NICE JAZZ FESTIVAL: JOUR 3

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Live Report Nice Jazz Festival Roberto Fonseca

Le 15/07/21 à la scène Masséna – Nice (06)

La soirée s’annonce variée et éclectique et elle commence en pur jazz.
Brad Mehldau au piano avec Larry Grenadier à la contrebasse et Jeff Ballard à la batterie. Probablement le piano trio le plus fameux de la scène jazz actuelle. Il y a eu Bill Evans, Keith Jarrett, il y a désormais Brad Mehldau. Tempos lents, il joue deux de ses compostions avant de nous offrir une magistrale interprétation de “And I Love Her”. La mélodie de Paul McCartney métamorphosée en ballade jazzy; basse et batterie juste là pour quelques enluminures rythmiques. Il fera plus tard d’aussi belles variations sur une chanson de Cole Porter, “In The Still of The Night” . L’heure passe malheureusement trop vite, il doit céder sa place à chanteuse béninoise Angélique Kidjo et ses quatre musiciens. On part vers l’Afrique. Batteur et percussionniste rivalisent d’ardeur et d’enthousiasme. Basse et clavier ne sont pas en reste pour le groove. Au détour de deux morceaux, les rythmes se font plus cubains comme un prélude au concert qui suivra. Angélique Kidjo est une militante, elle ne s’en cache pas. Le sort de l’Afrique, la condition des femmes là-bas et ailleurs sont au cœur de ses chansons. Il n’est donc pas étonnant qu’elle chante le “Pata Pata” de Miriam Makeba. On sera agréablement surpris par sa version énergique, totalement revisitée, du “Once in A Lifetime” des Talking Heads qui en fera danser plus d’un.  Tout comme son interprétation de “Redemption Song” de Bob Marley, repris en chœur (souvent faux) par une grande partie du public enthousiaste.

Une longue pause suit. Il faut installer le prochain plateau et quel plateau!
Tout au fond de la scène, l’orchestre symphonique de Nice, juste devant le Nice Jazz Orchestra et enfin le piano de Roberto Fonseca et son trio basse, batterie, percussions. Deux petits morceaux qui chaloupent allègrement, l’ambiance est donnée puis, il pleut… Mais il en faut plus pour arrêter un cubain. Un roadie vient tout de même baisser un peu le couvercle du Steinway. Et les cordes symphoniques attaquent “Besame Mucho”. Tout le monde se lève, certains (un peu) pour partir, d’autres (beaucoup) pour danser et profiter de la musique alors que la pluie devient plus drue. Arrive sur scène la chanteuse Cap Verdienne Mayra Andrade, cordes, cuivres, bois, percus vibrent d’un seul allant. Et même les gouttes se font plus rares. Elles ne mouillent presque plus quand, l’immense Omara Portuondo rejoint à petits pas son pianiste préféré.  Comment ne pas entonner “Guantanamera” avec elle? Pierre Bertrand délaisse un temps la direction des orchestres pour un très beau solo au soprano. L’ondée a fini par cesser. Et la nuit est pleine de notes. Les succès cubanos, les compositions de Fonseca se succèdent. Parmi les chorus notables, on citera celui de Stéphane Chausse à la clarinette et celui plus bluesy d’Amaury Fillard à la guitare électrique. Le régisseur chuchote à l’oreille du pianiste qu’il ne reste que trois minutes pour le rappel. Elles dureront plus de dix dans un “Mambo Pa La Niña” d’anthologie. Il fallait oser monter ce Roberto Fonseca’s Cuban Symphony au Nice Jazz Festival mais quelle réussite. Et il fallait être là car c’était unique!

Jacques Lerognon

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