JENIFER

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Lauréate de la première saison de la Star Academy en 2002, la chanteuse Jenifer est actuellement en tournée pour promouvoir son dixième album intitulé « Jukebox ». Cet opus retrace le parcours de l’artiste à travers une réorchestration unique, qui nous transporte dans un univers empreint de souvenirs, où les titres emblématiques sont revisités.

Tout d’abord, pouvez-vous m’expliquer le concept de ce 10ème album nommé « Jukebox » ?

Je n’avais pas envie de faire un simple best of. On me l’a beaucoup réclamé car je ne l’ai jamais fait et c’était peut-être l’occasion après 9 albums. Je ne voulais pas sortir une compilation, j’avais envie de retourner en studio, de retrouver des musiciens avec qui j’avais déjà collaboré comme Bertrand Lamblot, le directeur musical de cet album. J’ai eu la bienveillance et l’expertise de musiciens avec qui j’avais déjà collaboré comme Laurent Vernerey, Jean Yves Lozac’h. Et un réalisateur qui s’appelle Régis Ceccarelli qui m’a prêté sa main de maître pour donner une nouvelle énergie et une nouvelle vie à chaque chanson. Je venais d’achever le « N°9 Tour », nous étions beaucoup plus nombreux sur scène. Là j’avais envie de retrouver le public dans une configuration à taille humaine pour avoir ce reflet, de cette histoire commune que nous avons grâce à ces chansons-là. Le but c’était vraiment d’emmener toutes ces chansons, de les réentendre et de les chanter différemment.

Pourquoi avoir choisi la période de 2002-2012 ?

Je me suis dit, je vais commencer par le début. Parce que justement lorsque j’ai mélangé tous les albums ça faisait trop de chansons. Je ne pouvais pas faire l’impasse sur certains comme « Ma révolution », « Sur le fil » « Au soleil ». En faisant cela nous avions déjà 17 morceaux. Je me suis dit, on va l’appeler « 2002-2012 » ça laisse ouvert à l’éventualité de la suite. Est-ce qu’il y en aura une ? Je ne sais pas. Cela dépend aussi du public. Je me suis laissé une porte ouverte et en même temps je travaille aussi sur mon prochain album.

La première chose qui m’a marquée à l’écoute de l’album, c’est que malgré les titres incontournables que nous connaissons (« J’attends l’amour », « Donne moi le temps »), nous avons la réelle impression de découvrir de nouveaux morceaux. Les sonorités me rappellent « N°9 »et son empreinte authentique. Comment revisite-on et réorchestre-on un répertoire sans tomber dans le best of classique justement ? 

J’ai eu le même sentiment. Ce sont des titres qui ont tellement compté pour nous, je me permet de dire nous car c’est avec le public que j’ai chanté ces chansons là. Et leur permettre d’exister à nouveau et différemment c’est ça qui m’a convaincu. C’est le résultat de collaborations précieuses. Ce qui est remarquable c’est que finalement nous l’avons fait très vite, en seulement deux semaines alors que nous avions calé un mois de studio. 

Avez-vous une anecdote de studio à nous partager ?

Je dirai le titre « Au soleil ». Il nous a fait galérer (rires). Il a un ADN tellement fort que c’était compliqué. Et à chacune de mes tournées, je choisis de lui donner une nouvelle énergie mais c’est compliqué de revisiter cette chanson-là. Alors nous avons essayé de l’épurer mais nous perdions l’essence même de la chanson. Nous avons essayé plein de choses et puis finalement nous sommes retombés avec une énergie assez classique car il ne fonctionne que comme ça. Nous avons beaucoup ri parce qu’il y a eu des versions bossa, des versions diverses et variées. C’est comme « C’est de l’or », nous l’avions trop épuré. Ce sont des chansons qui nous ont donné beaucoup de fil à retordre. Les plus complexes ont été « Au soleil », « C’est de l’or » et « Ma révolution ». 

Quel est le titre que vous avez le plus apprécié ré enregistrer et pourquoi ?

« Comme un hic », j’ai fait une ou deux prises de voix. Cela a été très très vite, j’ai été très émue. Franchement se replonger dans des livres qu’on a refermé, pour moi c’est un peu complexe dans ma tête, dans mon cœur. Se replonger dans le passé c’est toujours assez compliqué, il y a une certaine mise à nue que j’ai sur scène. D’où le trac aussi, je pense que c’est dû à cela. Et cette nostalgie du temps qui passe, cela m’a porté dans les interprétations. Je suis plus en accord avec ma pudeur. Et cette chanson là plus particulièrement m’émeut surtout quand je suis sur scène et que je vois le public encore présent. Et c’est à travers cette chanson là que je ressens le plus de sentiments. Il y a un mixte entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. C’est comme si le public faisait partie de ma famille.

Le Jukebox Tour est le nom de la tournée. Là aussi le concept est original puisque c’est le public qui sera maître de la tracklist chaque soir. Pouvez-vous nous expliquer comment cela fonctionne ?

Comme pour l’album j’avais envie de conceptualiser un petit peu plus le concert aussi. J’avais envie de faire choisir les chansons aux gens. Quand je me suis penché sur le répertoire que j’ai la chance d’avoir, c’était difficile de choisir les titres pour faire le « best of » entre guillemets. Je me suis dit que nous allions encore plus s’amuser sur scène, comme je le fais sur l’album, mais les gens auront le droit de choisir via un lien qu’ils téléchargeront dès qu’ils arriveront dans la salle. Il y a quelques chansons qui sont verrouillées comme « Donne moi le temps », « Ma révolution » , « Au soleil », des titres que je ne peux pas ne pas chanter. Bien entendu, nous les avons revisités quand même avec mes musiciens mais en tout cas nous avons laissé libre court au choix de certaines chansons qu’on a pas réentendu sur mes tournées depuis longtemps. Je pense par exemple à une chanson qui s’appelle « Que reste-il ». C’est une ballade de midinette que je chantais sur mon premier album, j’avais 19 ans. Le fait de me replonger là dedans, on se replonge dans les souvenirs avec les gens qui m’accompagnent depuis maintenant quelques années. Le concert se transforme en karaoké géant, c’est beaucoup d’amusement, beaucoup de sourire, des fous rires aussi parce qu’il y a une espèce d’alchimie que j’ai avec eux maintenant car nous nous connaissons, nous reconnaissons donc c’est quelque chose de très simple et de très honnête qui se passe. Quand le public a choisi les titres, nous on reçoit la « setlist finale » 30 minutes avant le début du show. Nous avons travaillé une cinquantaine de titres justement pour avoir un concert différent chaque soir et réentendre des titres que je n’ai plus joué depuis beaucoup de temps. C’est vraiment le charme du Jukebox Tour (rires).

Vous avez débuté la tournée, vous avez donc pu voir comment se passe le choix de la setlist par le public. Quelles sont les émotions que vous avez ressenti lors de la découverte de celles-ci ?

Les premières fois j’étais très surprise. Je me suis dit, ils ne vont pas aller là-dedans. Et finalement, je me suis dit que nous étions assez d’accord en fait. Après il y a des titres assez récurrents qui sont souvent choisis. Par exemple, une ballade qui s’appelle «Pour toi » qui revient tout le temps. « Que reste-il » aussi.

C’est peut-être finalement vers les titres qui n’ont pas été chantés dans vos tournées précédentes vers lesquels le public vote en premier afin de les entendre en live.

Exactement et ce sont des titres qu’ils n’ont pas entendus depuis 20 ans. C’est le charme de tout ça. Il y a des filles et des garçons qui viennent entre potes pour se remémorer et se replonger dans cette carte postale. C’est un peu l’idée du Jukebox Tour et c’est pour ça que je l’ai appelé comme ça. Et c’est vraiment hyper marrant de découvrir la playlist 30 minutes avant. Nous ça nous donne un coup de booste et de pression mais on a tellement bossé pour que ce soit chouette, que ça fonctionne. C’est top.

Clara De Smet

Le 13/03/2025 à O’Lac – Châteauneuf-sur-Isère (26), le 20/03/2025 au Quattro – Gap (05), le 21/03/2025 au Théâtre Galli – Sanary-sur-mer (83), le 22/03/2025 à la Palestre – Le Cannet (06), le 03/04/2025 au Pasino – La Grande Motte (34), le 05/04/2025 au CEPAC Silo – Marseille (13) et le 27/05/2025 au Théâtre L’Empire – Ajaccio (2A).

facebook.com/JeniferOfficiel

Photo : Manu Fauque.

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