#NVmagLiveReport
Le 23/10/19 au Palais des Congrès – Juan-les-Pins (06)
C’est sur quatre jours cette année, que s’est déroulé ce 3e Jammin Juan mais je n’ai pu assister qu’au deux premières journées.
Sept showcases de 35′ et un concert double affiche soit neuf groupes à (re)découvrir le mercredi et le jeudi. On ne sera pas forcément exhaustif pour retenir que les (subjectivement) meilleurs moments.
Mercredi 23/10.
L’après-midi commence par le Crossover Band de Daniel Gassin, venu presque tout droit d’Australie son pays d’origine. Un quintet mené du piano, un jazz de facture assez classique où les parties vocales se mêlent aux claviers et à la guitare de l’excellent Josiah Woodson. A noter, la rythmique énergique du batteur Damien Françon. Changement d’ambiance pour le voyage musical que nous propose KS2, Cédric Hanriot aux claviers et Franck Agulhon à la batterie. Jazz électro très technique au groove sinusoïdal, on les perd de temps en temps pour mieux les retrouver quelques minutes plus tard au sommet. On remonte à l’étage pour le premier piano trio de ce Jammin. EYM trio. Beaucoup d’émotions, un sens du partage. Elie Dufour, le pianiste, se dit musicien du monde plus que de jazz. De fait les influences de leurs voyages s’entendent, l’Inde tout particulièrement. Un duo piano-trompette suit Neve-Nobel, le belge et le néerlandais distille un jazz sympathique essentiellement fait de ballades Du cool jazz de début de soirée. Un deuxième piano trio, Cascino Trio, vainqueur du trophée Jazz de la Cote d’Azur à la Gaude en 2015, il confirme ici leur talent. Les sons de la méditerranée s’instille dans leur musique pour un jazz expressif. Le batteur Luca Scalambrino, en verve, donne sa couleur sonore au groupe. Avec Quintessentiel on retrouve en leader, Josiah Woodson, à la guitare et à la trompette (il a accompagné un temps Beyoncé) et Daniel Gassin en sideman aux claviers. Un son qui satisfait des plus jeunes aux plus anciens. Ils font par moment penser à ce que faisait Branford et Wynton Marsalis.
Le temps de se restaurer, l’heure du concert sonne…
La pianiste belge Eve Beuvens a abandonné son septet Heptatonic pour s’allier avec le saxophoniste suédois Mikael Godée en quartet. Nouveau son, nouvelle musique au lyrisme poétique. Des tempos lents qui privilégient le dialogue entre les deux solistes qui semblent y prendre beaucoup de plaisir. Du cool jazz fort agréable. Eve joue My T.T.T. , sa vision du célèbre morceau de Bill Evans. Belle façon entamer la soirée. Serket & The Cicadas la clôturera de belle façon. Un quartet mené par la pianiste Cathy Escoffier. Un jazz psychédélique où batterie et contrebasse rythment les mélodies du piano, les chorus de guitare d’Andrew Sudhibhasilp. Du jazz actuel qui se fait fi des diktats des anciens pour nous emmener dans de nouvelles contrées où l’improvisation règne aussi. Soleil Noir, très belle composition de la pianiste où Andrew joue une superbe ligne mélodique sur des accords en arpèges sur le Yamaha noir. Enchanteur.
La longue journée prévue pour le lendemain et la pluie qui n’en finit pas de tomber nous font esquiver l’after pourtant tentant.
Jacques Lerognon
Daniel Gassin “Crossover Band”
Eve Beuvens – Mikael Godée Quartet