LES INNOCENTS

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#NVmagZoom

Les Innocents font partie du patrimoine culturel Français au même titre qu’un Gainsboug ou qu’un Brel. Les Innocents se sont bien sûr des refrains entêtants mais aussi des mélodies qui ont marqué plusieurs générations. Leurs chansons sont toujours des petits bijoux de tendresse et de simplicité, rencontre avec JP Nataf et JC Urbain…

Votre dernier album « 6 ½ » est sorti en mars 2019, qu’est-ce qui vous a donné envie de retourner en studio ?

JC : Nous avons fait une très belle tournée suite à « Mandarine », l’album de notre come-back. Autant sur Mandarine, notre but premier n’était pas de rentrer en studio, mais bien de se retrouver pour faire de la scène avec JP. Les maisons de disque ont eu de l’intérêt pour notre formation, donc on nous a proposé des contrats pour faire un album. Nous avions beaucoup de trac et nous avons mis 2/3 ans à la composer, car nous avons craint de ne pas être à la hauteur pour écrire des chansons, nous étions quand même séparés depuis 15 ans ! Ça peut être compliqué de retrouver l’osmose dans l’écriture après si longtemps.

Comment composez-vous ?

JC : Généralement nos textes viennent avant tout sur le fond musical, que ça soit JP ou moi, nous commençons toujours par la musique. Je trouve qu’en vieillissant nous avons gagné en intimité dans nos textes, nous nous livrons davantage. Sur cet album, nous nous sommes surpris à être plus direct comme sur le titre « De Quoi Suis-Je Mort ? ». Quand j’écris une chanson, c’est plus facile d’écrire quand je suis triste car je suis plus mélancolique mais, à contrario la joie devient également de la chaleur.

Vos tubes ont traversé les générations, quel est ton ressenti ?

JC : Quelques chansons effectivement ont marqué les esprits. Nous (moi et JP) ne sommes pas des personnes très médiatiques. Nous n’avons jamais été un groupe de rock même si nous avons obtenu une victoire avec l’album précédent. Notre musique est plutôt variété à la rigueur pop. Certaines chansons comme « Colore » ou « L’autre Finistère », nous permettent aujourd’hui d’être encore là ! Ces petites chansons ont été nos anges gardiens !

Justement, avez-vous des influences rock ?

JC : Avec Les Innocents, je ne suis jamais rentré dans ce débat-là. JP lui a été très rock. Quand je suis arrivé dans les Innocents, le groupe était encore dans les influences « Clash » et punk. Je n’avais pas cette culture-là, et c’était difficile de poser un texte sur les mélodies.

JP : Je pense que le côté pop/rock est visible dans Les Innocents, avant tout sur scène, de par l’énergie. Ce qui est sûr c’est que nous n’essayons pas de faire du rock Français ! En France, ce n’est pas forcément dans nos gènes.

Par rapports à vos débuts, qu’est ce qui a changé pour vous dans l’industrie musicale ?

JP : Tout ! Déjà au début des disques c’était des objets dans une pochette de 30 cm. Après c’est devenu plus petit grâce au format cd, aujourd’hui nous sommes dans l’air du dématérialisé. Nous nous sommes construits dans le fantasme de la réalisation vinyle. L’aboutissement de créer un groupe, était d’avoir ses réalisations sur un vinyle ! D’ailleurs, aujourd’hui, nous y revenons et le nouvel album est sorti aussi sur ce support. Il y a quand même quelque chose, qui est plus encourageant maintenant, c’est qu’un artiste aujourd’hui peut exister (mettre ses chansons en ligne, avoir un public, se produire sur scène) même sans label ou maison de disque. Quelque chose s’est libéré du côté de l’autoproduction c’est évident ! Après, je pense que l’époque de la production artistique, sans retour sur investissement est totalement révolue. Aujourd’hui, il y a eu aussi la disparition des découvertes musicales, sur les radios commerciales.

JC : Pour rassurer les groupes émergents actuels, je trouve que le monde de l’industrie musicale était aussi pourri à nos débuts que maintenant. C’est-à-dire qu’il ne faut jamais prendre un refus comme une fatalité ! C’est toujours un coup de chance de tomber sur un label, qui veut bien de nous et il faut s’accrocher ! Ça, ça n’a pas changé !

Etes-vous proche de votre public par l’intermédiaire des réseaux sociaux ?

JP : Au niveau réseaux sociaux, nous faisons ça en amateur. Nous sommes proches de notre public de manière physique, ils peuvent venir nous voir à la fin des concerts. Notre lien avec le public est notre accessibilité dans ces moments là. Nous avons fait une émission de radio, il n’y a pas très longtemps, et là j’ai remarqué un « bug » générationnel, car à peine terminé la balance, ils étaient tous sur leurs smartphones, à poster sur les réseaux. Au vu de notre âge, nous ne sommes pas familiers de tout cela. Personnellement, j’aurais beaucoup de mal à me mettre en avant, car nous n’avons pas eu l’habitude de le faire.

JC : À l’époque, nous avions des attachés de presse qui géraient la promotion. Nous essayons de nous y mettre mais ce n’est pas ce qui nous définit.

 

Céline Dehédin

Le 06/02/20 à l’Alpillium – Saint Rémy de Provence (13), le 07/02/20 au Mas d’Hiver – Puget-sur-Argens (83), le 19/03/20 dans le cadre du festival Avec le Temps à l’Espace Nova – Velaux (13)

 

www.lesinnocents.fr

 

Crédit photo: Ryann Orhan

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