BARCELLA

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Alors qu’il a déjà quatre albums à son actif et un roman sorti en 2022 (“Les Papillons), Barcella revient avec un cinquième opus. Intitulé “Mariposa”, Barcella nous a accordé une très belle interview à l’occasion de la sortie de ce nouveau projet. Allez hop, on prend le large avec lui, on met les voiles, vous venez ?

Barcella, pourquoi ce pseudo ?
C’est le nom de jeune fille de ma mère, c’est d’origine italienne. Ça signifie « petite barque ». J’aime bien l’idée d’une petite embarcation modeste chargée de faire voyager les idées, les émotions en chanson et en musique.

Le nom de l’album Mariposa , ça vient d’où , c’est comme « papillon » en espagnol ?
Oui, en plus, j’ai écrit un premier roman qui s’appelait « les Papillons » et dont l’héroïne s’appelait Marie Mariposa. J’aime la sonorité de ce nom. Les papillons, c’est la légèreté, l’envol, la métamorphose, les beaux jours retrouvés.

Je continue à parler de ton album… La pochette a un petit côté « Capitaine Haddock ». Dans ton album, il y a des références à la mer, la navigation, les étoiles, la nature… Je te propose de nous emmener dans ta barque pour nous parler de sa conception :
Et bien, je l’ai construit comme un carnet de route, de voyage. C’est un album de voyageurs, je puise mon inspiration par les rencontres que je fais durant ces moments-là. J’ai la chance d’exercer un métier qui m’offre la possibilité d’avoir des destinations multiples et de rencontrer des gens qui ne me ressemblent pas, et ça nourrit mon inspiration. Les grands espaces, la nature, les endroits aérés, je vais souvent marcher en montagne (je n’y vais pas qu’en barque, j’y vais aussi avec mes jambes) m’inspirent également. Tous les titres ont été construits durant ces quatre dernières années au fil des voyages et des rencontres. Ma barque me mène d’une ville à une autre, d’un pays à un autre, d’une culture à une autre, et c’est ce qui me permet d’avoir autant des chansons qui rient que des chansons qui pleurent.
Tout à fait, on voyage. Dans ton album, il y a plusieurs thèmes : le couple, l’amour, la rupture, la parentalité, l’absence d’un être cher. On aurait pu penser que les chansons étaient autobiographiques, mais apparemment non ?
Exactement, ce n’est pas exclusivement autobiographique. Sur le morceau « Bienvenue » qui traite d’amener un enfant dans ce monde, et bien, je n’ai pas encore d’enfant par exemple. La plupart de mes amis qui ont la quarantaine, commencent tous à avoir des enfants et moi, je me questionne sur ce chemin, sur sa beauté. Qu’est-ce qu’on a à leur offrir, qu’est-ce qu’on va leur laisser. Donc ce n’est pas autobiographique, mais tout me traverse, que ce soit mon rapport au temps qui passe, la solitude. Quand je parle du « Cœur Des Hommes » dans ma chanson, c’est un questionnement sur qu’est-ce qui vibre à l’intérieur de nous (homme et femme). Quelle est sa part de beauté, sa part de laideur, sa part d’espoir et sa part de désespoir ?
Donc c’est quand même passé par le filtre de ma sensibilité.

Ce sont donc les questionnements du cœur d’un homme finalement. Cette chanson a été écrite pendant le confinement ?
Oui, en Ardèche, et c’est vrai, qu’on traversait cette interrogation de ce qu’était le COVID, et on se demandait ce qui allait nous arriver pendant ce confinement. Je me disais « sur tous les chemins de traverse, dans toutes les larmes de l’automne, j’ai cherché la perle dans le cœur des hommes « , j’ai cherché à voir ce qui pouvait être beau.

En tout cas, c’est une très belle chanson. Une autre a retenu mon attention, « Grain De Beauté », qu’est-ce qui fait que c’est celui-ci et pas un autre ?
Et bien, j’aime sa particularité justement, c’était l’un des premiers chapitres de mon premier roman. J’ai tellement aimé ce sujet-là que j’ai voulu le travailler en chanson. Un grain de beauté, c’est une petite étoile d’espoir ancré sur le corps. La sonorité et la saveur sont très poétiques. Et puis, c’était joli de faire un morceau plus en sensualité, sur ce qui peut faire l’identité d’une personne.

Ton album est sorti le 28 avril, comment a-t-il été accueilli ?
Et bien, un très bel accueil, on est passé sur plusieurs gros médias nationaux. Le clip « Ton Étoile » est même rentré sur M6, il a d’ailleurs fait 100 000 vues en une semaine. Il y a un bon alignement de planètes pour la sortie de cet album. Les billets de concert se vendent très très bien, « Le Café de La Danse » a affiché complet. C’est un super travail collectif avec tous ceux qui croient en la chanson.

Tu as eu un début de tournée avec un album non sorti, comment ça se passe quand tu rentres sur scène pour faire découvrir de nouvelles chansons à ton public ?

On a fait quatre dates de pré-tournée, en jouant 7/8 titres de l’album. C’était cool, car on a un public fidèle et familial dans ces villes-là, deux des concerts étaient complets. On a profité de la tendresse de notre public pour leur présenter des chansons de manière un peu plus fragile. On se sent à nu quand on joue des chansons que les gens ne connaissent pas. C’était très sulfurant, car on avait une écoute très attentive. Et on nous a dit de suite que « Grain De Beauté »,  » Les Jours De Pluie » étaient des chansons qui les rencontraient.

Tu as déjà collaboré avec de nombreux artistes comme Fréro Delavega pour lesquels tu as écrit « Le Chant Des Sirènes ». Pour qui maintenant, tu aimerais écrire ?
Et bien, dernièrement, j’ai écrit six titres pour le dernier album de Zaz, dont « Imagine » et « Tout Là-Haut ». J’ai été très heureux de prêter ma plume pour une artiste féminine. C’est délicieux d’écrire pour les femmes. J’ai écrit aussi quatre titres pour Claudio Capéo. Ce sont des artistes qui sont déjà bien en place. Donc, si on parle pour des artistes de variétés et bien, je dirais Calogero. J’adore son identité vocale. Il a des chansons très très belles, surtout « Danser Encore », « La Fin De La Fin Du Monde ». J’écoute beaucoup sa musique sans forcément avoir dévoré tous ses disques. Sa voix me parle énormément. Sinon je réponds toujours aux invitations. C’est une autre partie de ma carrière et ça se développe beaucoup, sans doute parce que j’ai écrit certains titres qui ont bien fonctionné. Ah oui, sinon je t’aurais bien dit Zazie, mais elle n’a besoin de personne pour écrire ! Après, il y a plein d’artistes qui sont dans des projets personnels qui ne sont pas dans la variété française pour lesquels j’écris ou aimerais écrire. C’est toujours une histoire de rencontre et de sensibilité.

C’est pour ces raisons-là aussi que tu as créé « Le Festival Charabia » à Reims ?
Oui, car je suis aussi persuadé que les mots et la langue française sont une médecine. Réussir à mettre des mots sur des émotions qui nous traversent est toujours une démarche vertueuse, ça nous évite parfois aussi de taper du point. Ça permet de mieux nous comprendre nous-même et de comprendre les autres. La langue française est tellement poétique que j’ai eu envie de créer avec « Ulysse Maison d’artistes », ce festival. On accueille tous les ans une quarantaine d’artistes. Durant ces dernières années, il s’est énormément développé. On a pu déjà accueillir Vanessa Paradis, la famille Souchon, dont Alain, Thomas Dutronc, Catherine Ringer. On le développe avec une ouverture sur le salon du livre avec des rencontres littéraires. Nous avons eu Mathias Malzieu, Alain Damasio, Grand Corps Malade, Bigflo et Oli. Et puis aussi d’être en pleine découverte, car on a cette mission d’accompagner la scène émergente afin de la faire découvrir à un public plus large. On reste dans les sujets qui nous passionnent à savoir la poésie, la chanson française et la littérature.

C’était quoi ton rêve quand tu étais petit ?
Je rêvais d’air et de liberté. J’ai grandi avec le skate et la marche en montagne. Ce sont deux disciplines assez différentes où tu es toujours face à toi-même. Ce sont de bons miroirs de l’âme. Le skate développe la créativité et la marche, l’inspiration.

Question à la con de Valérie. Peux-tu m’inventer un juron en version charabia à la Capitaine Haddock ?

Fichu balnéo cantatophile ! Ce sont les pauvres chanteurs de douche (rires).

Valérie Loy

barcella.fr

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