Il est de ces pratiques qui ont leurs érudits, de ces musiques tant choyées qu’elles deviennent la raison de faire de leurs adorateurs. Du moins, c’est ce qui transparaît dans le travail de Roland Hayrabedian et de son ensemble vocal Musicatreize. Une passion pour la création et l’art de tout ce qui vient du chœur, qui s’étend jusqu’à la salle du même nom, à Marseille, désormais estampillée Centre National d’Art Vocal.
À deux pas de l’Opéra de Marseille et trois du Vieux Port, rue Grignan, est installée la Salle Musicatreize, entre les murs de l’ancien Hôtel Paul, qui fut également le siècle dernier le Cercle Républicain, puis un dancing. Des murs chargés d’histoire et de musique, qui abritent depuis 2012 une salle où croisement entre les esthétiques, rencontres entre artistes, compositeurs et chanteurs, moments de création et répétitions donnent lieu à des résidences, des concerts et autres actions culturelles. Le tout porté par un désir profond d’entretenir et d’étendre les savoirs-faire dans le domaine du chant choral. Ainsi, les activités de l’ensemble se dédient à replacer le chant au centre de l’activité musicale, à tel point qu’il devient Centre National d’Art Vocal, en 2020, confirmant ainsi sa position de référence de transmission et d’échange dans la vie musicale régionale.
Victorieux de la Musique Classique en 2007, l’ensemble défend le répertoire du XXe siècle, et se plaît à confronter époques, esthétiques et compositeurs – de Schubert à Janequin, en passant par Ohana – autour de travaux tant A Capella qu’œuvres pour orchestres ou théâtre musical. Ainsi, ce sont plusieurs centaines d’œuvres qui ont été écrites et interprétées par cycles. En avril, Musicatreize et Roland Hayrabedian s’exportent à Vannes et Toulon avec la création Kenkhenou, accompagnés du chœur Darius Milhaud, de l’Ensemble vocal d’Arles et du Chœur Meridiem Borealis, tandis que seront reçus au centre le projet marseillais Trio Nóta et la pianiste suisse Béatrice Berrut.
Lucie Ponthieux Bertram
Photo : Olivier Monge.
