MAËLLE

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Maëlle, musicienne et chanteuse passionnée depuis son enfance, a conquis le public en remportant la 7e saison de The Voice à seulement 16 ans, devenant ainsi la première femme à remporter l’émission. Nous avons eu la chance d’échanger avec elle à l’occasion de sa toute première tournée pour son second opus « Fil rouge ».

Bonjour Maëlle, dans un premier temps pour nos lecteurs peux-tu me parler de ton parcours ?

Là où j’ai vraiment commencé à faire de la musique, quand j’ai commencé à jouer du piano, j’avais environ 6 ans. Et je pense que potentiellement certains ont pu me découvrir sur The Voice parce que j’ai gagné la 7ème saison en 2018. C’est là que j’ai commencé à me faire connaître parce que j’ai eu l’occasion de sortir un premier album avec Calogero où j’ai eu un titre écrit par Zazie, qui était ma coach sur The Voice. L’album a beaucoup voyagé et ça me fait toujours plaisir de le découvrir et là, j’arrive avec un deuxième album qui s’appelle « Fil rouge ». J’ai vraiment voulu écrire et composer pour être aux rênes, tout simplement. 

Justement, peux-tu me dire comment s’est passée la réalisation de celui-ci ? Des anecdotes ? 

En fait, on est une petite équipe, j’ai travaillé avec Noor qui a coécrit vraiment presque tous les textes avec moi. Jean Castel à la musique avec moi et j’ai pu également travailler avec Adrien Gallo (auteur, compositeur et chanteur des BB Brunes) sur une chanson qui s’appelle « Slow ». BB Brunes, c’est un groupe que j’ai énormément écouté quand j’étais plus jeune, quand j’allais au collège. Donc là pouvoir travailler avec Adrien, c’était assez mortel. J’avais besoin de montrer dans cet album, qui je voulais être, qui je voulais devenir, et surtout montrer aux yeux des gens qui je suis et quelles sont vraiment les musicalités que je voulais montrer. C’est pour ça que « Fil rouge » est autant personnel. J’ai vraiment voulu être la plus sincère et vulnérable possible pour être la plus authentique. 

Comment s’est fait le choix du titre ? 

Cela vient d’un livre que je lisais quand j’étais petite qui se nomme « Fil rouge ». C’est une petite fille qui est dans sa chambre et qui veut descendre les escaliers pour voir d’autres paysages sauf qu’elle a trop peur d’être seule donc elle parle avec une bobine de fil. C’est un peu son chemin éclairé, sa lumière. Et c’est ça que je voulais montrer avec cet album. J’ai commencé à faire ces chansons dans ma chambre. J’avais envie que ce fil rouge dépasse de ma fenêtre pour pouvoir voir d’autres paysages et aussi affronter tout ça avec sûreté et sécurité.

Quand on écoute «Fil Rouge» on découvre en effet un album plus personnel, intime que le précédent, c’était une évidence pour toi ?

Je pense que oui et non parce qu’en fait, le premier album a été plein de choses. Il y a eu ce confinement qui est arrivé. À ce moment-là, je me suis dit bon je suis toute seule chez mes parents, je vais pouvoir me poser sur mes compositions. C’était une volonté de ma part déjà de faire mes chansons. Je pense que là en l’occurrence avec le confinement. C’est à partir de là que cette détermination est vraiment née. 

J’avoue que j’ai eu un gros coup de cœur pour l’album et que je l’écoute vraiment beaucoup, quelles ont été tes inspirations artistiques en termes de texte, de sonorités ?

Alors déjà musicalement moi, j’ai beaucoup la musique électronique notamment London Grammar. Cela a été vraiment une grosse inspiration parce que la voix est au centre, mais c’est quand même des grosses productions. Il y a beaucoup d’instruments, beaucoup de synthés, beaucoup de musiques « machines » et c’est ce que j’avais envie pour l’album. Sinon pour les textes, je voulais être dans la simplicité. Il y a beaucoup de métaphores et c’est assez poétique. Un peu comme Angèle peut faire, ça peut être assez simple sur la construction de la chanson, mais c’est très métaphorique et poétique. C’est ce dont j’avais envie pour que ce soit universel. 

Pour parler un peu des thématiques de l’album, peux-tu nous dire ce que raconte « Fil rouge » ?

« Fil rouge » ça parle de l’émancipation d’une nana de 18 ans jusqu’à l’âge d’une jeune femme. Ce sont un peu mes premières fois, c’est la découverte de sa sensualité, sa sexualité, ce sont aussi les premiers chagrins d’amour qu’on peut traverser. C’est la procrastination, parce que je suis un peu une feignasse et je ne suis pas la seule, enfin, j’espère en tout cas (rires). Et c’est aussi le harcèlement de rue. J’avais envie que les personnes de ma génération, mais aussi des personnes plus âgées puissent s’identifier et se dire qu’ils ont vécu ça.

Si devais choisir un top 3 parmi les douze titres de « Fil rouge », ça serait lequel et pourquoi ?

En troisième, je dirai « Lumière de l’aube ». C’est la toute dernière chanson de l’album et c’est un peu la fin du fil rouge, mais le début d’un autre. Cela dit ouvertement que j’ai changé et que je suis quelqu’un de nouveau donc le sens est important parce que c’est vraiment ce que je voulais montrer avec « Fil rouge ». Sinon j’adore « Ouvrir les yeux », j’ai adoré la construire, l’écrire, l’a composer. C’était vraiment un moment où j’étais très heureuse quand je l’ai faite alors que c’est une histoire un peu triste. J’aime beaucoup cette sonorité-là. Et la première, je pense que c’est « On avait promis d’être sage », c’est le premier titre de l’album, il parle d’émancipation justement et du fait de quitter la terre, car elle nous fait un peu chier finalement. 

Cette année 2024, c’est aussi ta première tournée, comment te sens-tu ?

C’est quand même assez fou parce que c’est ma première fois. C’est un gros saut dans le vide. J’apprends à être vraiment un peu animatrice de mon concert, donc à échanger avec les gens, mais aussi de performer parce que j’ai vraiment envie de bien chanter. J’ai envie qu’on dise « elle a pas tricher sur la voix de ses chansons ». J’ai envie que ce soit vraiment une performance pour ces personnes qui achètent des billets pour venir me voir. Je me dis que je n’ai pas le droit à l’erreur. C’est une énergie assez folle, on reçoit de l’amour, de la joie, de l’émotion. J’ai un public très attentif et très dynamique, donc je prends toute cette énergie. 

As-tu des rituels avant de monter sur scène ? 

Oui, avec mes musiciens on se tient les épaules. Ça fait un peu rituel satanique alors que pas du tout. On fait un peu des voix d’opéra pour se détendre donc les gens qui passent à côté des loges doivent se dire qu’on est fous (rires). C’est ça mon rituel, parce que, eux arrivent vraiment à canaliser mon stress et à chaque fois, c’est un vrai kiffe sur scène. 

Pour nos lecteurs, peux-tu nous dire à quoi doivent-ils s’attendre en venant te voir sur la tournée ?

Déjà on est quatre sur scène. J’ai la chance d’être avec trois musiciens, clavier, batterie, guitare. On a vraiment voulu faire des arrangements qui bougent beaucoup parce que j’avais envie qu’on s’amuse, moi qui aime beaucoup danser depuis toujours. C’est assez dynamique, il y a aussi des chansons du premier album qu’on a réarrangées pour que ça aille avec la musicalité de « Fil rouge ». J’essaye vraiment de donner énormément d’énergie pour montrer à quel point je suis contente de mes chansons et je suis fière de montrer qui je suis devenue.  

Clara De Smet

Le 13/04/2024 à Confluences Spectacles – Avignon (84), le 26/04/2024 dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent au Makeda – Marseille (13) et le 22/11/2024 au 6mic – Aix-en-Provence (13).

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Photo : Elisa Baudoin.

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