#NVmagLiveReport
Le 19/07/19 au Théâtre de Verdure – Nice (06)
Une programmation revival en ce 19 juillet côté mer. Du swing, du bop et du jazz rock.
Commençons par le swing avec le pianiste Fred Nardin. Il était l’été dernier sur cette même scène avec The Amazing Keystone Big Band. On le retrouve ce soir en trio avec le légendaire batteur Leon Parker et le jeune contrebassiste Or Bareket. Pour bien nous mettre dans le bain, ils commencent par Green Chimneys de Thelonious Monk qu’il enchaîne avec une compo de Nardin extraite de son premier album. Du jazz de facture très classique où le swing domine. Les belles harmonies du pianiste mise en valeur par ses deux acolytes. Parker a beau avoir, comme à son habitude, un drumkit minimaliste (même pas de charleston !) son accompagnement est d’une efficacité redoutable. On quitte à regret le théâtre de Verdure pour aller découvrir l’expo organisée par la Ville de Nice où 33 artistes plasticiens revisitent à leur manière l’affiche du festival. De belles œuvres à découvrir au Palais Lascaris tout l’été. Retour à la musique, au jazz old school avec Ralph Peterson And The Messenger Legacy. Le batteur Ralph Peterson défend avec son groupe la musique et l’esprit d’Art Blakey et ses Jazz Messengers. Des professionnels ayant une totale maîtrise de leurs instruments et de leur répertoire, une musique plaisante à écouter, une précision incroyable, des solistes hors pair mais pas vraiment de charisme. La ballade interprétée par le sax ténor Bill Pierce fait exception. On fera un bout de chemin vers la fin du set avec l’inévitable Caravan…
Mais le meilleur de la soirée reste à venir, le retour de Jean-Luc Ponty.
A ses côtés, le guitariste Jean-Marie Ecay, le guitar-hero du jazz rock (et bien plus). On l’a entendu avec Lockwood, le voici avec Ponty. Back to the future dans les années 70, Ponty nous ramène dans sa période chez le label Atlantic. Nous avons le droit à une grande partie de Enigmatic Ocean, la suite éponyme et The Struggle of the Turtle to the Sea, et même Mirage, un peu plus tard. Un très beau moment, le duo In The Kingdom Of Peace avec le claviériste William Lecomte. Si chacun de ses morceaux garde un petit fond d’influence celtique, la Gigue qu’il nous joue plus tard, pourrait s’écouter sur une banquette d’un bar de Belfast ou Galway. Certains tenants de la tradition jazz prétendent que le jazz rock ne groove pas du tout, ils changent d’avis à l’écoute de ce set et du bassiste camerounais Guy Nsangué Akwa.
Mais comme la nuit ne se couche pas sur le NJF (ou alors vraiment tard!), nous auront la belle surprise d’entendre la directrice du festival, Frederica Randrianome Karsenty qui, sur la scène des After au Radisson Blue, nous interprète I’m Beginning To See The Light accompagnée de Tahina Razafindratsiva au trombone, Romain Dravet à la batterie, Thomas Cordogli à la basse et Charles Battistella aux claviers.
Du swing au cœur de la nuit…
Jacques Lerognon
Affiche NJF par Gilbert Pedinielli