avignon (84) et le 25/07/2024, dans le cadre du festival Martigues Summer Festiv’Halle, à La Halle – Martigues (13).
Photo : Virgile Guinard.