Après « Pyscho Love » sorti en mars 2019, Deeva est revenu avec « Lovatomik » en 2022. De quatuor en 2006, ils sont passés à duo en 2012, après avoir écumé les salles parisiennes. Leur passion de la musique ne s’étant jamais érodée avec le temps, Emilie Chioccarello (chanteuse et guitariste) et Michel Izunsky (guitariste lead) continuent donc l’aventure Deeva sous cette configuration. Leur album « Lovatomik » est donc le pur produit de ce couple survolté. Rencontre avec Emilie et Mitch.
Parlez-nous de la composition de « Lovatomik » ?
C’est clairement un album « confinement ». Nous avions des ébauches de morceaux dans les tiroirs, donc on s’est dit “c’est le moment de voir ce que nous pouvons en faire”. A l’arrivée nous avons des titres rock comme « Fuel my fire » ou « Personnal garbage », et aussi d’autres titres plus apaisés aux ambiances électro pop comme « So unforgiven », « Cissors in the sky ». Tout cet album s’est fait selon l’inspiration et l’humeur du moment. Parfois, il y avait des moments plus punchy et d’autres plus spleeneux. L’enregistrement s’est effectué dans notre home studio. Mitch était dans le sud au moment du confinement et moi à Paris, toute la partie mixage et mastering s’est faite assez rapidement, juste avant sa sortie.
Pour vous, s’agit-il d’un LP ou d’un album ?
Au départ, il n’y avait pas de volonté affichée de faire plus l’un que l’autre. Nous nous sommes retrouvés avec 7 titres enregistrés, ce qui est déjà considéré comme un album sur différentes plateformes musicales. Nous n’avions rien calculé, tout s’est fait au feeling.
Emilie, tu es une rock girl, mais quelles sont les femmes qui t’influencent ?
Parmi les chanteuses, il y a la regrettée Amy Winehouse, qui est une icône pour moi. Chez les Distillers (groupe punk), j’aime assez Brody Dalle et j’adore Alison Mosshart des Cheers, de qui je me sens assez proche artistiquement. On nous a souvent comparés à eux par le côté duo électro pop/rock. Côté écrivain, je voue un culte total à Dorothy Parker, qui a écrit dans les années 1916, le livre « Hymnes à la haine ». J’aime ce côté coups de pied dans les conventions sociales et trash. J’aime également la poésie sombre et mélancolique qu’on retrouve justement dans le titre « « Cissors in the sky », ou le titre « Not my day », qui fait clairement référence à mes propres états d’âme !
Quels ont été vos sources d’inspiration, pour l’écriture des textes de Lovatomik ?
Des scènes de films, des photos, des concerts live d’artistes que nous aimons, des clips… Nous nous enrichissons de beaucoup de choses. Sur « Personal garbage », nous parlons d’amour trash. Il y a dans notre musique un côté très direct très cash, mais aussi plus poétique.
L’artwork de l’album vous montre attachés l’un à l’autre par des câbles, vous nous expliquez ?
Nous avons tout fait nous-même. La photo de la pochette a été réalisée via un caméscope, qui prend aussi des photos, nous avons du matériel pour l’éclairage. Nous voulions montrer l’attachement et le lien qui nous unit depuis toujours. Depuis notre première collaboration jusqu’à aujourd’hui, nous avons un lien très profond, Mitch et moi. On s’engueule parfois, mais dans le fond on s’aime et on s’adore. Il est indéfectible ce lien.
Pouvez-vous nous parler de vos lives ?
Sur scène maintenant nous sommes trois avec le batteur Jérôme, qui est aussi un ami, (nous n’avons pas de bassiste), et envoie des samples et de la basse. Cela nous demande d’être hyper carrées sur scène, tout en gardant le côté sauvage et animal de notre musique. Aujourd’hui, nous sommes un vrai trio. C’est aussi toujours un plaisir de rencontrer le public à la fin des concerts.
Sur quel matériel jouez-vous ?
Emilie : Je joue principalement sur une ESP LTD deluxe noire, mais customisée, ainsi qu’une Gibson SG de 1971, car le son est plus chaud et plus vintage que la LTD. Côté ampli, j’ai une tête Marshall DSL 100 Watts et un Baffle Orange 2X12, le tout est complété par l’énorme machinerie de Mitch.
Mitch : Je joue sur une Lespaul Tokaï made in Japan, j’ai aussi une Gibson Lespaul, une tête Marshall 100 Watts JVM et un Baffle 4/12 Angle, ainsi qu’un pédalier.
Céline Dehédin
www.emrockmusic.wixsite.com/deeva
Credit Photo : Wild.Inc