Le 26/03/2023 au Théâtre Francis Gag – Nice (06).
Régulièrement, depuis sa création en 2008, le Big Band Azuréen Nice Jazz Orchestra propose un concert dans le très cosy théâtre Francis Gag. Cette année, ils ont choisi de nous faire revivre l’atmosphère du Cool Jazz, initié par Miles Davis avec son album fondateur: « Birth Of The Cool ». C’est au trompettiste Sylvain Gontard qu’il confie le rôle de Miles, il est entouré de huit des musiciens du NJO. Soit, quatre cuivres dont un tuba, deux sax et la section rythmique typique de cet ensemble (Christian Pachiaudi contrebasse, Alain Asplanato batterie, Frédéric D’oelsnitz piano). Le nonette va nous jouer tous les thèmes du disque, au gré de l’inspiration du chef d’Orchestre, Pierre Bertrand (il prend aussi le micro, entre les morceaux, pour nous narrer quelques anecdotes aussi drôles que pédagogiques).
On ne détaillera pas la setlist mais on notera quelques moments forts. « Jeru » composé et arrangé par Gerry Mulligan avec un fameux chorus au baryton de Jean Christophe Diconstanzo. « Budo », magnifique ouverture au piano de Frédéric D’Oelsnitz qui se fond très bien dans le rôle de Bud Powell, dédicataire du titre. Sylvain Gontard nous prouve tous son talent dans un solo aussi fringant qu’élégant. Petite entorse au programme avec « My Ship », titre signé Kurt Weil qui provient de l’album Miles Ahead, dans une version réécrite: ils étaient presque 20 en 1957! Philippe Bleuez y joue une surprenante mais gouleyante partition de cor, transposée pour le bugle. Le final du set se fait sur une reprise de « Move » de près de huit minutes où les trois solistes Pierre Bertrand à l’alto, Sylvain Gontard à la trompette et Cyril Galamini au trombone rivalisent de virtuosité dans une longue succession de courts chorus.
Il ne reste plus que le rappel, « Walkin », un thème de Miles très enlevé, piqué à un album de Art Pepper pour lequel Philippe Gallois troque le tuba pour un trombone basse. On ne peut rêver de plus belle conclusion pour ce concert qui rendait hommage à Miles Davis mais aussi -et surtout- aux fins arrangeurs que furent Gerry Mulligan, John Lewis et Gil Evans.
Rendez-vous en mars prochain, Messieurs!
Jacques Lerognon