Un bilan positif
Avec une fréquentation en hausse de 10 à 15% selon les dires de l’atypique Teo Saavedra, directeur artistique du festival, l’édition 2014 des Nuits du Sud s’est achevée sur une bonne note. Pourtant, les jeux étaient loin d’être faits : baisse de subventions de la commune de Vence, contexte économique global compliqué, climat orageux, le parcours était semé d’embûches. Des obstacles que le festival aura balayés d’un revers de main. Car il en faut plus, bien plus, pour bouleverser une recette qui fonctionne à merveille depuis maintenant 16 ans.
Cela commence par ce cadre, idyllique, cette place, magique, bordée de platanes, d’où se dégage cette ambiance si particulière, conviviale, familiale. Une aura singulière qui attire chaque année des spectateurs de tous bords, ce public intergénérationnel qui fait que vous pourrez croiser un octogénaire écouter attentivement le hip hop d’IAM, aux côtés d’une fillette qui se déhanche frénétiquement, tout sourire. C’est ça la magie des Nuits du Sud. Et puis il y a la programmation bien sûr. Si certains s’interrogeront sans doute sur la cohérence artistique de quelques soirées, il n’en reste pas moins que le public, lui, ne s’en est guère préoccupé. Du jazz manouche de Thomas Dutronc, en version acoustique, en passant par l’association entre Fixi, l’accordéoniste de Java, et la voix du Jamaïcain Winston Mc Annuf, le groove de Bootsy Collins (et ses 6 amplis basse… !) ou le reggae d’Alborosie, le mélange stylistique propre au Nuits du Sud était de rigueur. Et si l’on passera rapidement sur quelques prestations décevantes, à commencer par celle de The Wailers, déconcertante de platitude, sans aucune folie, avec cette sensation désagréable d’écouter un disque passer en boucle, affalé dans son canapé, cette édition 2014 aura une nouvelle fois su déclencher nombre de sourires sur des visages ravis et comblés. Là est bien l’essentiel. A noter également l’excellente prestation de Clarcèn, vainqueur cette année des « Talents Nuits du Sud », dispositif qui met en valeur des formations émergentes.
Matthieu Bescond