DELUXE

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Très occupés entre un nouvel album en préparation, une tournée estivale sur les chapeaux de roue et l’organisation de leur tout premier festival, le Super Moustache,  les aixois de Deluxe – du moins une partie – ont accepté d’échanger avec nous sur les enjeux de cette nouvelle casquette.  
Vous qui passez beaucoup de temps en tournée, l’idée de créer ce festival Super Moustache est-elle née d’un manque de vos terres d’origine ? 

Pepe : ça fait très longtemps qu’on en parle ! Il n’y avait pas vraiment de festival de ce type à Aix, de cette ampleur et de cet éclectisme. Il y a un énorme festival de musique lyrique, mais pas vraiment de musiques actuelles. Nous nous sommes construits ensemble, dès que l’un de nous avait une idée, nous l’a toujours poussé. Les nouveaux projets, c’est un peu notre charbon. Aujourd’hui, en 2024, nous avons vraiment une équipe avec laquelle nous pouvons travailler super bien et sur qui nous pouvons nous appuyer : des techniciens, notre tourneur, etc. nous a imaginé ça tous ensemble, pas que tous les six, mais à beaucoup ! Ça, ce n’est possible que si tu rencontres les bonnes personnes avant. 

Vous jouez les deux soirs durant le festival. Comment jonglez-vous entre artistes et membres de l’organisation ? 

Liliboy : Nous n’avons pas encore joué notre spectacle des zéniths et des grandes salles chez nous, à Aix, Marseille ou même dans le Sud-Est. Au plus proche, nous avons joué ce spectacle et cette tournée à Nice. Nous nous sommes réservés pour ce grand retour chez nous. Même si nous nous défions de jouer ce qui sera notre prochain album sur scène, cette année, nous avons une centaine de dates à notre compteur et nous savons que ça devrait marcher, niveau musique ! Si notre concentration va à 100% sur l’organisation, ce ne sera que du plaisir que de surfer sur scène. 

Pepe : C’est sûr, ça va être encore plus intense que d’habitude ! nous a envie de passer dans le public, d’aller servir des bières au bar, d’aller voir les associations… nous serons un peu partout à la fois. 

Au-delà des musiques actuelles, comment imaginez-vous ce rendez-vous ? Qu’est ce qui fait son originalité ?

Liliboy : D’abord, dans le live ! nous voulait des artistes de scène, qui ont une proposition scénique visuelle, une mise en scène. Le festival est également l’occasion d’un grand concours de moustaches ! C’est l’occasion de venir déguisé en un moustachu célèbre, ou littéralement en moustache, ou bien encore d’arborer un monosourcil… nous imagine une grande kermesse ! Nous avons joué à l’Arena d’Aix en 2021, pour nos 10 ans, et c’est suite à cette expérience qu’on s’est dit qu’on voulait faire plus gros, une fête kermesse familiale !

Côté familial, votre programmation réunit pas mal d’artistes avec lesquels vous avez déjà collaboré ! 

Pepe : C’est vrai, par exemple, nous avons déjà joué plusieurs fois avec Bigflo et Oli. Nous avons fait la première édition de leur festival aussi et nous nous connaissons bien ! Féfé, nous a fait un feat avec lui, c’est un artiste qu’on a poncé plus jeunes avec le Saïan Supa Crew. nous a également bossé sur l’arrangement de l’album “Boys and Girl” de 20syl… Ensuite, Bon Entendeur vient d’Aix et était à l’école avec deux d’entre nous ! Il y en aura d’autres les années suivantes, en effet, nous voulons faire quelque chose de familial mais aussi d’éclectique, à l’image de notre public. Évidemment, nous programmons des gens qu’on aime bien humainement. 

C’est une période un peu compliquée pour les programmateurs, entre le JO et la flambée des cachets artistes, entre autres. Avez-vous rencontré des difficultés pendant l’organisation de cet événement ? 

Pepe : En effet, la programmation a été compliquée, il faut gérer avec les agendas de tout le monde, sans compter les artistes qui ne tournent pas avec les JO, et il y a plein de questions qui se posent. nous a réussi et nous sommes très contents. 

Liliboy : C’est surtout que nous avons découvert ce métier. Comment ça se joue au niveau des enjeux et des timings de certains artistes. Ceux qui s’arrêtent de tourner, ou ceux qui viennent de signer avec un festival à Marseille et donc soumis à une exclusivité territoriale… Nous découvrons tous ces paramètres, mais nous nous sentons super soutenus. Nous avons envie de retranscrire ce que nous ressentons quand nous sommes accueillis sur d’autres festivals. C’est un challenge qui fait un peu peur parce qu’il y a beaucoup d’inconnues. Nnous nous sentons soutenus, jusque par la ville elle-même, qui nous a proposé le lieu !

Les projets marseillais ont parfois du mal à s’exporter. Vous qui avez rencontré un succès en national et international assez rapidement, quel regard portez-vous sur la popularité de votre projet ? 

Lilyboy : Franchement, je n’ai pas l’impression que nous avons explosé. Quand j’ai rencontré les garçons en 2010 sur le Cours Mirabeau, ils bossaient déjà toute la journée en studio, et nous avons passé un an sur le Cours à jouer tous les jours avant d’avoir assez de dates pour être intermittents. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on fait toujours la même chose, mais en un peu plus gros.

Pepe : Nous avons fait les bonnes rencontres. Déjà entre nous, nous nous sommes bien rencontrés. Puis les rencontres extérieures ont été importantes aussi, comme avec Chinese Man Records ou Cartel Concerts, qui font qu’on en est là aujourd’hui. C’est d’ailleurs beaucoup le live qui nous a aidés. Nous vendons peu d’albums mais nous tournons énormément. Nous essayons de chiader notre live, c’est une passion. 

Vous avez même monté Nanana prod, dans la veine de l’émancipation. 

Lilyboy : C’est ça. Je trouve que ce festival, c’est comme l’aboutissement de toute cette volonté de faire les choses soi-même, “à la main”. Nous avons fait plein de festivals avant le nôtre et maintenant qu’on sait ce que ça implique à l’année, nous nous rendons compte de ce que ça représente. Le prix de l’émancipation, pour mettre autant la main à la pâte, c’est que nous passons désormais beaucoup plus de temps en réunion qu’à faire de la musique !

Pepe : Nous faisons nos propres choix, si nous nous cassons la gueule, c’est pas grave. Il n’y a pas d’échec. Artistiquement, c’est infini ! C’est génial !

Que souhaitez-vous ajouter, dire au public qui viendra au Super Moustache ? 

Venez en transports ! Nous essayons d’être écolos, c’est super si les gens participent.

Lucie Ponthieux Bertram

Les 13 et 14/09/2024, dans le cadre du festival Super Moustache, au Complexe Sportif du Val d’Arc – Aix-en-Provence (13). 

deluxemoustacheshop.com

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