Un nouvel album des papis du rock texan ? Oui. Mais non. Sorti le 30 juin dernier, « The Baddest of ZZ Top » est avant tout une anthologie. Le résumé en quarante titres de plusieurs décennies de succès international. Leader charismatique (et barbu) du trio, Billy Gibbons évoque avec un brin de mysticisme (quelques) raisons pour lesquelles ZZ Top a accédé au rang de légende.
Est-ce vrai que votre nom est une référence à BB King ?
B.B. King, Z.Z. Hill, D.C. Bender, O.V. Wright… Nous avons de l’estime pour chacun d’entre eux. En vérité nous pensions nous appeler AA Bottom (bas en anglais, top signifiant haut) mais entre temps nous avons appris à faire le poirier.
Pourquoi sortir une anthologie maintenant ? Est-ce un moyen de dire au revoir ?
Ce n’est pas du tout un au revoir. Plutôt un « bonjour », « hey », « ayez pitié ». Et un très bon moyen de faire connaître aux nouvelles générations ce que nous faisions dans le temps ainsi que de nous projeter dans l’avenir. Nous sommes contents que ces morceaux issus de trois labels différents (London, Warner Bros et RCA) se retrouvent sous un même toit.
Avec le recul, quelle est votre « baddest song » ?
Oh là là ! Il y en a beaucoup, évidemment, mais nous ne risquons pas grand chose en proposant le medley des titres “Waitin’ For The Bus” et “Jesus Left Chicago.” L’un ne va pas sans l’autre et l’ensemble est « super bad ».
Comment faites-vous pour continuer à vous supporter après tant d’années ?
Nous aimons tous les trois nous amuser et c’est ce que nous faisons depuis quarante ans. Monter sur scène, se faire plaisir et être payés. Difficile de trouver mieux.
Vous aviez déclaré il y a quelques années qu’on « ne peut pas perdre avec le blues ». Pourquoi une telle musique fonctionne-t-elle ?
C’est à la fois de l’art et l’expression d’un message. Le blues est en connexion directe avec les rythmes biologiques fondamentaux. C’est la science qui les étudie et c’est prouvé par l’effet que l’on ressent à son écoute.
Qu’avez-vous conservé du Texas ? Le sens de l’humour ?
Il y a au Texas une manière endémique d’envisager la vie, tout à fait spéciale. Nous prenons évidemment les choses au sérieux – mais pas trop sérieusement non plus. La cuisine « texicane » est vraiment un mélange de corps et d’âme et elle n’est pas près de disparaître avec ce groupe de rebelles.
Avez-vous l’habitude d’acheter une guitare à chaque endroit où vous allez ?
Oui, c’est comme une drogue. Si nous trouvons une guitare unique, nous faisons de notre mieux pour l’avoir à un bon prix et pouvoir la fracasser. Vous pouvez dire que c’est une obsession… nous on appelle cela une fringale de guitares. C’est comme une recette fine pour faire plein de plats intéressants. Délicieux !
Ne craignez vous pas, un jour, de coincer vos barbes dans votre guitare ?
C’est devenu un défi de gérer ce problème au fil des ans en adoptant une posture prudente et réfléchie. Il est vrai que de temps à autre, pour l’intérêt général, quelques poils errants sont sacrifiés entre les six cordes.
Quels groupes considérez-vous comme vos fils spirituels ?
ZZ Top aime beaucoup ce que font les Black Keys… et ils ne sont que deux… ! Nous sommes un peu jaloux. Ils ont vraiment le truc. Un autre super groupe joue à nos concerts, le trio connu sous le nom de Ben Miller Band. Trois gars qui font énormément de bruit. Ça vous rappelle quelque chose ? Vive le rock… !