#NVmagLiveReport
Triplé gagnant pour la 3ème soirée du Jazz à Juan cette année avec le crooner sombre Luke Elliot, sorte de Johnny Cash vs. Rufus Wainwright avec le cachet classe d’un Harry Connick Jr.. Force est de reconnaître néanmoins que ses mélopées n’étaient peut-être pas les plus en phase avec le soleil juanais devant un public qui s’attendait surtout à la bonne humeur des deux artsistes suivants mais l’artiste est intéressant et reste à suivre ! C’est dans ce climat que Taj Mahal entama ses classiques, oscillant entre blues et rhythm’n’blues, assis avec sa guitare de bout en bout, avec son style de composition distinctif et sa voix profonde, enthousiasmant à souhait une Pinède qui attendait tout de même et surtout celui qui les a fait languir 45 bonnes minutes avant de monter sur scène: Tom Jones et son célèbre timbre baryton, déclamant tout d’abord ses paroles sur du blues lugubre tel un prédicateur avant de surprendre le public avec “Mama Told Me Not To Come”, sa collaboration avec les Stereophonics. Équilibré entre les morceaux qu’il lui faisait plaisir d’interpréter (tel un gospel qu’il “avait l’habitude de chanter avec Elvis Presley”) et les tubes les plus attendus dans des versions alternatives (swing pour “Sex Bomb”, rumba pour “It’s Not Unusual”, reprise de “Kiss” de Prince auquel il rendit hommage ou reprise de “You Can Leave Your Hat On” de Randy Newman et popularisée par Joe Cocker), Tom Jones fit systématiquement mouche devant une foule dont les nombreux ressortissants britanniques manifestaient leur soutien fréquent à grand coups de drapeaux gallois et entonnant par cœur les classiques avec lesquels le grand Tom les berce depuis les années 60: “Delilah”, “What’s New, Pussycat ?”, “Green, Green Grass Of Home”, etc… Une voix qui n’a rien perdu en qualité, charisme ou impact après 50 ans de carrière, c’est aussi pour cela que Tom Jones reste Tom Jones.
Christopher Mathieu