20 ans d’existence au compteur et une discographie pléthorique d’albums studio ou live, mais le temps a préservé le noyau de Franz Ferdinand. Quelques changements dans le line-up originel, n’ont pas transformé les ingrédients du groupe Ecossais. Leur gimmick et leur sonorité sont des marqueurs identifiables, ayant contribué au succès du groupe. Unanimement reconnus pour leurs prestations scéniques, c’est avec cette inspiration toujours débordante et cette jeunesse quasi-éternelle que Franz Ferdinand renoue avec le public pour une tournée qui s’annonce déjà inoubliable. Entretien exclusif avec Rob Hardy, le bassiste du groupe.
Ce qui semble évident c’est que le groupe a gardé son identité musicale tout en la faisant évoluer. Te souviens-tu des premiers concerts de Franz Ferdinand ?
Nos premiers concerts ont eu lieu comme pour la plupart des groupes, devant un public restreint. Pour l’anecdote, on a même joué dans la chambre d’un magazine. Puis, graduellement des petites salles, on est passés à des scènes où se réunissaient pas seulement ,nos amis, mais un auditoire curieux d’entendre ce qu’un groupe Ecossais, qui débarquait de Glasgow, était capable de faire. En fait, c’est comme si notre premier grand show avait eu lieu hier tu vois, on a commencé à tourner au Royaume-Uni avec Belle and Sebastian. Puis on a joué en Ecosse pendant l’été 2004, comme à la maison, devant une foule énorme. C’était et ça reste un sacré souvenir, notamment la fois où on s’est produits dans un immeuble en ruine. Au moment où est sorti notre premier album éponyme, on bossait tous à côté et j’étais encore en école d’art. Glasgow reste encore jusqu’à ce jour, notre ville de cœur.
Est-ce que Franz Ferdinand est né des cendres du groupe Yummy Fur, j’entends par là pour ce côté sonore un peu lofi du premier album ?
Tu veux dire par rapport à notre premier album ? En fait, quand Alex a quitté les Yummy, il jouait de la guitare avec Paul Thompson, qui est devenu par la suite notre premier batteur. Ils avaient l’habitude de jouer ensemble, on s’est donc retrouvés d’une décennie à une autre, la précédente était différente en termes de style musical, on a toujours aimé ce son abrasif. Toutefois, cette comparaison est à l’opposée de ce qu’on a commencé à composer, on a pas vraiment cherché à sonner lo-fi, on avait tous cette faculté de chanter, de faire des chœurs, donc le curseur s’est déplacé vers la pop. On est donc tous les quatre dans une pièce, et l’essentiel est articulé autour de deux guitares, une basse et une batterie.
Ce qui est fascinant, c’est votre capacité à écrire des compositions sur lesquelles le public se trémousse et aime danser. Allez-vous jouer “Feel the love go” durant la tournée ?
Nous ne la jouons pas sur cette tournée. Pour ce Greatest Hits tour, nous avons décidé de revisiter les titres que nous avons choisis sur cette compilation, essentiellement des titres qui sonnent mieux en live. Nous connaissons les titres qui plaisent et sont les plus efficaces pour le public. Nous avons décidé, en quelque sorte, de fêter ce que nous avons accompli jusqu’ici. Tu sais au départ, nous ne pensions vraiment pas que le groupe allait prendre autant d’envergure. Et puis, chose importante, nous savons comment le public réagit aux titres qu’ils préfèrent. C’est cette adrénaline, cette énergie qui nous motive chaque soir, on la ressent tellement.
“Hits To The Head” c’est un peu la playlist de votre tournée ?
L’année dernière nous avons fait pas mal de dates avec des chansons supplémentaires à la set-list de notre tournée. Nous avons joué des titres inédits lors de rappels, nous aimons bien cette spontanéité et cette approche instinctive de chaque date.
Êtes-vous déjà en train de préparer un nouvel album ?
Oui,nous sommes en train d’y réfléchir. Il n’y a pas encore de date de sortie, mais nous commençons à travailler dessus. Une fois que nous aurons fini cette immense tournée, il nous restera suffisamment d’énergie pour retourner en studio. Le processus est en cours, on va dire. C’est le truc qui nous excite d’avance !
Vous avez travaillé et enregistré avec Russel et Ron du groupe The Sparks, comment s’est faite cette rencontre ?
Nous avons toujours été des inconditionnels de Sparks. Nous l’avions mentionné dans une interview, quand nous étions à Los Angeles, on a rencontré Russ et Ron pour un déjeuner. nous sommes devenus amis, et nous avions à l’esprit, cette idée géniale qui serait d’enregistrer ensemble. C’était une période en 2013 où nos groupes étaient bookés pour de nombreuses dates. On avait le temps de s’envoyer des démos, et c’est devenu un genre de supergroupe FFS (Franz Ferdinand and Sparks). On a fini par enregistrer le disque et on a tourné ensemble, c’était une expérience géniale ! On en a tiré deux singles et ça a fonctionné ! On arrivait sur scène et direct, on balançait Johnny Delusional, c’était notre hit commun.
Que penses-tu de l’influence musicale que vous avez sur la génération actuelle ?
C’est marrant de voir des kids se réclamer de notre musique, et puis notre particularité sonore se retrouve aussi bien dans le rock et la pop, mais aussi dans la musique électronique. Se dire que des jeunes nous ont écoutés et se sont inspirés pour créer ensuite leur propre groupe, c’est un peu comme un rêve de gosse qui se concrétise. Ce soutien est toujours présent. On croise souvent des fans du tout début !
As-tu du temps pour produire d’autres groupes ou de participer à l’enregistrement de projets parallèles ?
Il m’arrive de prendre la basse pour enregistrer, pour d’autres musiciens, des trucs assez funs, mais je vais droit au but en me concentrant sur notre groupe. La tournée en France d’ailleurs, on est impatients et excités à la fois, on a choisi des lieux différents des zéniths. Et puis le public français répond toujours présent, donc c’est toujours positif ! On a cette même complicité avec le public belge et bien entendu avec notre famille écossaise !
Franck Irle
Le 27/07/2023, dans le cadre du Festival du Château, dans le Parc du Château de Solliès-Pont (83) et le 20/08/2023, dans le cadre du Palmarosa Festival, au Domaine de Grammont – Montpellier (34).