JAZZ à JUAN : CHARLES LLOYD / CHUCHO VALDES

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Le 12/07/22 à la Pinède Gould – Juan-les-Pins (06)

La Jammin Summer Sessions du jour est le duo que le Nicolas Gardel forme avec le pianiste Thiery Ollé. Magnifique son de trompette, ponctué de beaux accords sur le piano. Un jazz chaleureux et une très belle alchimie musicale.

Il est vite temps de rejoindre  la grande scène pour applaudir le quartet de Charles Lloyd. Il nous rappelle  que sa première apparition à la pinède date de 56 ans, il était à l’époque dans l’orchestre de Duke Ellington. Il jouera une composition de Billy Strayhorn, Blue Pepper, en hommage à cette période. Le saxophoniste de 84 ans est fort bien accompagné. A la guitare, rien moins que Bill Frisell et sa fameuse Telecaster. Et la paire rythmique de haute volée, Ruben Rodgers à la basse et contrebasse et Kendrick Scott derrière les fûts. Quelques mouettes déploient leurs longues ailes juste derrière, dans le ciel.

Trois premiers morceaux d’un jazz modal teinté de free. De belles envolées au saxophone ténor éclairées par les chorus de Frisell, magnifiques, épurés, sans la moindre ostentation. Puis Lloyd prend sa flûte pour un thème cha-chaloupé, suivi d’un autre très cool, juste soutenu par la contrebasse avant d’être rejoint par le reste du groupe. Ils poursuivent avec un duo Kendrick Scott frappent de ses mains les peaux de ses toms en réponse à la longue partie de contrebasse de Ruben Rodgers, tout sourire.

Pas de rappel, ils ont épuisé leur temps, les organisateurs sont très stricts sur le timing.

Les techniciens s’affairent au changement de plateau avec leur efficacité habituelle. La scène est bientôt prête pour le Chucho Valdès – Paquito D’Rivera reunion sextet et le public, nombreux, aussi. Une magnifique chemise à l’imprimé improbable pour le pianiste cubain, plus sobre son compatriote saxophoniste est fidèle à sa chemise crème. Quelques notes et … direction la Havana mais les compères ne sont pas sectaires, ils nous joueront du tango argentin, de la musique du Venezuela et même, en final, un boléro écrit, il y a fort longtemps, par Chucho pour une certaine Claudia. Du latin jazz de la meilleure eau où batteur et percussionniste se donnent s’en compter. Paquita D’Rivera est très bavard et il nous raconte tout ce qu’il faut savoir sur les morceaux qu’il joue mais aussi sur leur vie de tournée ou sur la longue amitié qui l’unit au pianiste, du coup ils jouent I Miss You Too, il troque l’alto pour la clarinette.

Un long interlude où tout le groupe joue du Mozart, le plus grand compositeur du monde nous dit-il. Wolfgang à la façon classique, sobre puis à la Wynton Marsalis New Orleans Style pour finir à la cubaine. concerto pour clarinette, solo de trompette puis de percussions (pas loin de cinq minutes à moins nues). Puis le public s’essaie à chanter la Marche Turque (K331) sans beaucoup de respect pour le compositeur salzbourgeois mais peu importe le rythme, la passion l’emporte.

Jacques Lerognon

 

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