Un troisième album et une tournée en perspective pour le collectif du sud de la France Chinese Man. Après le succès de “Racing the Sun et Shikantaza”, le trio revient avec un son original et de nombreuses collaborations. Composé de High Ku, Matteo et Sly, le groupe revient sur sa carrière passée et les projets à venir.
Il paraît que vous détestez cette question, mais pourquoi vous appelez-vous Chinese man ?
Mattéo : Cela provient du premier morceau que nous avons fait il y a 20 ans et dans lequel nous avions samplé un personnage de film qui disait « chinese man ». Nous l’avons utilisé tout d’abord pour créer le nom du label Chinese man Records et ensuite, deux plus tard, pour notre groupe.
Pour ceux qui ne vous connaîtriez pas, comment définiriez-vous votre musique ?
Sly : Je dirai que c’est de la musique électronique basée sur le sampling, avec des influences qui vont du hip-hop au reggae, en passant par le drum and bass. Nous essayons de faire une musique qui n’a pas vraiment de limite de tempo ou de style.
Votre prochaine album s’appelle « We’ve been heure before ». Le titre du même nom, déjà sur les plateformes, traite du sentiment de répétition dans la vie. Quel est votre message ?
M: Oui, sur le plan artistique, se reconnecter avec le désir de faire un album au bout de 20 ans de carrière, pose cette thématique : Que pouvons-nous amener de plus ? Comment traduire ce que nous sommes maintenant ? Qu’avons nous envie de vivre ? Nous avons eu la chance de connaître le succès avec nos anciens projets, ce qui ajoute une certaine pression et le souhait de s’améliorer. Le thème nous permet également d’aborder la notion de cycle de manière générale.
« We’ve been here before » est votre troisième album depuis 2004. Ce temps de création est-il en lien avec votre processus de création, ou dépend-il aussi de vos carrières solos ?
S: Nous sommes amis avant tout. Quand l’envie commune de recomposer ensemble se présente, c’est le premier signe pour nous de se remettre au boulot (rires). Au niveau du processus, nous commençons toujours par nous enfermer tous les trois, souvent en Ardèche, là où notre aventure a commencé. Nous travaillons toutes les bases des morceaux par slides, par couches, de manière un peu artisanale. Une fois que les morceaux sont bien avancés, nous faisons appel à des personnes pour collaborer. Le puzzle se met alors en place jusqu’à ce qu’il soit prêt à être livré au public !
Je trouve qu’il y a un mot qui colle bien avec l’esprit Chinese Man, c’est le mot « collectif ».
M: C’est vrai que c’est un projet qui s’est monté sur des envies et des compétences collectives que nous avons pu développer au long court. Nous étions tous les trois habités par l’envie de faire de la musique. SLY produisait déjà sur une machine, moi je mixais et High Ku était plutôt sur l’écriture. Naturellement, nous demandions à des copains qui faisaient de la vidéo de faire un clip, puis à un autre le graphisme ou administration. Petit à petit nous avons monté une équipe. Le désir n’était pas de percer mais de s’exprimer. A ses débuts, Chinese man records a donc ce tronc commun d’une dizaine de copains/copines qui veulent réaliser un projet commun.
Justement, comment sélectionnez-vous ceux qui font partis de Chinese Man Records ?
S: Les portes du label ne sont pas fermées, mais c’est vrai que cela part d’abord d’une rencontre humaine, ce qui limite les opportunités. Nous sommes toujours un label indépendant et nous n’avons pas la capacité de signer des vingtaines d’artistes. Nous restons à taille humaine et authentiques.
Si nous regardons le design des pochettes d’album, après une première pochette à l’ambiance western, une deuxième autour du voyage, la troisième passe presque dans le monde de la BD et de l’espace… vous voulez conquérir l’univers ?
S: Nous laissons aux designers avec qui nous travaillons la liberté d’interpréter notre musique comme ils le souhaitent. Pour cette dernière cover, Sylvain Repos reprend l’idée de voyage, même s’ il est spatial, ainsi que l’ambiance western quasi post-apocalyptique. Nous l’avons laissé représenter nos trois silhouettes dans un autre univers, au sommet d’un amas de choses. Nous utilisons la métaphore, nous sommes au bout de nos 20 ans de carrière et nous devons inventer la suite.
Vous allez bientôt partir en tournée avec votre prochain album…si vous deviez décrire en trois mots l’essence de vos futurs concerts ?
S: En trois mots c’est difficile et nous aimons aussi garder le secret ! Il y en a quand même un qui est important c’est le mot spectacle, nous voulons proposer plus qu’un concert, une véritable expérience.
M: Nous sommes tous très sensibles au rapport à l’image donc il y a aussi une attention apportée à la scénographie avec l’ idée de faire voyager les gens..Bref, c’est une immersion.
Emeline Martinsse
Photo : Yohanne Lamoulère