THE BELLRAYS

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Le 19/10/19 Le Makéda – Marseille (13).

#NVmagLiveReport

C’est avec une certaine appréhension que je pousse les portes du Makeda ce soir. Mes deux premières expériences ont été mitigées malgré une réputation scénique qui n’est plus à faire. Flashback. 2008, Le Poste à Galène. Un concert étrange qui se termine en queue de poisson au bout de 55 mn avec une Lisa Kekaula passablement énervée par quelqu’un dans le public, et qui du coup quitte la scène rapidement et sans rappel. C’est Lisa qui mène le show, on s’en apercevra encore ce soir ! Et puis 2016. Théâtre de Verdure à Saint Cyr-sur-Mer. Un bel écrin mais un public parsemé. Une ambiance qui a laissé à désirer.Bref, les BellRays avaient encore des choses à me prouver.

Premier bon point, la salle est pleine comme un oeuf. Le buzz a bien marché sur les réseaux sociaux. Et il faut dire qu’à ma connaissance Lisa, Robert et leur bande n’étaient plus passés par ici depuis ces 3 dernières années. Les Lemon Cars, un de ces nombreux nouveaux groupe marseillais à géométrie variable (un peu de Cowboys from Outterspace, un peu de Warrior Kids), joue vite et fort. Ils assurent une première partie honnête, qui a le mérite de faire grimper la température ambiante de 5 bons degrés.On frôle du coup les 40 quand les BellRays entrent sur scène sur « Bad Reaction ». Première claque. Le son est énorme, Lisa semble en forme, prête à tout donner. Quand on sait que le groupe écume les scènes depuis près de 30 ans et la sortie de son premier album en 1990, on se dit que ça va être une expérience intense. D’autant que, comme le groupe l’a annoncé sur Facebook « We are proud to announce that this will be the first BellRays tour with drummer Dusty Watson of The SONICS. He also spent many years playing for surf music legend Dick Dale. We also welcome back Bernard Yin on bass. Some may also recognize him as the guitarist of California’s Par Avion and at times The Fuzztones ». Autant dire que la section rythmique assure ici aussi, à l’expérience.

Et d’expérience il sera question lorsque Robert Venumm va casser une corde. La première donne lieu à un changement de guitare. Mais très vite une nouvelle corde casse. Imperturbable et malgré la remarque de son batteur qui part dans un grand rire, il va enchaîner deux morceaux à 5 cordes. C’est un rock show non ? C’est ce que clame Lisa, qui lui fait comprendre qu’il faut changer la corde et assure pendant ce temps la transition. Le public est flatté, qui donne tout à Marseille. Et à qui elle va tout donner en retour. « To you », clame t-elle. And You, and You. Petit à petit elle se met à chanter, impro discrètement accompagnée à la batterie qui permet de se rendre compte à quel point cette voix est un instrument de guerre. Impressionnante diva soul, elle sait tout faire, et pas seulement hurler quand la rythmique se fait plus rock, comme sur le quasi hymne « Black Lightenning ». Le groupe déroule pas moins de 19 morceaux sans temps mort, ne reprenant que « Blues for Godzilla » de leur dernier album. Tous les excellents morceaux de « Punk, Funk, Rock, Soul » sont là, comme une promesse pour une fois tenue. Du punk à la soul, on passe effectivement par tous ces états, pour le plus grand bonheur d’un public chauffé à blanc mais maîtrisé de bout en bout par une Lisa qui va d’abord faire retomber comme un soufflé la tentative de slam. Puis calmer celui qui tente d’attraper le micro tendu au public alors qu’elle ne veut que le faire chanter. Ce soir elle donne tout et assure, n’hésitant pas à descendre dans le public qui n’en demande pas tant. Le rock show est parfaitement rôdé. Lisa passe sur le côté de la scène, laissant toute la place à Robert Vennum et ses solos démentiels. Ce soir, les 4 ont assuré. On nous avait promis du punk, du funk, du rock et de la soul. Promesse tenue.

Laurent Bruguerolle 

www.thebellraysrock.com

Photo : Laurent Bruguerolle

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