ALICE ET MOI

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Alice et Moi conjugue les talents d’auteure, compositrice et interprète, offrant une pop française singulière, marquée par une esthétique distinctive et une créativité sans limite. Contrôlant tous les aspects de son projet artistique, elle dévoile son deuxième album, « Photographie ». Nous avons eu la chance d’échanger avec Alice pour l’occasion.

Tout d’abord, peux-tu nous expliquer comment est né ton nom de scène Alice et moi ?

Lorsque j’ai cherché à trouver un nom de scène, je n’arrêtais pas de me dire qu’il y avait forcément « Alice et moi ». Je n’arrêtais pas de faire cette séparation intérieure que j’ai entre une partie de moi timide, rêveuse et sensible et une plus fonceuse qui n’a pas peur d’aller sur scène. Et finalement, je me suis dit, ça sera mon nom de scène. Je me suis dit que ça permettrait aux gens de connaître toute mon histoire dans un nom.

« Photographie » est le nom de ton second album, peux-tu nous dire quels sont les thèmes qu’il aborde ?

Comme beaucoup d’albums, c’est un peu un journal intime, donc ça parle des petites imperfections de la vie et des tracas, des angoisses, de l’anxiété sociale, du regard dans le miroir, du romantisme et des émotions. Ce qui relie toutes les chansons c’est aussi toute cette imagination que j’ai, qui fait que je romantisme ma vie et que je vois tout comme dans un film. En résumé, c’est comme plein de petites scènes de film. 

Les visuels ont une place importante dans ta carrière, « photographie » porte d’ailleurs bien son nom. Justement, peux-tu nous expliquer comment a été réalisé la pochette de l’album ?

L’image a toujours été très importante pour moi. Je trouve que c’est très lié à la musique, dans l’art de manière générale, quand j’écris, quand je chante, j’imagine toujours des scènes dans ma tête. Et donc pour la pochette,  j’avais envie de quelque chose qui fasse penser à l’univers de la photo donc comme une cabine de photomaton, mais j’avais envie de rajouter aussi cette touche un peu d’imagination. Ce que je trouve magique dans la vie, c’est qu’on est capable d’imaginer des choses hors du commun alors qu’on est dans un monde parfois commun et un peu dur par la banalité de la vie. Je voulais rajouter un truc avec de l’imagination et du rêve. C’est une cabine de photomaton, mais elle est en pleine nature, un peu en plein milieu de nulle part et donc ça laisse un peu rêveur. On se demande ce qu’elle fait là, elle n’est pas tout à fait à sa place et c’est ça que j’aime bien. 

Il paraît que tu as écrit et composé chacun des titres, c’est canon, peux-tu nous partager une anecdote sur le processus de création de l’album ?

C’est une bonne question ! (rires). J’en ai plusieurs, mais en fait souvent le réel m’inspire notamment par exemple la chanson « caramel ». J’étais en train d’ouvrir un vrai caramel au beurre salé que ma mère m’avait ramené de Bretagne. Je l’ai écrite dans un train quand je partais. « J’aime pas sortir », je l’ai vraiment écrite chez moi quand j’avais un peu le blues et que je ne voulais pas aller en soirée et ne savais pas trop quoi faire. Je n’avais pas envie de regarder une énième série. Souvent les chansons partent sur un élément du réel et je l’emmène ailleurs. Et « Ça me va », c’est la chanson que j’ai écrite pendant le confinement. On ne savait pas quand on allait être confiné ou pas, donc cette part de réel est toujours un peu présente. 

« Photographie » au singulier pour le titre de l’album, mais au pluriel pour l’un des morceaux. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

Je crois que c’est pour embêter mon équipe(rires). Je plaisante. J’avais envie de faire une différence entre le titre de l’album et cette chanson. La chanson « photographies » au pluriel est une chanson très intime qui parle de mon problème par rapport au corps et à l’image, etc. Je ne voulais pas que le titre de l’album soit lié qu’à cette chanson. En fait pour moi l’album, ce sont toutes les chansons à la fois, c’est la photographie telle qu’on imaginerait la photographie d’un film, la photographie comme art. La photographie ça peut être une photo, mais ça peut aussi être la direction artistique visuelle. Je trouvais donc que c’était plus large et ça pouvait plus comporter toutes mes chansons.  

Peux-tu nous confier quel est ton titre favori de l’album et pourquoi ?

Alors c’est super difficile, en vrai, je crois que l’un de mes titres préférés sera toujours « Ça me va ». Parce que ça a été le tout premier que j’ai écrit et ça a été un déblocage pour la suite de l’album. Quand j’ai écrit mon premier album, c’était pendant le confinement rien n’allait, je vais pas te mentir. Et à l’écriture de « Ça me va », j’ai eu un déblocage intérieur. Le « Ça me va », le fait de dire «Si tout s’fout en l’air/ Que toi et moi sur terre/ Ça me va », il y avait ce côté peu importe ce qui se passe. Tant qu’il y a l’amour, tant qu’il y a les rêves, la musique, c’est bon. Ce titre m’a permis d’écrire toutes les autres. 

Quelles ont été tes inspirations en termes de sonorités, mais aussi d’écriture ?

Il y a plusieurs choses, on va dire que pour l’écriture, c’était surtout cinématographique. Pour « Ça me va », j’imaginais la série « Stranger Things » ou encore un film sur la fin du monde, « Melancholia » de Lars Van Trier, que j’ai adoré. Pour la chanson « Dolce vita », je sortais du film « Call Me by Your Name » qui parlait de l’été, de l’amour. Après, il y a l’univers d’« Alice aux pays des merveilles » auquel  j’ai souvent pensé. C’est le cas pour « La vie en bleu », pour « Poison » où j’ai vraiment l’impression d’avoir goûté du poison. Il y ’a pas mal de choses qui me font penser à cet univers. Après, dans l’univers photographique, je dirai un peu les photos de Pierre et Gilles qui débordent de plein de folie, ce sont vraiment des univers magiques. Sinon musicalement c’est un mélange de plein de choses. Je suis fan de Vanessa Paradis depuis toujours, pour la façon dont elle chante, la manière dont elle raconte ses textes, mais c’est le mélange au background un peu rock que j’ai eu de ma famille qui écoutait plutôt « Sex Pistols ». Ce n’est pas forcément ce qu’on écoute dans l’album mais disons que ça fait partie des références que j’ai pu avoir. La nouvelle scène française me passionne aussi, donc on mélange tout ça et ça fait l’album.

Tu abordes des sujets importants comme l’anxiété sociale dans « j’aime pas sortir ». Je trouve que ce titre représente bien l’énergie de l’album, telle une thérapie collective. Quel est le message que tu souhaites livrer à ton public ?

J’aime bien cette idée de thérapie collective. L’idée qu’on se soigne ensemble et qu’on se reconnecte dans nos petits défauts de la vie, le fait de vivre-ensemble ça permet d’aller mieux. Moi, je leur dirai qu’au fond on se ressemble tous beaucoup, écoutons nous les uns, les autres, nous ne sommes pas seuls. Kiffons et dansons. Dans ma musique, il y a cette idée de faire danser les gens, danser sur ses peines, ses anxiétés pour les laisser comme thérapie du corps. On a tous nos faiblesses, ce n’est pas grave, « Ça me va ». 

Peux-tu nous en dire un peu plus en termes de scénographie et de setlist sur ta tournée ?

J’ai écrit cet album en sortant du confinement donc j’avais vraiment cette envie de trouver la scène et de faire danser les gens. On sera sur un set quand même dansant, entraînant. J’ai envie de voir les gens en lâcher prise. Il y aura évidemment un univers visuel fort autour du thème de la photo. J’espère que je ferai le plus de dates possibles. J’ai trop hâte !

Clara De Smet

aliceetmoi.fr

Photo : Valentin Fabre.

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