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A l’heure où le rap marseillais connaît un renouveau, Dibson fait partie de cette nouvelle génération talentueuse. Le rappeur issu des quartiers sud de Marseille se démarque par son style très précis et ses mots choisis avec soin. C’est à l’occasion de la sortie de son EP Vatos 2, et du clip récent pour une OM Session, que nous l’avons rencontré.
Déjà, première question, comment allez-vous en cette période compliquée ?
Ça va, ça va. On va dire que pour nous dans la musique c’est compliqué mais certainement moins que pour d’autres personnes, comme par exemple ceux qui tiennent des restaurants. On peut toujours produire nos sons et les envoyer sur les plateformes ou les réseaux sociaux donc ça va. Le plus embêtant pour nous dans la musique ce sont les concerts, j’aurais bien aimé pouvoir partager mon projet avec le public.
Le 2 octobre, est sorti votre EP Vatos 2, pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est la suite du 1er Vatos, qui est sorti pendant le confinement, en avril il me semble (ndlr: l’album est sorti est le 22 Avril) . Il faut savoir que Vatos c’est un album ouvert, qui est composé de plusieurs EP. Je ne sais pas encore de combien, ça ce sera l’avenir qui nous le dira. Pour le moment on est donc à 13 sons sur l’album. Je ne voulais pas forcément envoyer directement un 2ème album, bien que j’avais les morceaux pour. Je pensais que c’était bien d’arriver avec un nouveau format, de tester de nouvelles choses. Et faire un EP en plusieurs parties je trouvais que ça correspondait bien aux nouvelles façons de consommer la musique, notamment pendant le confinement. On ne pouvait plus tourner de clip donc on a décidé de proposer le premier EP et comme il a eu de bons retours, on s’est dit pourquoi pas continuer.
Vous avez eu la chance d’être sélectionné pour être l’hymne officiel de l’Olympique de Marseille pour les matchs de Ligue des Champions avec le morceau “L’Etoile”. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour moi c’est quelque chose d’énorme car je suis un grand supporter de l’OM. Je regarde tous les matchs, je vais au Vélodrome depuis tout petit et j’ai même fait des déplacements avec les MTP (ndlr : groupe historique du virage Nord). Pour moi ça représente beaucoup d’être mis en avant par l’OM et de pouvoir les représenter. J’ai pu tourner le clip dans le stade, dans les vestiaires, ça a été un moment magique. Je pense que pour tout supporter marseillais c’est un rêve de pouvoir faire ça. Je suis content du résultat.
En ce moment le rap marseillais est mis en avant que ce soit Jul, SCH, Naps ou encore Kofs, qu’en penses-tu ?
Oui c’est clair, il y a vraiment un mouvement sur le rap marseillais en ce moment. C’est vraiment pas mal, ça fait longtemps qu’on attend ça. Même si on avait quelques représentants avec Jul ou SCH, on attendait de pouvoir montrer l’étendue de notre talent. Les projets comme 13 Organisée ou le mien avec l’OM permettent cette mise en avant positive.
Tu improvises beaucoup sur tes titres, pour autant on sent que chaque mot que tu utilises est précisément choisi, c’est le cas ?
Je suis arrivé avec du rap classique et des textes, puis j’ai développé des compétences, notamment celle de kicker (ndlr : improviser). Avant j’étais beaucoup dans le texte, j’ai appris à travailler les mélodies. Si on écoute mes projets du début jusqu’à maintenant il y a une cohérence, après il faut suivre car c’est évolutif pour amener les gens vers quelque chose de concret. J’ai une vision sur du long terme depuis un petit moment. C’est pour ça que je sors aussi des EP, j’aime la spontanéité. Mes albums eux sont beaucoup plus réfléchis et travaillés. Pour le moment le public a l’air de suivre car j’ai déjà beaucoup de retours positifs sur Vatos 2.
Maxime Martinez