ALELA DIANE

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L’auteure, compositrice et chanteuse américaine de 35 ans Alela Diane, revient avec un cinquième album (sortie le 9 février 2018) intitulé « Cust ». Elle a débuté sa carrière en 2003, actuellement jeune maman de 2 filles, cet album est un éloge sur le sujet de la maternité. Elle nous présente son nouvel album à la fois intimiste et lumineux. Alela enregistre « Cusp » en grande partie à Flora Playback and Recording alors qu’elle attend sa deuxième fille, née en février 2017.

Quand et comment avez-vous débuté dans le domaine de la musique ?

J’ai commencé à jouer de la guitare et écrire des chansons lorsque j’avais 19 ans. C’était ma première année à l’université et mes parents venaient tout juste de divorcer, donc j’étais assez touchée par ces nouveaux événements. J’ai alors pris une guitare et j’ai appris à en jouer de manière autodidacte, tout en écrivant mes chansons. Cela remonte, puisque j’étais à Chicago en 2003, 15 ans déjà !

Vous avez également joué avec votre père (Tom Menig) qui lui aussi était musicien ?

Oui, mon père m’a accompagné lors de mes concerts pendant de nombreuses années.

C’est grâce à lui que vous avez découvert le monde de la musique ou était-ce indépendamment de lui ?

C’était indépendamment de lui, mais quand j’ai commencé à écrire mes chansons je l’ai invité à faire partie de mon groupe Wild Divine pendant les tournées. Il a voyagé avec moi pendant plusieurs années, où il jouait de la guitare (2ème guitare). J’ai également beaucoup appris à ses cotés musicalement parlant. Il a eu une grande importance lors de la création de mes premiers albums.

Quelle était votre musique favorite lorsque vous étiez adolescente, quel genre de musique écoutiez-vous ?

A cette époque là, je me rappelle avoir été influencée par l’artiste Cat Power (qui avait déjà sorti quelques albums en 2003). Je m’étais fait la réflexion qu’il ne fallait pas forcément être une tueuse en guitare pour pouvoir créer des chansons très puissantes. Autrement, j’écoutais beaucoup de musique folk. Aujourd’hui j’écoute de tout, mais je dirais principalement la musique qui me touche, est celle des années 70 (j’ai d’ailleurs un très belle collection de vinyles). J’aime des artistes telles que Carol King, Joni Mitchell ou encore la moins connue Sandy Denny, qui est l’une de mes chanteuses préférées. Je pense que mes influences musicales proviennent principalement d’artistes plus anciens.

Votre nouvel album sort le 9 février 2018, combien de temps vous a t-il pris pour le faire et qu’est ce qui vous a inspiré pour le concevoir ?

J’ai actuellement 2 filles et ce projet est clairement inspiré par ce nouveau chapitre de ma vie qu’est la maternité. Il est vraiment écrit depuis la perspective d’une mère, simplement parce que c’est quelque chose qui m’est arrivé ces dernières années dans ma vie. C’est un album au caractère très féminin. J’ai commencé à l’écrire en janvier 2016 lors d’une résidence artistique. J’ai écrit toutes les chansons dans une petite cabane en plein hiver, sous un paysage enneigé, au milieu de la forêt ; c’était extraordinaire ! Mon rôle de mère m’occupait la plupart de mon temps et je trouvais ça fabuleux de pouvoir m’échapper de ce rôle là pendant quelque temps, afin de pouvoir me consacrer à la musique. J’étais seule dans ma cabane, et j’avais l’opportunité de reprendre le contact avec ma créativité.

Pensez-vous que la maternité est un sujet peu abordé dans le domaine artistique ?

Je ne pense pas que ce soit très commun, effectivement. La plupart du temps, la musique se focalise sur des thèmes plus récurrents comme l’amour et ses chagrins. Il est bien évidemment plus naturel pour une femme d’aborder le sujet, mais je pense que c’est important d’étendre mon expérience en tant que femme sous toutes ses formes et sur mes différentes expériences. On apprend toujours de nos expériences et selon ce que l’on traverse dans la vie. Ma musique a toujours été assez narrative et personnelle. Il m’est naturel de continuer à m’exprimer ainsi à travers mes chansons. C’est toujours pertinent de vous connecter aux autres. Nous provenons et nous sommes tous finalement originaire d’une femme.

Votre rôle de mère est-il devenu votre priorité ou vous essayez de maintenir un équilibre entre votre vie personnelle et votre carrière ?

Je suis toujours en quête d’équilibre, j’ai appris avec l’expérience qu’il est meilleur de se concentrer sur une tâche à la fois. Il est parfois bon de me détacher de mon rôle de mère pour me rapprocher de ma musique et lorsque je suis avec mes enfants je peux enfin me dédier à eux à 100%. Je suis principalement à la maison en train de prendre soin de ma famille et lorsque je décide de prendre du temps pour ma créativité je veux aussi le faire à 100%. Je suis actuellement à Paris et je serai ensuite en Europe pendant 15 jours supplémentaires et pendant ce temps, mon mari est avec les enfants. (Ce qui me ravie car cela leur permet de passer du temps ensemble). Je trouve ça bien qu’il s’occupe d’elles en mon absence, cela leur fera plus tard des souvenirs du temps passé avec lui. Mais c’est un challenge de faire ça et bien évidemment ma famille me manque. Il est important de montrer aux jeunes générations féminines qu’elles peuvent faire plus et jumeler leurs vies personnelles et professionnelles.

En tant que femme artiste, comment vous sentez-vous face à la polémique #Timesup ?

Je pense que c’est un mouvement important et qui a beaucoup de force. C’est fantastique de laisser enfin un peu d’espace aux femmes pour parler et s’exprimer. En tant que femme, et selon ma propre expérience (ou celles des autres), nous avons toujours été conscientes de la menace des hommes. Le simple fait de marcher toute seule dans les rues la nuit provoque un stress, car il faut constamment être sur ses gardes. Il faut en permanence apprendre à survivre dans un monde d’homme. La violence qui nous ait imposée par les hommes et très puissante (les menaces, les viols, les agressions…) je trouve cela très bien que des hommes soient dénoncés pour leurs crimes. J’espère que les hommes prendront conscience que ces comportements sont inadmissibles, et que cela aboutira à une meilleure attitude des hommes envers les femmes. C’est le début d’un processus qui permettra enfin le changement et qui fera en sorte que les choses soient plus équilibrées entre les hommes et les femmes.

Pensez-vous que cela pourra faire partie des thèmes de l’un de vos futurs projets artistiques ?

Je ne sais pas, c’est difficile à dire. Ma musique est principalement inspirée de ma vie personnelle, mais il est vrai que c’est aussi la place de la musique d’aborder ce type de sujet. C’est clairement quelque chose qui est important dans notre société actuelle. S’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour aider la cause, je le ferai volontiers.

Quel est votre plus beau souvenir lors de vos tournées ?

Ce qui me fascine le plus lors des tournées c’est plutôt la rencontre d’une nature inattendue, que l’on découvre un peu par hasard. Il y a 5 ans, nous voyagions en Suisse et nous avions beaucoup de route. Il faisait très chaud, et au loin nous vîmes un énorme et magnifique lac. Nous avions tout juste le temps de nous arrêter pour nous y baigner. Nous ne savions pas où nous étions exactement mais ce moment hors du temps fût un de mes meilleurs souvenirs.

Vous avez des concerts de prévus prochainement ?

En avril il y aura la tournée Européenne qui durera pendant 3 semaines. Puis au mois de mai il y aura la tournée US. J’essaie de ne pas trop m’absenter longuement pour mes filles mais d’avoir le temps suffisant pour faire mes concerts.

Quels sont vos futurs projets ?

Je me focalise principalement sur le moment présent. Je pense que ce sera élever mes filles et continuer d’écrire des chansons qui me tiennent à cœur, faire des concerts et partager ma musique.

Aurélie Kula

aleladiane.com

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