ELEPHANT

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C’est bien connu, un éléphant, ça trompe énormément. Avec un tel patronyme, on pourrait presque s’attendre à un son « pachydermique », lourd et pesant. Mais de mastodonte, on gardera simplement l’énorme succès, et la manière imposante avec lequel cet Elephant-là s’est installé dans le paysage de la chanson pop française. Loin de se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, le duo affiche son souci du détail, avec des mélodies légères calibrées au millimètre et des voix complémentaires à souhait.

 

Comment est née l’aventure Elephant ?

Ca s’est fait en 2007, très doucement, un peu comme une évidence. De son côté, François accompagnait d’autres artistes, mais il avait vraiment envie de faire des chansons. Moi, Lisa, j’étais sur scène mais en tant que comédienne, et j’avais également cette envie de chanter. Petit à petit, nous avons fait des chansons ensemble, sans se demander ce qu’elles allaient devenir. Le jour où l’on s’est vraiment rendu compte que nos deux voix collaient bien, Elephant est né. On ne s’est pas dit de but en blanc : « On va faire un groupe, et ça va s’appeler Elephant ». Ca s’est fait progressivement, de manière très naturelle.

Quel a été le rôle d’Internet dans votre développement ?

Très rapidement, nous avons fait un clip que j’ai produit avec une chanson qui s’appelle « Lisa ». Nous l’avons envoyé à des bloggeurs et il a été assez vite relayé. Nous l’avons également fait parvenir à des chaînes TV qui l’ont diffusé dans la foulée. C’est vraiment ce clip qui nous a lancé. Je pense qu’aujourd’hui, sans clip, c’est compliqué de faire connaître sa musique. Grâce à YouTube ou Dailymotion, les chansons voyagent. Nous essayons de faire un maximum de vidéos parce que nous savons que c’est comme ça que les gens se partagent la musique aujourd’hui. Quand ils viennent à nos concerts, ils connaissent déjà nos clips, avant de nous avoir vus sur scène. A la suite de celui-ci, nous nous sommes retrouvés sur de grandes scènes en première partie de Benjamin Biolay.

Pourquoi « Elephant » ?

C’est très simple, ça vient des initiales de nos prénoms. Lisa & François = « L & F » = Elephant.

Votre est musique est légère, sans pour autant être minimaliste avec une orchestration plutôt riche. Comment réussi-t-on cette alchimie ?

François vient du classique, il a longtemps étudié le violon, la musique de chambre, il fait aussi des musiques de films. Donc, pouvoir jouer d’un maximum d’instruments et faire entendre le plus de sonorités possibles dans un titre, c’est quelque chose de très important pour lui. Nous essayons vraiment de faire des chansons pop, simples dans la structure. En termes de mélodies, de textes, nous avons envie de faire des choses qui puissent plaire à beaucoup de gens. Autant François peut aller parfois dans des choses compliquées dans l’arrangement, autant quand nous composons ou que nous écrivons, je suis souvent là pour lui dire : « Non attends, là c’est un peu compliqué, simplifions. » En studio, nous avions 200 pistes par morceau parce que François avait besoin d’aller au bout de toutes ces idées pour chaque instrument ; il a ça en lui. Moi, j’ai plutôt tendance à lui dire que c’est trop compliqué et qu’il faut faire plus simple.

Après avoir sorti un premier EP, votre album sortira au mois de mai chez Columbia/Sony Music. En terme de création, est-ce compliqué de passer du statut « autoproduit » à une grande Major ?

Pendant quelques années, nous nous sommes débrouillés vraiment seuls, nous étions en autoprod. et nous avons vraiment beaucoup appris. Les maisons de disques, et donc Columbia, ont apprécié le fait que nous ayons déjà fait notre bout de chemin. Ils ont vu que l’on se débrouillait bien et du coup, ils nous ont vraiment donné une liberté totale dans la création de l’album. Ils nous laissent vraiment faire ce que l’on a envie de faire. Du coup, ça colle bien.

Quelles couleurs avez-vous eu envie d’afficher sur cet album ?

C’est compliqué pour nous comme question, parce que si dans cet album et en général dans notre musique, nous faisons de la chanson pop en français, nous nous donnons néanmoins une totale liberté dans les styles. L’album est fait de sonorités très différentes, avec du rap ou des sonorités plus africaines notamment. Ce n’est pas évident de définir Elephant en trois mots. Disons qu’Elephant, c’est une femme et un homme qui chantent en français, avec une certaine liberté de styles. C’est assez drôle, mais souvent on nous dit : « Je n’aime pas la chanson française, mais vous, j’aime bien. » Je pense qu’avec François et sa grande influence de musiques anglo-saxonnes, nous arrivons peut-être à faire sonner le français de manière moins traditionnelle.

Comment s’est déroulé l’enregistrement ?

Ca été super rapide, dans le sens où nous avons signé chez Columbia au mois de mai et que fin juin nous étions déjà en studio. Nous avons vraiment voulu continuer sur la lancée de cet EP que nous avions sorti seul. Ca s’est très bien passé, on a travaillé avec Marlon B, arrangeur et ingénieur du son (Brigitte, -M-, Hugh Coltman). Nous nous sommes enfermés dans un studio pendant un mois. Nous avions toujours travaillé dans un home studio dans notre tout petit appartement parisien. Là, nous étions dans le studio de Marlone et nous avons pu vraiment essayer plein de choses.

Un petit mot sur votre collaboration avec The Do ?

The Do, c’est une rencontre très importante pour nous. Nous les avons rencontrés au tout début d’Elephant et ils nous ont beaucoup poussés et encouragés. Le groupe nous a offert une chanson qui est dans l’album. C’est leur seul titre en français. Ils ne savaient pas trop quoi en faire. Du coup, ils nous l’ont proposé, et nous l’aimons beaucoup.

Aura-t-on le droit à de nouveaux titres le 09/02 pour votre concert à la médiathèque d’Antibes ?

Oui oui, bien sûr !

Comment écrivez-vous vos textes ?

Nous les écrivons ensemble. Souvent, François écrit la musique et moi je vais le guider vers des thèmes qui me parlent. Ensuite, il n’y a pas vraiment de règles. Parfois, il écrit tout seul d’un coup et j’y ajoute ma vision. Et puis parfois nous écrivons vraiment à 4 mains. Une chanson peut être écrite en 5mns ou en 2 ans.

Les chansons d’amour tiennent une place de choix sur votre EP. Quelles sont les autres thématiques qui se détachent sur votre prochain album ?

Finalement, il n’y a plus beaucoup de chansons d’amour. Il y a surtout des titres qui évoquent le voyage, l’envie de liberté, de s’évader. Nous n’avons pas encore 30 ans et nous avons encore envie de rester des enfants, de faire ce que nous avons envie de faire. Nous avions par exemple envie d’écrire une chanson qui parlerait de danse, eh bien nous avons fait un titre qui s’appelle « Danse, danse ». En fait, nous avons beaucoup eu envie de légèreté dans les textes. Il y aussi une chanson qui parle de la difficulté d’écrire. Donc pas tant de chansons d’amour que ça finalement. Plutôt des chansons « existentialistes » – entre guillemets – quelque chose comme ça.

Quelle formule vous utilisez sur scène ?

Ça dépend. À Antibes, nous serons en duo. Sinon, nous sommes accompagnés de deux musiciens multi-instrumentistes. C’est ce que l’on préfère, mais il faut pouvoir faire plusieurs formules. En duo, François joue de la guitare, il tape sur une valise qui remplace un kick de batterie. Il a des sons dans une pédale et je joue du tambour en plus.

 

Vos projets, vos envies ?

Pour l’instant il n’y a que la sortie de notre album, le faire voyager, le faire connaître et faire un maximum de concerts !

 

Matthieu Bescond

 

 

www.caravelle-prod.com

Le 09/02 à la médiathèque Albert Camus – Antibes (06) et le 14/06 au poste à Galène – Marseille (13).

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